Le ministre du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, M. Tayeb Louh a déjà annoncé, qu'une mesure exceptionnelle sera prochainement prise pour revaloriser les allocations et pensions de retraite. Le ministre intervenait lors de l'installation de groupes de travail issus de la dernière Tripartite. Seulement cette revalorisation ne va pas toucher tous les retraités, Cela dit, précision de taille, Smain Aouchiche a annoncé que cette augmentation de 40% ne touchera pas tous les retraités, mais seulement ceux dont les pensions de retraite sont vraiment dérisoires. Oubliant que les autres cadres retraités avaient cotisé tant d'années et travailler tant d'années et que l'ITS avait bien soutiré des sommes énormes de leurs salaires, et ils méritent une pension digne aussi et une augmentation de 40% comme les autres retraités qui n'avaient travaillé que quelques années. Donc, les retraités ne peuvent plus, apparemment, continuer de subir ce que les cadres qualifient d'injustice et de «hogra». En montant au créneau, dernièrement, les retraités entendaient, en effet, clamer haut et fort leur ras-le-bol de la misère sociale dans laquelle ils sont plongés à cause des maigres pensions qu'ils perçoivent. Pendant que d'autres perçoivent des dizaines de millions. Un cri d'alarme qui ne semble pas avoir porté ses fruits puisque, acculés, les cadres retraités ont décidé faute d'augmentation ce mois de décembre, d'organiser une sortie dans la rue pour crier leur misère et dénoncer la politique du bricolage contraire à tous les réglementations en vigueur, diront-ils, en ajoutant que l'augmentation doit toucher toutes les retraites et le gouvernement ne semble pas hâter le processus devant conduire à une revalorisation conséquente des pensions de retraite. Chez tous les retraités, on considère d'ores et déjà comme irrémédiable l'acquis d'une augmentation de 40% des pensions de retraite. Le secrétaire général de la Fédération nationale des retraités (FNTR) a, en tous les cas, confirmé que l'entrée en vigueur de cette augmentation ne saurait tarder. Faisant preuve d'un grand optimisme. Smain Aouchiche estime, en effet, que «la FNTR espère que cette augmentation soit effective dès le mois de décembre prochain» Au sein des retraités, on pense que c'est leur montée au créneau qui a fait bousculer les choses. Des centaines de retraités, répondant à l'appel de la FNTR, ont, en effet, organisé, dernièrement, un rassemblement devant le siège de l'UGTA pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur la précarité de leurs situations tant que les maigres pensions qu'ils perçoivent sont dérisoires et ne leur permettent pas de faire face à la cherté de la vie. Leur colère était tellement incommensurable que le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a éprouvé moult difficultés pour les calmer. «Voilà, je viens de demander une augmentation de 40% que vous toucherez en novembre. C'est un engagement de l'UGTA», a-t-il annoncé devant les retraités. « Monsieur Sidi Said, essayez de vivre un mois en famille avec une pension de retraite de 40 000 DA. Si vous arriviez, nous nous engageons à ne plus revendiquer d'augmentation « lança un cadre retraité. Les propos du ministre n'ont pas, toutefois, rassuré les retraités qui n'ont pas manqué de traiter le premier responsable de la centrale syndicale de «menteur». Cette promesse de Sidi Saïd est un indice qui indique sans doute que le groupe de travail chargé du traitement de l'examen du dossier des retraites, installé par la Tripartite, est sans doute sur le point d'achever ses travaux. Lors de la Tripartite l'UGTA, qui a demandé la revalorisation des pensions de retraite, a aussi mis en avant la disparition du système de calcul de la revalorisation des retraites sur la base de l'évolution du point indiciaire lié à l'ancien Statut général des travailleurs, la régression du minimum de la pension de retraite de 100% à 75% du SNMG, ainsi que les difficultés. Pour les observateurs politiques, qui considèrent ces revendications de travailleurs et de retraités, sont les conséquences du refus du pouvoir politique à secouer le taux du dinar, qui pour des raisons obscurs demeure plus bas, alors que des milliards de dollars sont dans des banques étrangères. Cette situation n'est bénéfique que pour les étrangers et les nationaux qui ramènent des devises, ils profitent du taux de change alors que le pouvoir d'achat du peuple est sous une guillotine.