Le 5 février prochain, au congrès constitutif du Front pour la liberté et la justice (FLJ), Louisa Hanoune sera au nombre des invités. « Les militants se sont demandé s'il était judicieux d'inviter la patronne du PT à cet évènement. Mes instructions ont été claires : nous n'exclurons personne, y compris Mme Louisa Hanoune» a déclaré Abdallah Djaballah, chef de ce nouveau parti islamiste, ce samedi 28 janvier dans l'émission "Kthar min médjhar" de la chaîne I de la radio nationale. Les interrogations des militants, reconnaît le chef islamiste, ont été exprimées suite aux critiques sévères formulées par Hanoune contre la mouvance islamiste en Algérie, une mouvance qu'elle juge « à la solde des Occidentaux ». Pour Djaballah, ce débat est « faux, inutile et infondé ». « Le fait de rencontrer des représentants de la diplomatie occidentale à Alger ne fait ni de moi ni de mon parti un appareil au service de l'Occident ». L'invité de la radio précise que ces tête-à-tête ont eu lieu au siège du parti, à Alger, et à la demande des diplomates. Les discussions ont porté sur la situation politique en Algérie et dans le monde arabe avant de céder la place à un débat académique sur les origines et les références du courant islamiste. Djaballah nie aussi avoir reçu des aides des Emirs du Golfe avec qui, dit-il, il n'a « aucune relation personnelle ». Le patron du FLJ se défend par ailleurs d'être à l'origine de l'avortement de l'initiative visant à unifier les rangs des islamistes, dans la perspective des prochaines élections. « C'est faux », martèle- t-il. Avant d'exprimer ses doutes quant aux intentions et au sérieux des initiateurs : « Lorsqu'on s'est adressé à moi, j'ai dit que ma priorité est la création et la consolidation du FLJ ». « Parler des alliances dans cette conjoncture est, à mon avis, anticipé », poursuit-il. Le président du FLJ a tenu des propos très tempérés vis à vis du pouvoir, saluant les réformes et disant croire à la volonté politique du président de la République pour organiser des élections transparentes. Toutefois, il écarte toute éventualité de prendre part à une coalition gouvernementale, prenant l'exemple de « l'échec » de l'expérience du Mouvement de la société pour la paix. « Ali Kafi et Liamine Zeroual m'avaient proposé de participer à un gouvernement de coalition, en 1992, 1993 et en 1996. J'ai refusé parce que je ne voulais pas être un outil servant à légitimer des choix politiques et à faire passer des programmes ».