Le droit à la santé et l'égalité des chances pour toute la population dans le sens que chaque individu, femme, homme ou enfant quelque soit son niveau social a le droit d'être traité avec dignité et respect, et a le droit d'évoluer dans un état de complet bien-être physique, mental et social. Ce droit garanti par le Fonds des Nations Unies pour la population et l'Organisation mondiale de la Santé représente une chimère en Algérie.car ce droit absolu profite à certaines catégories sociales. Les classes moyennes et démunies en sont exclues. les cliniques privées qui pullulent dans chaque coin de rue, drainant des compétences avérées ne sont accessibles qu'à ceux qui peuvent verser des sommes colossales, les soins à l'étranger sont l'apanage de ceux qui entretiennent des liens solides avec quelques hauts responsables au niveau des centres de décisions .En dehors de ce contexte, les malades gravement atteints ont le temps de mourir en cherchant longtemps une place dans un hôpital ou en attendant que ce dernier se dote de médicaments et de matériel approprié. Le déni de droit à la santé et à l'égalité des chances Entre hôpitaux privés et quête pour un transfert à l'étranger, le malade subit toutes les tribulations possibles et inimaginables au détriment de sa maladie, sans jamais ou presque, obtenir une faveur. Les décideurs ne semblent pas être conscients de la réalité du terrain ou feignent l'ignorer si l'ont considère les décisions prises par Ould Abbès qui affirmant « qu'en raison de la disponibilité des compétences et des moyens en Algérie, veut réduire au maximum les cas de malades éligibles au transfert pour des soins à l'étranger ». Avant d'avancer une telle bourde a-t-il fait un tour dans quelques hôpitaux publics qui jonchent de malades gravement atteints tels les cancéreux dont le nombre est effarant et devant lesquels les médecins restent impuissants malgré leur compétence, celle dont parle le ministre de la santé . Avec toute les compétences du monde, les médecins ne peuvent rien devant certains états de fait tels la rareté des places difficiles à obtenir dans les hôpitaux. Les rendez-vous pour la radiothérapie qui s'étalent sur plusieurs mois. Des ruptures de médicaments et des pannes d'appareils de radiothérapie aggravant la souffrance de nombreux malades tels ceux atteints de pathologies rares. Les demandes faites par les hôpitaux pour l'importation de médicaments destinés au traitement de certaines maladies graves n'aboutissent souvent pas, malgré le budget colossal de plus de 4 milliards d'euros réservé au ministère de la Santé. Ceci avait fait réagir Des responsables au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), ont tiré récemment la sonnette d'alarme. Sur 44 000 nouveaux cas de cancer enregistrés chaque année en Algérie, 28 000 nécessitent un traitement par radiothérapie. Sur ces 28 000, seuls 8 000 malades sont traités par radiothérapie, faute de moyens. Ceci, en plus des autres pathologies. Il est impossible de cacher le soleil avec un tamis. On ne peut pas justifier le fait de réserver l'argent de la CNASS et du ministère de la santé, destiné au transfert des malades à l'étranger à quelques privilégiés par cette justification vide de sens car la réalité est là pour démentir tous ces subterfuges. Les tribulations des malades en quête à une prise en charge à l'étranger Des malades en détresse, atteints de maladies ne pouvant pas être soignées en Algérie donc nécessitant une prise en charge à l'étranger, se perdent dans les dédales de l'administration faisant face à moult obstacles alors que se décident des transferts en un clin d'œil pour des personnalités ou connaissances et familles de ces personnalités. À moins d'un miracle ou d'une chance inouïe ; On a vu rarement des pauvres bénéficier de soins à l'étranger. Le journal El Nahar avait rapporté le cas de la petite Alia, décédée pour cause de refus, par la commission, de lui permettre des soins à l'étranger. La pauvre Alia est morte sous les yeux de l'équipe médicale impuissante du CHU Nefissa Hamoud. Des Allia's, il y en a beaucoup, obligés avec leurs familles de se résigner, et attendre la mort. Le même journal rapporte le cas d'un chef de service d'un CHU à Alger qui a bénéficié de soins à l'étranger (à l'hôpital Pompidou ) pour une petite hémorragie à l'estomac ainsi que des cas de personnes cités par des milieux hospitaliers, ayant bénéficié de soins à l'étranger alors que leurs cas étaient sans gravité pendant qu' à l'hôpital Mustapha Bacha, pour ne citer que cet hôpital, les cancéreux agonisent, faute de médicaments et de matériels approprié . Nombreuses sont les personnalités qui profitent du système pour se rendre dans des hôpitaux parisiens ou suisses où les de séjour sont au frais de la princesse. Si l'on vente tellement les compétences locales pourquoi ces nanties préfèrent se faire soigner ailleurs ? Pourtant cette même élite peut jouir des services de l'hôpital militaire d'Ain Naadja dont la réputation est des plus avérés. Mais paradoxe pour ceux qui ne font confiance qu'à des médecins d'ailleurs, souvent dans les hôpitaux français ou européens ce sont des médecins algériens exerçant à l'étranger, établit à Paris où en Europe qui prennent en charge ces malades. C'est donc le système de santé qu'il faut revoir. Les privilégiés vont en France à la recherche de ce qui fait défaut en Algérie. L'organisation et la rigueur. Que coutent cette prise en charge à la CNAS ? Pour assurer les soins et les convalescences aux titulaires d'une prise en charge, la CNAS doit mettre le prix. Les frais varient selon les pathologies ou les interventions : pour une vésicule biliaire il faut compter 5975euros, une intervention sur le foie 9734 euros, une transplantation rénale 15715 euros, cardiaque 53281 euros. Les soins à l'étranger, une chasse gardée des nantis du régime, et des employés de Sonatrach Les nantis du régime bénéficient d'une prise en charge totale délivrée par la CNAS, les militaires disposant eux de leur propre caisse sociale. Par ailleurs alors que les algériens peinent à se faire soigner correctement Sonatrach s'offre les meilleurs hôpitaux français pour les soins médicaux de ses salariés. La presse(TSA) a rapporté que « Le groupe pétrolier public a attribué dernièrement un contrat de « prestation de transfert, de prise en charge médicale et d'assistance des patients à l'étranger » au Centre méditerranéen de diagnostic (CMD) pour 41 millions d'euros. Présent à Paris et à Montpellier, le CMD assure une prise en charge médicale de haute qualité dans les meilleurs hôpitaux de France et peut mettre à la disposition de ses clients des avions médicaux pour le rapatriement des malades. Le communiqué de Sonatrach annonçant l'attribution de ce marché à cette entreprise française ne donne aucune précision sur la durée de ce contrat ni sur les personnes bénéficiaires de ces prestations de haute qualité dans un pays où l'accès au soin est devenu de plus en plus difficile pour le simple citoyen. Notons que la conclusion de ce contrat intervient dans une conjoncture particulière marquée par la détérioration du secteur de la santé en Algérie : manque de médicaments, hôpitaux surchargés, transfert des malades à l'étranger de plus en plus difficile à cause du conflit entre la Cnas et les hôpitaux français sur le paiement de factures de soins de malades algériens (Les impayés de la CNAS seraient de 34 millions d'euros selon la partie française) et du refus des autorités de lever l'interdiction de transférer à l'étranger les patients atteints de maladies graves, notamment de cancer, etc. Du coup, les salariés de Sonatrach sont favorisés par rapport aux Algériens qui ne travaillent pas au sein du groupe pétrolier. Pourtant, Sonatrach tire sa richesse de l'exportation massive des hydrocarbures qui appartiennent à tous les Algériens. Les salariés des autres entreprises, publiques et privées, n'ont ils pas le droit d'accéder eux aussi à des soins à l'étranger lorsqu'ils tombent malades ou lorsqu'ils sont victimes d'accidents de travail ? Outre cette discrimination dans l'accès aux soins, le montant du contrat – 41 millions d'euros – pourrait permettre à Sonatrach de construire une clinique moderne pour soigner ses salariés et, éventuellement, d'autres malades algériens. Les grands malades livrés à eux mêmes Au vu des conventions bilatérales sur les soins de santé qui lient les deux pays depuis 1981, 430 malades, sélectionnés par les membres de la Commission médicale nationale (CMN) qui statuent sur les transferts des malades à l'étranger, ont été transférés en France, durant l'année 2011. A qui ont profité donc les 34 millions d'euros d'impayés objets du contentieux ? Les services consulaires de France ont délivré 1000 visas en 2011 pour soins à l'étranger, pris en charge par la CNAS, la Caisse militaire et la Caisse de sécurité de Sonatrach. Près de 60% des accords de prise en charge acceptés concernent donc les militaires et les employés de Sonatrach, rapporte el watan alors que des malades de plus en plus nombreux lancent des SOS à travers les journaux ou par le biais de face-book afin de collecter des sommes leur permettant d'assumer le règlement d'interventions chirurgicales onéreuses. Ces appels de détresse trouvent souvent des répondants parmi les citoyens et les âmes charitables mais la solution devrait se trouver ailleurs, au niveau du ministère de la santé car le contentieux entre la France et la CNAS ne peut porter préjudice qu'aux classes fragiles de la société et dramatique pour ces milliers de malades, qui ne peuvent être soignés en Algérie. Les pages qui se multiplient sur facebook contenant des messages tel que : «sauver x», «sauver y », «sauver z » à n'en plus finir, sont la preuve intangible de l'ampleur de ce drame médical dans lequel ces malades sont tous livrés à eux-mêmes et se battent pour faire entendre leur voix en appelant à la solidarité populaire se sentant délaissés par le système voire otages d'une gestion mal réfléchi. Ces sommes colossales payées aux hôpitaux étrangers pourraient servir à rapatrier les médecins et spécialistes algériens qui par leur performances font la renommée des hôpitaux français et autres et doter les structures hospitalières de tous les moyens et équipements qui inciteraient nos médecins à donner le meilleur d'eux même, et pourront dans ce cas rivaliser en compétence avec les hôpitaux étrangers. Ils en sont capables car ils ont déjà fait leurs preuves là où on a su les valoriser.