Le secteur des hydrocarbures est le pilier de l'économie : l'économie algérienne reste dépendante des hydrocarbures, qui constituent encore 96% des revenus des exportations de l'Algérie, 60% de son budget et 40% de son PIB. Les hydrocarbures, demeurent donc depuis toujours, source importante de revenus. L'aperçu historique qui suit est- on ne peut plus éloquent- sur la valorisation de ce secteur au détriment d'autres, secteur telle l'agriculture. Les hydrocarbures de leur découverte à leur prépondérance économique Dans les années 1930 commencent les premières spéculations sur la présence de pétrole dans le Sahara algérien. Pendant la lutte de libération nationale, à la fin des années 1950, des compagnies françaises y découvrent des gisements d'hydrocarbures : le pays a du pétrole (gisement de Hassi Messaoud), et surtout du gaz (Hassi R'mel), ainsi les premiers contrats d'exploration sont signés avec des compagnies françaises et internationales. le gouvernement décide d'exploiter au maximum les hydrocarbures et les revenus qu'il en tire pour se développer rapidement, en négligeant l'agriculture. En 1963, est créée la compagnie nationale Sonatrach, comme outil pour la mise en œuvre de cette politique pétrolière. Sur le plan juridique, la Sonatrach n'a jamais été définie autrement que comme une entreprise publique à caractère commercial, chargée de la mise en valeur des hydrocarbures. Mais, peu à peu, particulièrement avec les accords algéro-français du 29 juillet 1965, la Sonatrach est associée aux sociétés françaises dans la recherche et l'exploitation des hydrocarbures. C'est dès lors, grâce à la Sonatrach, que l'Algérie apprend à maîtriser l'activité pétrolière. Les nationalisations des sociétés de distribution en 1967, et puis surtout celles intervenues en 1971 fortifient la place et le rôle de l'entreprise publique : la Sonatrach devient l'instrument du monopole de l'Etat dans les domaines du gaz et du transport des hydrocarbures. Elle est l'interlocutrice obligée de toute société étrangère intéressée par la recherche et l'exploitation du pétrole en Algérie. Elle est la bénéficiaire exclusive des titres miniers qui sont octroyés par décret du gouvernement. En 1969 le pays devient membre de l'OPEP. Entre 1970-1972 le gouvernement algérien prend le contrôle des ressources, à travers l'abolition graduelle du régime des concessions et la nationalisation des compagnies étrangères, afin de renforcer le monopole de la Sonatrach ; cette politique est poursuivie pendant les années suivantes. Grâce au premier choc pétrolier en 1973, les revenus des hydrocarbures deviennent importants et ils se maintiennent élevés pendant toutes les années 1970 ; ces ressources servent à l'industrialisation du pays, à l'achat d'usines, et à la valorisation des hydrocarbures. Tant que la rente pétrolière augmente, le pays arrive à financer les importations, à payer le service de sa dette, à satisfaire sa population, mais une situation économiquement déjà difficile culmine avec le contre choc pétrolier de 1986 et la chute des prix des hydrocarbures, amenant la déstabilisation économique du pays. A la fin des années 1980, la dépendance économique algérienne envers ses ressources en hydrocarbures est de plus en plus évidente. Pour arriver à soutenir les coûts du développement, l'Etat modifie la loi sur les hydrocarbures à plusieurs reprises, pour ouvrir progressivement ce secteur à l'économie de marché. Cependant, les résultats sont décevants car les compagnies internationales ne trouvent pas ces conditions assez intéressantes. En 1991 la loi sur les hydrocarbures est encore une fois aménagée dans le but d'accroître les réserves et d'en faire profiter la Sonatrach. Alors que, jusqu'en 1986, les compagnies étrangères et privées avaient le seul droit d'exploration, leur champ d'action économique sur place, s'élargit. La hausse des cours du pétrole due à la guerre du Golfe, contribue à augmenter les revenus. Mais l'argent qui entre dans les caisses de l'Etat sert à payer les arriérés de la dette. La situation économique et sociale ne s'améliore donc pas. En 1991 le pays sombre dans une décennie noire. En 1994 le FMI pose comme condition pour le rééchelonnement de la dette, une plus grande ouverture au marché international. Alors que les autres secteurs de l'économie déclinent, celui des hydrocarbures connaît de 1995 à 2001 une reprise significative. En 2001 l'Etat, pour diversifier et augmenter ses revenus et rendre plus attractifs les investissements, propose une politique de libéralisation plus profonde. Un avant projet de loi sur les hydrocarbures prévoit la soumission de la Sonatrach aux mêmes règles du marché que les compagnies étrangères, en ne réservant à la compagnie nationale que 30% du produit des gisements découverts par des partenaires étrangers. Nombreuses sont les oppositions politiques à ce projet. en 2002, Le Président Bouteflika, retire ce projet de loi (appelée de dénationalisation puisque elle réintroduit les concessions d'avant 1971). Cette loi sera finalement votée en 2005. Malgré cela ; les investisseurs étrangers, sont peu nombreux et c'est l'Etat qui demeure l'investisseur le plus important. Les revenus gaziers et pétroliers de l'Algérie ont considérablement augmenté depuis 2003 grâce à la très bonne qualité de notre gaz, à la hausse des cours des d'hydrocarbures et au développement du commerce avec l'Union Européenne et les Etats Unis. Sur ce dernier point Le président Bouteflika a précisé, que l'Algérie "a su établir des partenariats hautement avantageux avec des compagnies étrangères" et adapter, chaque fois que de besoin, sa législation en conséquence, mais "sans porter atteinte" à sa souveraineté nationale sur ses ressources naturelles. Il a indiqué dimanche dernier que les ressources financières que procurent les hydrocarbures contribuent au financement des grandes réalisations de la Nation. Dans un message adressé au secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), M. Abdelmadjid Sidi Said, à l'occasion du double anniversaire de la création de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures, a considéré que "le formidable potentiel de nos ressources en hydrocarbures a constitué un levier décisif pour l'édification du pays et les grandes réalisations économiques, culturelles et sociales dont bénéficie notre peuple depuis l'indépendance" et d'ajouter que l'Algérie "a indéniablement enregistré de grandes réalisations" comme, la mise en évidence de grandes réserves d'hydrocarbures, le développement et l'exploitation de gisements géants de gaz et de pétrole, la liquéfaction et le traitement du gaz, le raffinage du pétrole et la transformation aval, et l'exploitation de vastes systèmes de transport avec des gazoducs transcontinentaux ainsi que la formation et le recrutement de dizaines de milliers de jeunes algériens. Par ailleurs selon les prévisions du ministre de l'Energie et des Mines, les recettes des hydrocarbures en Algérie augmentent. Les recettes liées à la production d'hydrocarbures en l'Algérie ont du s'accroître de 20% en 2011, soit une hausse de quelque 11 mrds$ . En 2010, la production d'hydrocarbures de l'Algérie avoisinait les 214 millions de tonnes équivalents pétrole (Tep), dont 55,3 millions de Tep de pétrole brut et 145,8 millions de Tep de gaz naturel. estimant que ces dix dernières années, les technologies utilisées dans le domaine des hydrocarbures ont connu une évolution spectaculaire au niveau international, C'est pourquoi, afin de ne pas dépendre de l'extérieur, le ministre avait souhaité l'année écoulée, la mise en œuvre rapide du programme de recherche et développement dans le domaine des hydrocarbures et avait suggéré la création d'une synergie entre l'IAP, l'Institut National des Hydrocarbures (INH) et les laboratoires de Sonatrach ». Diversifier les revenus du pays, en valorisant la production hors-hydrocarbures ; une démarche salutaire pour l'équilibre économique Si les hydrocarbures reste le pilier de l'économie algérienne, la prudence dicte la nécessité pour, l'Algérie de diversifier aujourd'hui ses revenus et son développement industriel et réduire l'importance de la rente pétrolière. Par ailleurs, des luttes d'influences se développent autour de la Sonatrach, monopole public qui gère les hydrocarbures, alors qu'un contexte socio-économique stable est nécessaire pour la transition qui est en phase de se produire en Algérie. Un rapport de l'AIE établi en août 2009, soutenait que l'Algérie serait importatrice de pétrole dans 16 ans. Alors que pour le premier Ministre Ahmed Ouyahia c'est entre 25 et 30 ans. On apprend de la même source que, les exportations hors hydrocarbures représentent moins de 2/3% du total des recettes en devises du pays. Plus de 80% comme le bâtiment, travaux publics, hydrauliques et d'autres secteurs sont eux mêmes financés par la dépense publique via les hydrocarbures la différence reviennent à aux l'agriculture, l'industrie et services moins de 20% du total. Que reviendrons-nous sans hydrocarbures dans quelques années ? L'Algérie est pourtant riche en ressources minérales diverses, tels que le fer, le cuivre, le phosphate et l'uranium, pourquoi donc, les hydrocarbures constituent, de loin, la principale ressource économique. 96 % des recettes en devises proviennent de l'exportation des hydrocarbures, ce qui revient à dire que le pétrole nourrit et équipe le pays. Depuis plusieurs années, on importe tout, depuis les céréales et le lait, jusqu'à la voiture et l'avion, ce qui participe à l'augmentation des prix de l'énergie, on constate une augmentation tout aussi importante des prix des biens et services importés. Par ailleurs, l'Algérie vend son pétrole en dollars, mais achète beaucoup en euros, dont le cours ne cesse d'augmenter. La croissance démographique n'est pas faite pour alléger les difficultés. S'ajoute à cela la gestion du secteur et l'instabilité des lois le régissant. Le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi vient d'annoncer, la révision prochaine de la loi sur les hydrocarbures de 2005 amendée en 2006 afin de favoriser les investissements étrangers. Ace propos ; rappelons que les Américains n'ont toujours pas renoncé à leur projet de mettre la main sur le pétrole et le gaz algériens à un moment où la chine et autre puissance les concurrencent sur ce terrain. Nicolas Sarkozy défendait l'idée de voir Gaz de France s'associer à la Sonatrach, Total, Cepsa ou Sabic ne cachent pas leur intention d'être des associés privilégiés de Sonatrach. Orascom l'est déjà pour la production d'ammoniac et d'urée à Arzew. Sonatrach devrait en revanche comprendre l'enjeu de ces tractations en cherchant à acquérir des participations dans des raffineries en Europe, voire en posséder à l'étranger et créer son propre réseau de distribution de produits pétroliers, à l'instar d'autres pays producteurs de pétrole. L'Algérie a d'autres atouts à envisager comme alternative aux hydrocarbures. Il s'agit de l'énergie solaire. Vu l'étendue de notre Sahara, L'Algérie peut couvrir les besoins nationaux en électricité, voire en exporter le surplus. L'agriculture est atout supplémentaire à faire valoir pour assurer la sécurité alimentaire. L'économie algérienne étant à la croisée des chemins, l'heure est donc à la réflexion approfondie, par des cadres compétents et technocrates avertis afin de tracer les grands axes d'une politique économique à la hauteur des défis dus aux conjonctures nationale et internationale.