La pénurie des lubrifiants, huiles pour engins et automobiles, a poussé les automobilistes à prendre d'assaut les points de vente au niveau des stations Naftal de la région. Avant hier, ils étaient encore des dizaines à faire la chaîne devant le garage de la pompe à essence du centre-ville. Les propriétaires d'engins à moteur diesel se sont même présentés munis de jerricans. "Au moins, ici, nous sommes sûrs que c'est de l'huile qui n'est pas mélangée. Et puis, le prix est abordable par rapport à ceux appliqués par les garages privés", nous a confié le conducteur d'un engin de travaux publics. Pour les véhicules à essence, l'huile disponible était celle en vrac. Interrogé, l'un des automobilistes qui ont fait la queue nous a répondu que « le litre, ici, coûte 185 dinars alors qu'ailleurs il est cédé à 260 DA ». Il faut dire que les automobilistes subissent ces hausses interminables depuis des mois. "Faire la vidange d'un véhicule léger revient, aujourd'hui, à plus de 1500 DA. Ces huiles ont même, à certains moments, été vendues sous le manteau", nous a dit un autre automobiliste. Depuis maintenant quelques mois, les automobilistes n'attendent que l'arrivée d'une livraison. Et ce n'est pas la première fois qu'il nous a été donné de voir ces chaînes. Au niveau des stations de lavage graissage, les prix sont exorbitants. D'ailleurs, quand les transporteurs par bus ont augmenté le tarif du ticket, ils ont évoqué l'augmentation des prix des lubrifiants. "Faire la vidange d'un bus équivaut à débourser plus de 5000 DA… faites les calculs !", nous avait expliqué, à ce sujet, le propriétaire de deux bus. " Les huiles importées sont inabordables. Tout le monde se rabat sur celles dites locales", nous a confirmé une source qui a requis l'anonymat. En plus de tous les frais que payent les propriétaires pour entretenir leurs véhicules, ils doivent payer encore très chers ces lubrifiants.