Il croyaient voir juste en prédisant que l'élection présidentielle ne prendrait fin qu'au deuxième tour. Ainsi, les observateurs de la scène politique nationale ont-il fondé leurs arguments sur le poids que présentent les rivaux d'Abdelaziz Bouteflika, en l'occurrence l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, le chef de la mouvance islamiste, Abdallah Djaballah, Saïd Sadi, Louisa Hanoune et Ali Fawzi Rebaïne. Pour le patron du parti du Front de libération nationale, M.Ali Benflis, malgré l'explosion de la formation qu'il représente, garde néanmoins sa force et son influence grâce à la majorité absolue des sièges que le FLN a obtenus lors des législatives de mai 2002. Ce poids est consolidé par le soutien dont il a bénéficié des leaders de mouvements et de partis politiques, à l'instar de l'appui du patron du Front démocratique, Sid Ahmed Ghozali, celui de Wafa, Taleb El Ibrahimi, le leader du Front national démocratique (FNA) Moussa Touati et le soutien qu'il a eu des dissidents du RND, en l'occurrence Benbaïbeche, Bahbouh, Ben M'hidi... Rappelons à cet égard le soutien des associations telles l'Unja, l'Unes... Concernant le chef de la mouvance islamiste du Mouvement pour la réforme nationale (MRN), M.Abdallah Djaballah, avec les 43 sièges sur 389 qu'il a obtenus lors des législatives de 2002, le MRN est devenu le troisième parti à l'Assemblée populaire nationale (APN) après le FLN majoritaire et le RND. Le mouvement El Islah est considéré, de ce fait, comme deuxième force politique du pays. Cette place qu'il occupe indique la popularité dont jouit la formation d'Abdallah Djaballah au sein des masses populaires. Rappelons que le mouvement El Islah n'a vu sa naissance qu'en 1999. Quant au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Saïd Sadi, la popularité dont il jouit ainsi que sa forte implantation en Kabylie et dans l'Algérois, le créditent d'un nombre assez important d'électeurs. Cette thèse est soutenue par le fait que le parti de Sadi a beaucoup contribué dans la fondation de la contestation populaire en Kabylie. Par ailleurs, les observateurs ne mettent pas à l'écart le poids «redoutable» de la formation de Mme Louisa Hanoune. La force du Parti des travailleurs a déjà été renforcée par la vingtaine de sièges obtenue dans les législatives de 2002. D'ailleurs ce qui confirme le poids politique du parti de Louisa Hanoune, c'est d'avoir réussi le fameux test des 75.000 signatures, où elle avait échoué lors de l'élection présidentielle de 1999. De même pour la jeune formation d'Ali Fawzi Rebaïne, du AHD 54, qui commence à prendre une certaine notoriété, notamment en réussissant à collecter les 75 000 signatures qui lui ont permis de participer à cette élection présidentielle. Ainsi, les observateurs ayant confectionné ce scénario se retrouvent, au lendemain de l'élection, confrontés à une autre situation, car le suffrage indique que le deuxième tour n'aura pas lieu. Faux calculs?