Quatre individus armés ont tenté, au village El Vir, commune de Maâtkas, de kidnapper un fils d'émigré de 24 ans l L'alerte donnée, tous les villageois sont intervenus pour faire fuir le groupe terroriste. La population du village El Vir, dans la commune de Maâtkas, est sous le choc après l'attaque terroriste au cours de laquelle trois citoyens ont été tués et deux autres blessés, jeudi, vers minuit. Quatre individus armés sont venus pour kidnapper un jeune de 24 ans, fils d'un émigré. Tout de suite après, l'alerte a été donnée. Tous les villageois sont sortis pour essayer de faire libérer l'otage. Dès lors, les assaillants ont demandé une rançon sur place pour relâcher la victime, selon des témoignages recueillis, hier, dans le village. «C'est un acte ignoble qui ne peut être pardonné. Ces criminels se sont attaqués à des citoyens malheureux», fulmine un habitant de cette bourgade composée d'à peine un millier d'âmes. A l'entrée de cette localité, l'atmosphère était triste. La consternation se lisait sur les visages des citoyens. Le père de l'otage, un septuagénaire, la mine défaite, essaye de nous parler en retenant difficilement ses larmes. «Je suis rentré de France jeudi, à 16h, et huit heures plus tard, ils viennent d'enlever mon fils pour me demander une rançon. Je ne sais pas comment ils ont su que j'étais là. Il doit y avoir des complicités quelque part», dira-t-il toujours sous l'effet du choc. Des scènes émouvantes. Un autre parent des trois victimes enchaîne: «C'est le même groupe qui opère dans la région. Il y a quatre jours, ces terroristes ont fait une incursion au village Ighil Aouene, à 2 kilomètres d'ici. Ils ont tenté d'enlever un citoyen, mais ils ont été pourchassés par les citoyens.» Un autre jeune, l'air abattu par ce drame affreux, nous raconte : «C'est ici qu'a eu lieu l'accrochage. Les kidnappeurs ont pris l'otage et ils se sont éloignés à 100 mètres de la maison, exigeant 200 millions de centimes pour le relâcher», ajoute-t-il. Devant la persistance des assaillants, des citoyens armés de fusils de chasse sont intervenus pour faire libérer le jeune, mais en vain. Les terroristes ont exécuté leur otage avant de s'accrocher avec les villageois. Les échanges de coups de feu ont duré environs 10 minutes, selon les membres de la famille des victimes. Trois morts, Brahim Issaoune (l'otage), âgé de 28 ans, son cousin Karim Issaoune (24 ans) et son beau-frère Rabah Slifi (41 ans), ont été dénombrés à l'issue de cette attaque terroriste. Deux blessés ont été également enregistrés lors l'accrochage qui a eu lieu près d'un champ de figuiers. Des traces de sang étaient encore visibles, hier, lors de notre déplacement sur les lieux. «Il y a encore du sang ici, à quelques mètres», nous fait remarquer l'un des riverains. «Ils sont venus à quatre mais je pense qu'il y avait aussi un autre groupe qui les attendait dans les parages. Ce sont les mêmes personnes qui sont les auteurs de plusieurs kidnappings dans la région. Ils activent sous la coupe d'El Manchou, un terroriste notoire connu dans les environs de Maâtkas et Souk El Thenine notamment», ajoute un autre. L'enterrement des trois victimes aura lieu aujourd'hui, dans le village El Vir. Plusieurs enlèvements ont eu lieu dans la daïra de Mâatkas et les autres communes du flanc sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Des attentats ont été également perpétrés dans ces localités. En octobre 2009, sept agents de sécurité du chantier de transfert des eaux du barrage de Koudiat Asserdoune (Bouira), ont été assassinés lors d'une embuscade terroriste. Ces derniers jours, la wilaya de Tizi Ouzou connaît une recrudescence inquiétante des actes terroristes. Dimanche dernier, à l'aube, le siège de la première sûreté urbaine de la ville de Tizi Ouzou a été ciblé par un attentat kamikaze, faisant 33 blessés, dont 12 policiers. Trois jours plus tard, le véhicule du chef de sûreté de daïra de Beni Douala a été attaqué par un groupe de l'ex-GSPC à Talla Bounane, sur la route de Beni Aïssi. Lors de l'accrochage, un policier et un chauffeur de fourgon de transport ont été tués. La veille, un groupe d'individus armés a été accroché au chef-lieu de commune de Beni Aïssi. Un citoyen a été atteint d'une balle. Il a été évacué vers l'hôpital, mais ses jours ne sont pas en danger. La ville d'Azeffoun a été, jeudi, durant la journée, le théâtre d'un attentat à l'explosif contre le véhicule d'un officier de l'ANP.