Assurer un apprentissage et une formation sur des métiers en voie de disparition à de jeunes recrues surtout ceux liés aux BTPH semble être désormais, l'orientation primordiale dans le secteur de l'emploi. Le Directeur de l'emploi de la wilaya de Mostaganem contacté par réflexion à l'issue de la rencontre nationale des directeurs de wilaya de l'emploi convoquée par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, a confirmé ces mesures visant à dispenser une formation et un travail au sein des entreprises économiques pour les sans niveaux d'instruction. Offrir un emploi pour les jeunes mais surtout les doter d'un savoir-faire technique sur des métiers qui ont tendance à manquer sur le marché doit être la tâche mobilisatrice de tous les secteurs intervenant dans la création de l'emploi, en plus des différentes formules d'intégration des jeunes dans le monde du travail que ce soit dans le public (qui reste le grand pourvoyeur de poste de travail) ou dans le privé, y compris dans les entreprises étrangères. Le défit que s'est lancé le secteur est celui de réduire de manière significative, le taux de chômage. Pour se faire, « il s'agit d'investir le terrain afin d'y faire de la prospection sur les besoins réels et concentrer les efforts sur les contrats de travail aidé en coordination avec tous les secteurs concernés par l'emploi » nous confie notre interlocuteur, en soulignant qu'il faut inciter les entreprises privées et/ou publiques à opter pour les contrats de travail moyennant un montage financier qui consiste à faire participer l'employeur au payement des jeunes recrus. Il y a lieu de signaler à ce propos que « Réflexion » pratique déjà cette formule au profit de ses employés comme mesure incitative. Concernant les jeunes sans qualifications, employés dans le secteur économique privé ou public, la direction de l'emploi se charge de verser 6000 dinars, l'entreprise –employeur paye la différence en se référant au Smig, nous apprend M. Benzahra Dine qui se dit convaincu que ce genre de contrat participe à la création d'emploi dans les secteurs qui enregistrent des insuffisances en main-d'œuvre. Le directeur de l'emploi rappelle dans ce contexte que trois conventions avaient été signées il y a deux ans, entre sa direction, celle de l'enseignement et la formation professionnelle et la direction des PME et de l'Artisanat d'une part et une entreprise chinoise, une turque et une autre algérienne qui ont abouti à la signature de respectivement 32, 19 et 6 contrats de travail moyennant un salaire de 9000 dinars en plus de l'acquisition de l'expérience professionnelle. Ce qui désole notre interlocuteur c'est que cette démarche n'avait pas trouvé de répondants. Est-ce par insuffisance de communication ou par manque de crédibilité ? Quelque soit la raison de cette défaillance, le directeur de l'emploi ne désarme pas, il compte reconduire cette formule. L'issue pour son challenge est de lancer une campagne de sensibilisation à travers tout le territoire de la wilaya pour convaincre les jeunes de cette opportunité que leur offre le secteur. M. Benzahra Dine mise sur la coordination avec la DAS, la Direction de l'enseignement et de la formation professionnelle ainsi que tous les secteurs concernés par la création de l'emploi afin de fédérer les efforts pour garantir les résultats. Insistant sur la formation des demandeurs d'emploi, le directeur de l'emploi persiste à affirmer qu'en matière de CFI ; il donnera la priorité aux sortants du centre de formation professionnelle afin d'inciter les jeunes à privilégier la formation avant de penser à rallier le monde du travail. En matière de CFI ; une étude est à cours d'élaboration pour déterminer les moyens d'orienter les jeunes vers le secteur économique car dans leur majorité, ces derniers convoitent les emplois administratifs. Par ailleurs, selon l'avis de M. Benzahra Dine , les responsables locaux doivent convaincre les jeunes à se diriger vers d'autres secteurs plus rentables pour eux qu'un simple contrat de pré-emploi. Notre interlocuteur nous cite l'exemple de l'agriculture, un secteur plein d'opportunités de réussite, ou encore les métiers du bâtiment où on enregistre un manque flagrant. Pour y parvenir, un grand effort de sensibilisation et de persuasion doit être consenti pour changer les mentalités, amener les jeunes à ne pas choisir les solutions de facilité, et à faire confiance aux organismes de l'emploi, souligne le directeur. Tout en encourageant les investissements générateurs d'emplois, même étrangers ; dans la logique de la stratégie de l'Etat qui vise une diversification des activités économiques hors hydrocarbures ; il y a lieu cependant, de prendre des mesures réglementaires strictes afin de réguler la main-d'œuvre étrangère qui compte selon les statistiques révélées par le secteur, 53 000 travailleurs étrangers, activent pour la plupart dans le secteur des travaux publics et du bâtiment. Selon les récentes instructions, celle-ci doit posséder des qualifications qui manquent au marché du travail et aux travailleurs algériens. En outre, si une entreprise étrangère remporte un marché, le plan de charge doit exiger d'elle la formation de jeunes Algériens en contrepartie afin que ces derniers puissent profiter de l'expérience étrangère. « Les objectifs pour la création d'emplois sont atteints» selon le directeur de l'emploi. Les données nationales ont d'ailleurs été livrées par Le Ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale lors du regroupement à Alger, des directeurs de wilaya et les directeurs régionaux de l'emploi pour évaluer le fonctionnement du secteur durant l'année 2011 et pour tracer les perspectives de 2012. Elles se résument comme suit : le nombre de dossiers déposés en 2011 dans le cadre de la création de micro-entreprises, financées par les banques, a nettement évolué pour atteindre 61 111. Comparativement à l'année 2010, le chiffre a doublé, puisqu'au cours de cet exercice, le nombre de dossiers déposés avait atteint 30 106. Ainsi l'objectif tracé initialement est dépassé, car le seuil que le secteur voulait atteindre était de 50 000 dossiers. Sur le terrain, la concrétisation des projets a abouti à la création de 128 357 postes d'emploi en 2011, S'agissant des petites entreprises créées, le chiffre de 222 453 entités nées depuis la mise sur pied des mécanismes de l'Ansej et de la CNAC est avancé. En tout, 570 406 emplois ont été créés dans le cadre de ces dispositifs. Les directions de l'ANEM ont placé 660 810 nouveaux employés durant l'année 2011, tandis qu'en 2010, le nombre de placements était de 273 141. 50 000 jeunes demandeurs d'emploi ont été admis dans le cadre du contrat de travail aidé. Cependant, l'ANEM n'a pu placer que «64 092 jeunes dans la filière économique d'où la nouvelle orientation qui privilégie le secteur économique, surtout les PME et les TPE créatrices d'emplois de part leur vocation. Avant d'achever cet entretien, le directeur de l'emploi M. Benzahra Dine, a voulu être rassurant en affirmant que les versements de salaires sont réguliers sauf dans les cas de prolongation de contrats dont la procédure exige plus de temps.