L'appel à la criminalisation du colonialisme est « une revendication du peuple algérien et le restera tant que la France officielle n'assumera pas sa responsabilité », a déclaré, ce lundi 26 décembre à Médéa, le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas. « Cette revendication populaire [criminalisation du colonialisme, NDR] est plus que légitime et un devoir envers la mémoire des chouhada », a affirmé M. Abbas en marge d'une cérémonie de réinhumation des restes de vingt et un (21) chouhada au cimetière des martyrs de la commune de Baata, au nord est de Médéa. M. Abbas, qui était accompagné du SG de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, a réfuté les accusations selon lesquelles cette revendication obéit à des considérations politiques, allusion aux prochaines échéances électorales. « Cet appel à la criminalisation de la colonisation en Algérie n'est ni une fin en soi, ni un moyen d'atteindre un quelconque objectif politique, mais une demande légitime », a précisé M. Abbas, soulignant que « l'essentiel de la question réside aujourd'hui dans la manière la plus efficace de faire aboutir cette revendication ». Interrogé sur les déclarations du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a accusé la France d'avoir commis un génocide en Algérie, le ministre des moudjahidine s'est contenté d'affirmer que celui ci « ne fait que défendre les intérêts de son pays, comme le font les députés français ». Il a déploré au passage l'absence de mobilisation en Algérie autour de la question.