Au moins une centaine de combattants du mouvement islamiste nigérian Boko Haram a rejoint la ville de Gao, dans le nord du Mali, tombée aux mains de rebelles touareg et d'autres groupes armés, a révélé une source sécuritaire. La source sécuritaire précise que ces combattants avaient pris part à l'attaque du consulat d'Algérie dans la ville, le 5 avril. Selon deux témoins interrogés par téléphone depuis Bamako, des membres de Boko Haram venus prêter main forte aux islamistes à Gao circulaient dans le véhicule du consul d'Algérie, enlevé avec six membres de sa mission. L'enlèvement des sept diplomates, toujours aux mains de leurs ravisseurs selon Alger, a été revendiqué par un groupe dissident d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Le mouvement islamiste Boko Haram multiplie depuis des mois les opérations meurtrières au Nigeria. Quarante-cinq personnes ont été tuées pendant les fêtes de Pâques dans le pays le plus peuplé d'Afrique lors d'attaques attribuées à ce groupe. Boko Haram et AQMI, qui commet des rapts d'Occidentaux dans la zone sahélo-saharienne depuis plusieurs années, ont noué des contacts et, selon certaines sources, ont même entamé une coopération qui fait craindre aux Etats de la région et aux pays occidentaux une jonction entre les deux mouvements.