Finalement, le scénario de la flambée des prix au mois du Ramadhan ne prendra jamais fin ni avec les promesses d'une lutte toujours inefficace du pouvoir, ni avec l'importation de la viande de la Nouvelle Zélande, et ni avec les appels de boycott d'une association nationale de la protection du consommateur. Le citoyen se fera encore saigner à blanc et payera sa carotte à 120 dinars et ses dattes à 500 dinars, le pouvoir sera encore impuissant à réguler le marché dominé par les barons du commerce qui feront la pluie et le beau temps en ce Ramadhan caniculaire, en fixant les prix qu'ils désirent ! Ni les promesses du pouvoir d'un Ramadhan sans pénurie et sans flambée de prix, et ni les appels de l'association nationale de la protection du consommateur au boycott n'ont pu fléchir la montée vertigineuse de certains produits alimentaires et légumes. Une hausse estimée par les experts du commerce à 20% a été enregistrée et a touché une dizaine de produits sous tension au cours du mois sacré; ce scénario semble se répéter annuellement au mois de carême et reste largement manipulé par les barons du commerce qui tiennent à régir l'activité commerciale des 10 premiers jours du Ramadhan en tirant le maximum de profit. La régulation du marché tend à devenir une tache des plus ardues au mois du Ramadhan à laquelle aucune solution n'a pu être trouvée, malgré la batterie de mesures engagées par le ministère du commerce pour stabiliser les prix à des hauteurs raisonnables et abordables par toutes les couches sociales. Malheureusement, l'ouverture anarchique du marché sans le moindre instrument de régulation et la liberté de certains prix semblent encore échapper au contrôle de la puissance publique qui ne peut plus faire face, cette forme d'impuissance du pouvoir à être présent partout et à travers tous les circuits commerciaux, a favorisé les pratiques spéculatives et frauduleuses sur les produits alimentaires. Les hausses démesurées de certains produits ne cessent de nuire aux bourses des ménages qui ne peuvent plus supporter ces surcoûts d'un Ramadhan à un autre. A ce titre, les prix de quelques légumes qui se vendaient de 30 à 40 dinars ont connu subitement une augmentation évaluée à plus de 100% à la veille du mois sacré, la carotte qui a été à la portée de tous, risque de devenir le légume privilégié de certains citoyens qui peuvent se le payer à 120 dinars ! Outrés par la spéculation des prix de certains produits prisés au cours du mois sacré, les citoyens pointent du doigt l'absence de l'Etat, incapable de réguler le marché, et surtout de son impuissance à damer le pion à un marché informel qui a pris le dessus en imposant sa loi et ses prix dont les conséquences restent trop néfastes sur le budget des ménages qui luttent pour survivre au sein de cette jungle commerciale, décidée à les noyer d'une occasion à l'autre.