«Sarkozy dégage! Le Maroc n'est pas à vendre!» Alors que le président français entreprenait une visite éclair jeudi 29 septembre à Tanger pour inaugurer aux côtés du roi du Maroc le chantier du TGV marocain, c'est par une volée de bois vert qu'il est reçu sur les réseaux sociaux. «SARKOZY DEGAGE! LE MAROC N'EST PAS A VENDRE!» La déception est un sentiment qui ne déçoit jamais ». Cependant il est rare de brûler, dès le lendemain, ce que l'on admirait la veille. C'est pourtant ce que nous fîmes dès la constitution du premier gouvernement de M. Sarkozy, Président de la République Française. Les erreurs s'accumulèrent, certaines imprévisibles et excusables, d'autres frappées du seul sceau de la «politique spectacle » comme l'intervention énergique et sanglante dans les affaires Libyennes et surtout la libération des infirmières bulgares, obtenue contre la fourniture d'armes et l'invitation officielle de M. Kadhafi, comme l'extravagance des dépenses liées à l'affaire Betancourt « Ingrid est libérée mais l'Ingrid Gâte continue ». La politique étrangère, prétendue vitrine du président, des utopies telles que l'Union pour la Méditerranée, les discours bravaches au sujet du réchauffement climatique « On va à Copenhague pour gagner. C'est un tournant pour le monde. On fait de l'historique. Dans un siècle, on se souviendra de ce sommet et dans les livres d'histoire, on dira que la France a joué un grand rôle », les propos incantatoires pour célébrer « prématurément » un « printemps arabe », le mythe d'une politique étrangère européenne commune, qui s'achèvera, par entêtement, dans une crise économique majeure. Pendant quatre ans, aucune de la centaine des chroniques ne fut prise en défaut. Aucune d'entre elles aujourd'hui n'a pris une ride. Nous n'en tirons aucune vanité, car nombreuses sont les analyses semblables, qui ont été faites par des personnalités plus compétentes que nous, pour expliquer ce gâchis. Peu en revanche de politiciens remettent en cause cette politique de ‘'va t'en guerre'' de Sarko. Jeudi dernier, Sarkozy n'a pas hésité à se déplacer au Maroc pour une durée de trois heures le temps de donner le coup d'envoi des travaux de réalisation du projet TGV, CasablancaTanger cette visite utile est un soutien à la monarchie qui se retrouve aujourd'hui à la croisée des chemins, avec les manifestations de protestation qui chaque semaine prenaient de l'ampleur, jusqu'à la révolte sans retour. Sauver le système marocain d'un hiver arabe. A Tunis, Sarko a dépêché ses envoyés, qui n'ont pas réussi à sauver Ben Ali, ils tenteront par la suite avec quelques millions d'euros d'attirer le gouvernement provisoire à un consensus adopté par la politique Sarkoziènne dont l'ordre du jour est d'éloigner le mouvement Nahda du futur pouvoir. Mais les Tunisiens n'ont pas encore dits leur mot. Enfin, En ce qui concerne l'Algérie, Sarko, comme son ex ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, savent que tant que Belkhadem And Co, sont présents avec les patriotes de ce pays, et tant que le Pardon sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés contre le peuple Algérien durant 132 ans, n'est pas « réceptionné » par le peuple Algérien, rien ne rendra les relations bilatérale souples.'' La Racaille'' attends toujours et ne s'impatiente pas, Monsieur le Président. Une image «bling-bling» que les Marocains n'apprécient pas Il faut dire que contrairement à Jacques Chirac, son prédécesseur, Nicolas Sarkozy n'a jamais eu la cote au Maroc, comme c'est probablement le cas ailleurs dans le monde arabe, à l'exception bien sûr de la Libye, où les révolutionnaires l'ont reçu comme un libérateur. Pourquoi une telle antipathie pour celui qui semble jouer des coudes à chaque fois que l'occasion se présente pour défendre les intérêts du Maroc à l'international? De la soirée du Fouquet's à ses voyages personnels dans les palais de Mohammed VI à Marrakech, Sarkozy renvoie une image contradictoire avec une certaine idée de la République. Cette critique n'est certes pas l'apanage des Marocains, mais de Rabat, la grandeur de la France en est écornée. Une attitude que les Marocains n'ont pas forcément vis-à-vis de leur roi, amateur lui aussi de luxe et ami des stars du showbiz... D'ailleurs, à ce sujet, les séjours habituels mais discrets de Jacques Chirac et son épouse Bernadette à Taroudant, dans le sud du Maroc, sont presque pris pour exemple. L'engagement de Sarkozy aux côtés des anti-kadhafistes laisse perplexe. On y voit plus un rattrapage calculé et bien tardif d'une diplomatie jugée «à côté de la plaque» durant les révolutions arabes. L'épisode MAM en Tunisie, le soutien sans failles aux régimes en place ne laissent pas de place au doute.