Une auditrice a pris la peine de retranscrire les propos tenus par Bernard-Henri Lévy (BHL), invité du journaliste Patrick Cohen sur France Inter (*), au lendemain de l'assassinat de Mouammar Kadhafi après la destruction de la petite ville de Syrte par les forces rebelles et l'OTAN. Ils sont révélateurs du cynisme d'un BHL, qui depuis des décennies a œuvré pour des guerres qui ont détruit des pays entiers et jeté leurs peuples dans l'horreur : Kosovo, Afghanistan, Irak, Palestine, Soudan, Libye. Qui gouverne la France ? Même si vous vouliez tourner le dos à la désinformation partisane, il se trouvera toujours une âme charitable pour vous adresser le « lien » de trop ! Nous sommes le 24 octobre, le temps pleure, les mauvaises nouvelles pleuvent, la Turquie compte ses morts sous les décombres, la Tunisie et la Libye seraient sur le point d'adopter une constitution datant du VIIème siècle (BFM TV / MaleK Chebel), les photos d'un Chef d'Etat mort sous les coups de l'OTAN et de leurs alliés du CNT saignent encore sous nos yeux et n'ont pas encore quitté les écrans, les dirigeants européens sont au chevet de l'Europe malade, où très loin ailleurs...Vous ouvrez le lien. Une fois de plus, vous voilà en face de BHL. Il répond aux questions du journaliste Patrick Cohen.Non, il n'est pas possible d'affecter à son égard une « indifférence ironique », d'autant plus que la vitesse avec laquelle il « sonne le glas » n'a d'égale que la façon dont le journaliste lui « déroule le tapis » pour que BHL puisse aller naturellement de l'avant et nous conduire vers d'autres guerres, d'autres interventions étrangères sauvages comme en Libye (il l'a suffisamment répété), vers plus de souffrances et donc, plus de morts, et plus de blessés à vie ! LA SYRIE D'ABORD, L'IRAN ENSUITE Deux autres pays sont sur la liste de BHL comme faisant l'objet de la prochaine intervention : la Syrie d'abord, l'Iran ensuite. Pourtant, pour nos ministres et nos élus dont la responsabilité première est l'intérêt de la France, la Syrie devrait conduire nos va-t-en guerre, si peu regardants, à mieux réfléchir sur les conséquences d'une intervention qui pourraient s'avérer encore plus dévastatrices qu'en Libye. D'une part, en raison du large soutien populaire dont dispose encore Bachar el-Assad et de la cohésion de l'armée. D'autre part, en raison de l'énorme chaos qu'un changement brutal de régime risquerait d'entraîner dans la région. Mais BHL n'est manifestement pas de cet avis ! Il n'a que faire des souffrances et des dizaines de milliers de morts que ces interventions étrangères qu'il appelle de ses vœux entraînent au sein des peuples qui les subissent. Les sanctions économiques imposées à la Syrie visant à étouffer les Syriens, qui ont insisté sur l'unité nationale et sur leur rejet des ingérences étrangères, ne lui suffisent pas. Après avoir obtenu la destruction de la Libye et imposé le très peu crédible Conseil National de Transition comme seul représentant légitime du peuple libyen, la question est : va-t-il encore décider de la politique étrangère de la France, et obtenir, comme si cela allait de soi, que la France prenne la tête d'une nouvelle intervention militaire en Syrie ?