Pas moins de 3,3% sur un échantillon de 6.678 enfants scolarisés à Oran souffrent de troubles du langage, a révélé une étude menée par un groupe de chercheurs appartenant au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). Les résultats de cette étude intitulée "Les troubles du langage chez l'enfant scolarisé" ont été dévoilés lors d'une journée d'étude portant le même titre, qui a eu lieu dimanche au siège du CRASC. L'échantillon a été pris dans une cinquantaine d'écoles réparties sur 23 secteurs urbains de la wilaya d'Oran, a indiqué le chef du groupe de l'étude, M. Mohamed Haoula. Le chiffre de 3,3% correspond à quelques 222 enfants scolarisés en première et deuxième année primaire, a-t-il précisé estimant que le taux est "très élevé". La hausse des troubles du langage dans le milieu scolaire est le résultat d'un manque de prise en charge, a souligné la même source ajoutant que l'orthophonie n'est pas enseignée dans les universités d'Oran. "Le peu de spécialistes exerçant à Oran ont été formés ailleurs", a-t-il noté dans ce sens. Le manque de sensibilisation quant à l'importance de prendre en charge les enfants souffrant de ces troubles, au sein de la famille comme en milieu scolaire, augmente la persistance de ce phénomène, a-t-il dit. "Les parents ne considèrent généralement pas ce trouble comme un handicap, mais plutôt comme une forme de timidité ou un disfonctionnement passager", a affirmé M. Haoula. Les différents intervenants au cours de cette journée d'étude (psychologues et orthophonistes) ont tous affirmé que les troubles du langage influent négativement sur le rendement scolaire des enfants.