Selon le rapport du FMI de 2009, la non intégration les pays du Maghreb ( moins de 3% des échanges intra magrébins) qui couvre une superficie d'environ cinq millions de km qui approche les 90 millions d'habitants leur fait perdre 2 à 3 points de leur taux de croissance sans compter les effets indirects du non attrait de l'investissement étranger intéressé par un marché plus large. Ainsi le Maghreb du fait de la non intégration a un poids insignifiant au sein tant de la région méditerranéenne qu'au sein de l'économie mondiale. Le produit intérieur brut de l'ensemble des pays du Maghreb a été évalué en 2010 par le FMI à 380 milliards de dollars US .Ce PIB global est artificiellement gonflé par la Libye et l'Algérie du fait du poids des hydrocarbures et par le Maroc pour les phosphates, laissant peu de places pour de véritables entreprises compétitives. Ainsi le PIB maghrébin est légèrement supérieur à celui de la Grèce (305 milliards de dollars) alors que cette dernière a une population qui ne dépasse pas 12 millions d'habitants en 2010. Comparé à la population et au PIB allemand (3306 milliards de dollars pour 82 millions d'habitants) et français (2555 milliards de dollars pour 65 millions d'habitants), on mesure l'important écart. Le PIB maghrébin doit horizon 2020 quadrupler (1550 milliards de dollars à prix constants 2010) au minimum si l'on veut éviter des tensions sociales de plus en plus vives au niveau de l'espace Maghreb. Or selon la banque mondiale si les trois pays «maintiennent des taux de croissance annuels d'environ 4 à 5 %, ce qui n'est pas évident, il leur faudra plus de 20 ans pour atteindre des niveaux de revenus par habitant proches de ceux observés actuellement dans les pays de l'OCDE. VIII On parle d'une relance de la coopération algéro-marocaine pour dynamiser l'UMA qu'en est –il ? Il faut ramener cela à la population. La population de l'Algérie est actuellement de 36 millions d'habitants .La population marocaine est d'environ 32 millions d'habitants soit au total 58 millions d'habitants, plus de 70% de la population de l'UMA. Le produit intérieur brut en 2010 de l'Algérie selon le FMI a été de 159 milliards de dollars, celui du Maroc 92 milliards de dollars soit 251 milliards de dollars sur un total des pays de l‘UMA de 380 milliards de dollars représentent 66%. Cependant le PIB est un indicateur imparfait pouvant voiler d'importantes disparités régionales et une concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité car croissance peut signifier non développement. Ainsi l'indice de développement humain beaucoup plus fiable selon le rapport du PNUD 2011, l'Algérie est classée à la 96e place mondiale, le Maroc arrive à la 130ème sur 187 pays étudiés qui fournit une mesure composite de trois dimensions de base du développement humain : la santé, l'éducation et le revenu. Le taux de chômage selon les rapports du FMI et du BIT est important au Maghreb dans une étude sur le chômage au Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie).Le rapport fait ressortir que les statistiques officielles sur le taux de chômage dans ces pays sont biaisées.. Selon cette étude, reprenant d'ailleurs des données du BIT et de la banque mondiale, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie ont réussi ces dix dernières années à ramener le chômage à des niveaux assez bas: 9,1% au Maroc, 10,2% en Algérie et 13,3% en Tunisie, en 2009, contre respectivement 13,4%, 30% et 15,7%, en 2000, mais pas nécessairement des emplois productifs. Ces données officielles, trompeuses, ne tiennent pas compte du facteur démographique où les taux de natalité dans les trois pays ont sensiblement baissé et ont été divisés en deux en un quart de siècle. De six (6) enfants par femme encore au début des années 80, on est passé à 2, 5 enfants par femme en 2007. Résultat, l'accroissement de la population a plus que ralenti: un peu plus de 1% par an en 2008, contre 3% dans les années 1980. En outre, les taux de participation dans les trois pays considérés sont particulièrement bas. Au Maroc, le chômage des jeunes âgés de 15 à 29 ans est passé de 15,3% en 2003 à 17,6% en 2008. En Algérie, il s'établi à 21, 5 % en 2008, contre 45% en 2003. En Tunisie, le taux de chômage des jeunes est le plus élevé (plus de 30%) et ce niveau n'a connu aucune amélioration ces dernières années. Les rapports du FMI et de la banque mondiale montrent que le chômage des jeunes diplômés est beaucoup plus important que celui des non-instruits. Au Maroc, le chômage des diplômés est tombé de 29% en 2001 à 20% en 2008 ; en Algérie il est passé de 10% et 10,4% et en Tunisie à 19,8 % et 21,6%. Par contre, le chômage des non-instruits est inférieur à 5 % dans les trois pays. L'étude conclut qu'au Maghreb le chômage touche beaucoup plus la frange des universitaires, plus exigeants quant à leurs emplois et leurs salaires, que ceux qui n'ont pas poursuivi leur cursus scolaire. Ainsi, le taux de chômage au Maghreb est supérieur à 40% tenant compte des emplois précaires et en soustrayant la sphère informelle. Or seule, une dynamisation de la sphère réelle peut diminuer les tensions sociales qui ne peuvent qu'avoir des incidences politiques, d'où l'urgence de l'intégration économique des pays du Maghreb. Ainsi, les échanges actuels dans tous les domaines de la coopération sont marginaux. Pour 2010, pour l'Algérie les exportations algériennes ont été de 62 milliards de dollars et les importations de 52 milliards de dollars. Pour le Maroc les exportations de 30 milliards de dollars et les importations de 40 milliards de dollars. Au total Maroc et Algérie ont exporté en 2010 92 milliards de dollars et ont importé 92 milliards de dollars un équilibre relatif que ne doit pas voiler le déficit commercial du Maroc de 10 milliards de dollars. Selon les statistiques du ministère du Commerce extérieur pour l'année 2010, la part des échanges commerciaux avec l'Algérie dans les réalisations globales du Maroc se limite à 2 % pour les importations et 1 % pour les exportations. Le Maroc exporte essentiellement des acides phosphoriques, des fils et câbles électriques, des produits alimentaires divers, et importe d'Algérie du gaz, du cuivre et des dattes. Or, il y a de fortes potentialités, mais les échanges visiblement sont globalement peu diversifiés, insuffisants au regard de la proximité géographique des deux pays. Si les exportations marocaines vers l'Algérie ont augmenté de près de 20 %, et bien les échanges commerciaux entre les deux pays ont globalement baissé dans une proportion similaire entre 2009 par rapport à 2008, ils représentent un peu plus de 600 millions d'euros, certaines estimations donnant une valeur des échanges entre 2010/2011ne dépassant pas 750 millions d'euros. Selon les rapports du FMI, seulement 0, 7 % des exportations algériennes sont destinées à ses deux voisins maghrébins, alors que 0, 8 % de ses importations en sont originaires. De même, le Maroc n'importe que 1, 4 % depuis l'Algérie et la Tunisie et ne leur expédie que 1 % de ses exportations. Il en est ainsi pour la Tunisie dont les importations, issues des voisins maghrébins, sont estimées à 1, 1 %, alors que les exportations qui y sont destinées sont de 1,9 %. Ainsi, les échanges commerciaux entre les deux pays restent dérisoires. Ainsi, les échanges commerciaux entre les pays du Maghreb restent dérisoires alors que leurs exportations totales en 2010 sont estimées par le FMI à 162 milliards de dollars et les importations à 147 milliards de dollars. Si les échanges intermaghrébins représentaient seulement 20% cela favoriserait un flux global importation et exportation de 62 milliards de dollars. Cependant il faut être réaliste, car actuellement, si le cadre macro-économique est relativement stabilisé pour l'ensemble des pays du Maghreb les réformes micro économiques et institutionnelles en cours ne sont pas homogènes ce qui se traduit par des politiques socio économiques différentes qui freinent la coopération. Comment, en effet, concilier une politique libérale en Tunisie, une économie semi libérale au Maroc, en Lybie, en Mauritanie avec une politique de volontarisme étatique en Algérie. Pour ce dernier cas, les opérateurs privés des autres pays du Maghreb peuvent-ils s'associer aux opérateurs publics dans le cadre des 49/51%, mesures inscrites dans les lois de finance algériennes entre 2009/2010? La coopération intermaghrébine Maghreb n'a-t-elle pas s besoin de la stabilité, d'une cohérence par l'homogénéisation du cadre juridique d'investissement ? IX La sphère informelle n'est –elle pas un obstacle à l'intégration maghrébine ? Sur le moyen terme la dynamisation de la coopération et de l'intégration maghrébine passe par l'intégration de la sphère informelle et la création d'entreprises dynamiques dans la sphère réelles s‘insérant dans le cadre des valeurs internationales d'autant plus, comme je l'ai montré précédemment pour l'Algérie, également pour la Tunisie et le Maroc pays, ont signé l'accord de libre échange avec l'Union européenne impliquant horizon 2017/2020 d'importants dégrèvements tarifaires. Or, la majorité des entreprises dans la sphère réelle sont peu initiés au management stratégique et sont à dominance familiale avec dune gestion autoritaire ignorant les mutations internationales , freinent en tant que lobbys l'ouverture par des pressions protectionnistes et prospèrent ( ou déclinent ) grâce à des parts de marché que leur attribuent l'Etat via la dépense publique. Dans les deux pays la sphère informelle reflet d'une productivité globale faible, produit de la bureaucratie dominante est dominante. Celle ci est le produit des dysfonctionnements des appareils de l'Etat et du poids de la bureaucratie car lorsque un Etat par des actions autoritaires émets des lois qui ne correspondent pas à l'état de la société, celle-ci enfante ses propres lois qui lui permettent de fonctionner, sphère qui ouvre la voie à l'Etat de non droit et à et la corruption par la domination du cash alors que l'économie moderne repose sur deux postulats le contrat et le crédit. Selon le Ministre du travail algérien l'informel contribue à 25% du PIB en 2010 et plus de 30% emplois Selon les derniers chiffres du Haut commissariat au plan au Maroc, l'économie informelle représente 14,3% du PIB et 37,3% de l'emploi non agricole. Pour l'Algérie, j'ai évoqué ce problème précédemment. Pour le Dr Deborah Harrold, professeur au Bryn Mawr Collège (Colombia), spécialiste du Maghreb, l'économie informelle représente les 50 % de la taille de l'économie nationale algérienne. Nous avons approximativement la même taille au Maroc. Selon une enquête du Soir du Maroc le soit marocain en date du 20 décembre 2010 La part de l'informel représenterait entre 50 à 70 %. Une place énorme comparée aux autres pays où ce secteur ne dépasse pas les 20 % et un manque à gagner considérable pour l'Etat alors qu'elle représente dans des sociétés organisées comme la Suisse (8% de l'économie globale), le Canada (15%) ou encore la Norvège (20%) ; l'Italie, pays de la « combinazione », affiche quant à elle avant son intégration à l'union européenne ou ce taux dépassait 50% un taux de 27%. L'économie informelle génère au Maroc quelque 280 milliards de dirhams par an, et ses rangs augmentent de 40 000 "unités de production" chaque année, selon les estimations publiées en décembre 2009 dans un rapport du Haut commissariat au Plan. Cinquante-sept pour cent des entreprises de ce secteur sont des commerces de détail, et 20 pour cent travaillent dans le secteur des services. Ce rapport estime également que le nombre d'entreprises non enregistrées est passé de 1,23 million en 1999 à 1,55 million en 2007, soit une augmentation de près de 18 pour cent. A suivre