La situation évolue au Nord Mali. La position algérienne aussi. Les groupes islamistes armés ont chassé les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Ils contrôlent désormais seuls le nord du Mali, menaçant de transformer cette partie du Sahel en un foyer de groupes terroristes. Après s'être opposé fermement à toute intervention militaire, préférant privilégier le dialogue avec les parties en conflit à l'exclusion des mouvements terroristes, Alger pourrait réviser sa position pour l'adapter aux nouvelles évolutions sur le terrain. « La position algérienne tiendra naturellement compte de l'évolution de la situation sur le terrain. Pour le moment, nous donnons toute sa chance au dialogue pour parvenir à une solution politique négociée entre les autorités maliennes et les groupes rebelles pour la prise en charge de leurs revendications légitimes dans le cadre d'une solution qui préserve l'intégrité territoriale du Mali », explique une source gouvernementale algérienne qui a requis l'anonymat.« Pour ce faire, nous demandons instamment à toutes les forces au nord du Mali de se démarquer clairement et franchement des groupes terroristes. En définitive, l'usage de la force ne peut être exclu mais il restera l'ultime recours dans le cadre d'une action concertée des pays du champ », ajoute la même source. Comprendre : l'Algérie n'exclut pas une intervention militaire dirigée contre les groupes terroristes implantés au nord du Mali, dont Ansar Eddine et Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique).Cette position sera expliquée dimanche 1er juillet au ministre malien des Affaires étrangères, Sadio Lamine Sow, qui est attendu à Alger pour une visite durant laquelle il aura des entretiens avec plusieurs responsables algériens.