De passage à Mostaganem pour se ressourcer, l'ex-stratège des verts et l'actuel entraineur du club Qatari de Lekhwiya, Djamel Belmadi, qui a aussi fait les beaux jours de l'Olympique de Marseille, n'a pas hésité à répondre à nos questions avec beaucoup de sympathie et une grande franchise. Réflexion: Comment va Djamel ? Djamel Belmadi : Ca va très bien… R : Comment s'est effectuée votre venue au club de Lekhwiya ? Dj. B: Il ne faut pas oublier que j'ai joué deux ans en tant que joueur au Qatar de 2004 à 2006, et évidemment là-bas, j'ai rencontré des dirigeants, qui voulaient monter leur club, il y a deux ans de ça. Ils ont fait appel à moi pour les aider à structurer ce club et les aider au lancement de ce projet ambitieux. J'étais encore joueur à Valencienne et j'ai commencé par ramener des joueurs français et des dirigeants pour l'encadrement du club, j'ai mis mon expérience au profit du club, j'ai adopté une politique en rapport avec les ambitions du club, le succès a été immédiat et on a accédé en première division, ce qui a poussé les dirigeants à me proposer d'être entraineur de cette équipe. Ça tombait très bien pour moi car je venais de terminer ma carrière mais il faut reconnaitre que ce fut une lourde responsabilité. Après une certaine réflexion, j'ai accepté cette mission. R : Vous vous-attendiez à une telle réussite en tant que jeune entraineur? Dj. B: Franchement non ! Et ça serait prétentieux de dire le contraire mais j'ai profité de mes connaissances acquises sur le terrain, connaissant le championnat et connaissant un peu la mentalité et puis l'expérience que j'ai eu en tant que joueur. Finalement, c'est de la même chose que l'on parle, puisqu'on parle de football. Du fait que c'était ma première année en tant qu'entraineur, j'ai comblé le déficit par beaucoup de travail et en m'entourant bien. R: Vous avez connu le football français et le football Qatarie, quelle est la différence ? Dj. B: Le jeu à onze Qatarie est en plein essor et la plus grande preuve est la champion's league gagnée par le club d'Essad, où joue notre international Nadir Belhadj, quand on sait qu'il y a les Japonais, les Coréens et les Saoudiens, qui sont régulièrement qualifiés en coupe du monde on sait que ce n'est pas facile et qu'il faut être solide et costaud pour remporter un tel trophée. Ce qui prouve que la qualité de ce championnat est aussi bonne que d'autres pays, il y a beaucoup de jeunes joueurs qui sont attirés par ce championnat et pas seulement des joueurs en fin de carrière, ils nourrissent la compétition et la rendent de plus en plus attractive. R: Justement, on revient sur des propos qui vous ont été imputés par un journal arabophone, dont le correspondant dit que vous aviez déclaré que les joueurs qui viennent ne sont attirés que par l'argent…. Dj.B: Je ne veux même pas faire allusion à ce journal qui ne faisait pas allusion aux internationaux algériens mais à tous les joueurs étrangers qui ont rejoint ce championnat, certains journaux sont coutumiers quand ils n'ont pas grand-chose à dire ou quand ils voient qu'une personne est en plein succès sans prétention bien sûr, ils aiment surfer sur cette vague là et profiter de ça pour attribuer des propos mensongers… R: Quelles sont vos relations avec les joueurs algériens évoluant au Qatar ? Dj.B: Les plus proches sont celles que j'ai avec Madjid dont j'ai été proche durant pratiquement toute sa carrière. Pour les autres, ce sont des rapports normaux. Si je peux être là pour leur donner un coup de main, je le fait avec beaucoup de plaisir pas plus que ça, chacun a sa petite vie, sa petite famille… R: Vous êtes sûrement derrière la venue de Madjid au club de Lekhwiya ? Dj. B : Evidemment, je suis entraineur et même si je travaille en collaboration avec les dirigeants, je suis le premier responsable du staff technique et puis sa venue a fait l'unanimité chez tous les responsables et les décideurs du club donc il n'y a pas de soucis par rapport à ça. R: Est-ce qu'il y a d'autres joueurs Algériens ou franco-algériens que vous voulez ramener au club de Lekhwiya ? Dj. B: Très sincèrement, je me base pas sur ce critère de nationalité, moi c'est avant tout la performance qui m'intéresse. C'est l'homme qui m'intéresse, à savoir un bon professionnel, une personne stable, si c'est un algérien tant mieux mais ce n'est pas une fixation. R: On se rappelle que vous aviez atteint un très haut niveau à l'OM jusqu'à devenir le joueur indispensable, on s'attendait à une autre tournure dans votre carrière mais ensuite ce fut le déclin, si j'ose dire… Dj.B: La carrière d'un joueur est faite de haut et de bas, elle dépend malheureusement de blessures, de choix d'entraineurs, de choix de clubs…etc, tout cela agit dans la carrière d'un joueur mais on prend les enseignements de partout et c'est ce que je dis souvent à mes joueurs, le plus important c'est de n'avoir aucun regret et d'être professionnel jusqu'au bout à la fin de sa carrière. Le plus important est de bien faire son métier. R: Un moment que vous regrettez dans votre carrière ? Dj. B: Comme je viens de le dire, il ne faut rien regretter car j'ai tout fait à 100% et j'ai eu des entraineurs qui me le disait, pour eux je ne savais pas me gérer. Finalement avec l'expérience on s'aperçoit que ce n'est pas la meilleure des choses car il y avait la patience et le souci de bien faire son travail et d'être performant tout le temps, je n'ai absolument aucun regret.
R: Le moment le plus fort dans votre carrière ? Dj.B: El hamdoulah, j'en ai eu beaucoup et finalement je m'aperçois que j'ai eu plus que je n'espérais quand j'étais plus jeune et comme on dit l'appétit vient en mangeant mais on revient toujours à la base, je compte allez jusqu'au bout de ce rêve. A suivre…