La commune d'El Kerma, située à une vingtaine de kilomètres au sud de la wilaya d'Oran, s'enfonce de plus en plus dans la précarité. L'insalubrité, le manque d'aménagement du cadre de vie, un chômage galopant...sont le lot quotidien des citoyens, qui se sentent marginalisés et oubliés des autorités locales. En effet, un petit tour dans les différents quartiers du chef-lieu de cette municipalité suffit pour se convaincre de " l'enfer", que vit la population. La saleté est maîtresse des lieux. Des décharges publiques pleines à craquer, empoisonnant l'air d'odeurs fétides et nauséabondes. Cette insalubrité ambiante fait le bonheur des rongeurs et autres bestioles en tous genres, qui menacent au quotidien la santé des citoyens. Plusieurs cas de morsures de rats ont été répertoriés par les services sanitaires de la région, nous a-t-on fait savoir. Outre ce paysage de décharge à ciel ouvert, cette municipalité est confrontée à un manque criant d'aménagement et d'embellissement urbain. Les trottoirs sont complètement délabrés, les chaussées sont envahies de nids de poules et autres crevasses, l'éclairage public est défaillant ou inexistant à divers endroits, sans parler du sempiternel problème des canalisations des eaux usées, qui sont la majeure partie du temps obstruées. Autre cauchemar et non des moindres, que vit cette commune, c'est le chômage. Selon les statistiques fournies par les services de la daïra d'Es Senia, le chômage chez les jeunes frôle les 40%! Face à cette situation, la population ne sait plus à quel saint se vouer, ni à quel responsable se plaindre. « Nous sommes les oubliés de l'Etat ! Personne ne se soucie de notre triste sort, nous vivons au jour le jour, espérant des lendemains meilleurs !», nous ont confié bon nombre de citoyens interrogés. D'ailleurs et comme un " ultime" recours, ces citoyens dépités et " laissés pour compte", comme ils se définissent eux-mêmes, ont barricadé récemment la RN w16, reliant leur commune à celle d'Oran, dans le but de réclamer une prise en charge "sérieuse" par les pouvoirs publics, de l'état " végétatif" dans lequel se débat leur commune.