Ce lundi matin, l'air était irrespirable à Remchi, notamment dans sa partie Est et Nord. Les élèves des établissements situés dans la zone concernée (un lycée et 3 CEM) avaient eu beaucoup de mal à suivre leurs cours du début de la matinée. Un peu partout dans les salles, on entendait les élèves tousser et la toux n'était pas due seulement à la grippe. L'autre cause en est une fumée tenace à l'origine de réelles difficultés de respiration. Cette fumée suffocante provenait de la décharge publique implantée quelques centaines de mètres plus loin, au niveau de la zone industrielle de la ville. Quelques habitants des parages diront que la fumée, issue de feu allumé quasi quotidiennement par des « anonymes » vu que les services communaux disent ne pas en être responsables, commence habituellement à la tombée de la nuit. Depuis de longues années, la vie quotidienne des riverains est accompagnée de désagréments dus à la présence d'odeurs nauséabondes et de brouillards opaques formés par les fumées asphyxiantes qui se dégagent de la décharge sauvage toute proche. De nombreux enfants et personnes âgées sont confrontés sans cesse à des difficultés respiratoires qui leur compliquent beaucoup l'existence. Qu'a-t-on fait du côté des autorités locales pour trouver une solution à ce problème lancinant qui perturbe la vie citoyenne ? On a parlé un moment d'un centre d'enfouissement technique (CET) pouvant être réalisé entre les communes de Remchi et Aïn Youcef, mais les services de l'environnement se sont détournés de ce projet et ont envisagé de mettre en place un espace où seront stockés les déchets ménagers avant d'être acheminés vers le CET de Saf Saf (Chetouane), distant d'une vingtaine de kilomètres. L'APC de Remchi qui est autorisée à transférer ses déchets vers le dit CET justifie son refus de le faire par le manque de moyens, les deux ou trois bennes tasseuses, dont elle dispose étant incapables d'assurer le transfert, selon le bureau d'hygiène de l'APC de Remchi. Pour les responsables de l'environnement au niveau de la wilaya, l'APC de la ville peut faire le travail demandé avec deux ou trois camions à ordures si les rotations se multipliaient. Les autorités locales avaient également décidé de transférer provisoirement la décharge vers un endroit éloigné de la ville sur la route menant vers la localité de Sebâa Chioukh, relevant de la daïra de Remchi, mais ce projet n'a pu être mené à bien en raison de la protestation des agriculteurs de la région qui se sont inquiétés pour leurs terres. Jusqu'à l'heure actuelle, la décharge de Remchi continue de recevoir quotidiennement des tonnes d'ordures ménagères et les fumées empoisonnent toujours la vie des riverains. A quand une solution définitive à cette décharge vieille de quelque trois décennies?