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Le ralliement des anciens partis politiques au FLN.
Publié dans Réflexion le 29 - 11 - 2012

Toutes les tendances du mouvement national algérien, bien que certaines s'y accommodent plus au moins à la domination coloniale, souhaitent évidemment la fin de la sujétion. Après trente ans de combat politique, ces formations n'arrivent toujours pas à s'entendre sur le moyen d'y parvenir. A ce titre, l'année 1954, correspondant au passage à l'action armée, est marquée par l'une des graves crises du mouvement national. En fait, de cette guerre de leadership, le principal parti nationaliste, le PPA-MTLD, est scindé en deux tendances rivales, centraliste et messaliste. Prenant leur distance avec les uns et les autres, les activistes se lancent dans l'action armée.
Ainsi, dans la précipitation, les allumeurs de la mèche ne disposent que d'un document énonçant l'objectif à atteindre : le recouvrement de l'indépendance. Cela dit, bien que ce principe fondamental mette tout le monde d'accord, à savoir le recouvrement de la souveraineté, sur le terrain, le nouveau mouvement manque cruellement de cadres. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les autres militants nationalistes, tous courants confondus, ne sont pas emballés par l'idée de l'action armée. D'une façon générale, pour la formation de Ferhat Abbas, l'UDMA, le passage à l'action armée constitue à la fois « désespoir, désordre et aventure ». Ainsi, l'urgence pour le chef des modérés réside dans l'application des lois déjà votées, notamment le statut de 1947. Quant aux centralistes, leur position –et c'est le moins que l'on puisse dire –est nuancée. Issus du même parti que les initiateurs du FLN, ces militants, qui sont d'ailleurs à l'origine de la scission du PPA-MTLD, ne privilégient nullement l'éventualité d'en découdre, par l'action violente évidemment, avec le système colonial. « Informés de la fixation du jour J pour le 15 octobre 1954, le comité central mandate Hocine Lahouel et M'hammed Yazid pour se rendre au Caire, intervenir auprès de Ben Bella et le persuader de subordonner l'action armée à la réalisation du projet de congrès national algérien », écrit Mohamed Harbi dans « FLN, mirage et réalité ».
De toute évidence, n'étant informé du projet que lorsque le passage à l'action armée a été décidé, Ben Bella ne peut pas satisfaire leur demande. Ainsi, au lendemain du déclenchement de la guerre d'Algérie, les centralistes assimilent le combat pour la libération du pays à une aventure. Cependant, si les centralistes et le chef de l'UDMA sont littéralement opposés à l'action armée, les Oulémas, quant à eux, trainent les pieds. Sur le fond, faut-il le signaler d'ailleurs, la politique des Oulémas n'est guère différente des centralistes ou de l'UDMA, dont la cohabitation avec le système colonial ne pose aucun problème. Quant aux autres organisations, à l'instar du PCA et du MNA, celles-ci ne peuvent pas concevoir un projet national sans qu'elles aient une mainmise totale sur sa direction. Ainsi, bien que Messali n'ait jamais exclu le passage à l'action armée, il n'en reste pas moins que sa stratégie a toujours eu pour but d'inciter les autorités coloniales à négocier avec lui.
Quoi qu'il en soit, après les événements de la "Toussaint rouge", la réaction coloniale a été telle que les mouvements sont obligés de se positionner par rapport à ce conflit. De son côté, les dirigeants du FLN sont soumis de plus en plus à une pression implacable. Bien qu'ils tiennent bon, le quadrillage de l'armée française commence à déstabiliser la nouvelle organisation. En effet, en peu de temps, quatre grands chefs de la révolution sont uniment neutralisés. Il s'agit de Ramdane Ben Abdelmalek (adjoint de Larbi Ben Mhidi), Didouche Mourad (chef du Constantinois), Mustapha Ben Boulaid (chef des Aurès) et Rabah Bitat (chef de l'Algérois). Les deux premiers sont tués au combat et les deux derniers sont arrêtés. Par conséquent, à ce moment crucial, il se pose sérieusement le problème de l'organisation de la lutte armée, d'autant plus que la réunion de bilan, prévue par le comité des six pour janvier 1955, est annulée à cause de l'absence de liaison entre les zones. Mohamed Boudiaf, coordinateur national, qui doit réunir les chefs de zones est bloqué à l'extérieur. Quoi qu'il en soit, le mouvement étant national, l'absence de Boudiaf, sur le sol national, ne bloque pas pour autant la noria.
Dans la même période, le FLN va trouver la tête politique lui manquant. En effet, dès sa sortie de prison vers la mi-janvier, Abane Ramdane, l'un des plus politisés des militants du mouvement national, se met tout de suite au travail. Accompagné par Amar Ouamrane, le successeur de Bitat à la tête de la zone IV, Abane Ramdane multiplie les contacts. « Abane ne perd pas son temps. Après l'arrestation de Bitat, il faut parer au découragement des militants. Une semaine après, le 1er avril 1955, il publie un tract, le premier texte diffusé au nom du FLN depuis la proclamation du 1er novembre », note à juste titre Mabrouk Belhocine, dans « Le courrier Alger – Le Caire ». En mai 1955, Abane Ramdane rencontre Ferhat Abbas, au domicile de ce dernier, afin qu'il apporte son aide au FLN. Sans rechigner, le président de l'UDMA contribue en donnant des médicaments et de l'argent. Par ailleurs, bien que ce dernier soit en contact avec les dirigeants du front, les événements du 20 aout 1955 le touchent douloureusement à travers l'assassinat de son neveu, Allouas Abbas. De l'autre côté, comme l'affirment plusieurs historiens, ces événements ont précipité l'adhésion du mouvement de Ferhat Abbas au FLN. Enfin, concernant la dissolution de l'UDMA, les efforts d'Abane Ramdane ne sont récompensés que vers la fin janvier 1956 quand les cadres de l'UDMA décident de se rallier au FLN. Depuis cette date, Ferhat Abbas et ses amis ne comptent pas leurs efforts pour donner au FLN la meilleure représentation qui soit.
Cependant, concomitamment au travail d'Abane, les autorités coloniales engagent des moyens colossaux en vue de contrecarrer l'action du FLN. Ainsi, sur le plan politique, le gouverneur général (le représentant de l'autorité coloniale), Jacques Soustelle, manœuvre pour qu'une troisième force soit créée sous l'égide des centralistes notamment. Faisant allusion à ces conciliabules, Abane condamne, dans le tract de juin 1955, sans ambages les contacts entrepris par les autorités coloniales qui espèrent « par l'intermédiaire des Abbas, Kiouane et autre Messali, arrêter l'action de l'armée de libération nationale moyennant quelques réformes politiques ». Du coup, le ralliement des centralistes, pourrait-on dire, est à la fois facile et en même temps compliqué. Il est facile dans la mesure où les centralistes connaissent parfaitement le nouveau chef politique du FLN, Abane Ramdane. En revanche, il est difficile dans la mesure où Abane leur demande d'abandonner leur projet et rejoindre un mouvement qu'ils ont condamné par le passé. Par ailleurs, bien qu'ils donnent l'impression de vouloir intégrer le FLN, il n'est pas exclu que ces chevronnés de la politique aient tenté de convaincre Abane de créer un rassemblement en dehors du FLN. Quoi qu'il en soit, cette solution n'a ni les faveurs de la délégation extérieure ni celles du groupe travaillant avec Abane. En tout état de cause, après un temps d'atermoiement, le ralliement des centralistes se fait sans condition. Dotés de talents d'organisation, les centralistes montent très vite les échelons.
De la même manière, le mouvement des Oulémas ne diffère pas substantiellement de celui des centralistes. D'ailleurs, comme le note si bien Mabrouk Belhocine, le gouverneur général, Jacques Soustelle, organise des rendez-vous où centralistes et membres des Oulémas sont conviés ensemble. « De son coté, Soustelle reçoit Chikh Khireddine des Oulémas, Ougouag messaliste et Cherchalli centraliste. À ces interlocuteurs, Soustelle conseille de créer un rassemblement national légal et raisonnable avec lequel le Gouvernement français pourra discuter », écrit-il. Ainsi, à la différence des centralistes, les Oulémas mettent du temps, par rapport aux amis de Ben Khedda, avant de rejoindre le mouvement pour la libération du pays.
En somme, bien que le mouvement enclenché en novembre 1954 doive conduire inéluctablement à l'indépendance, il n'en reste pas moins que ce mouvement, sous la houlette d'Abane Ramdane, a réalisé le rassemblement de toutes les forces nationales, une condition sine quo none pour la réussite du combat. Qu'il en déplaise à ses détracteurs, son apport a été décisif au moment où la révolution avait besoin des hommes sur le terrain. « On a reproché à Abane d'avoir ouvert les portes de la révolution aux leaders des anciennes formations politiques. En fait, il s'est comporté, en toute légitimité, comme l'unificateur des forces nationales, réalisant en cela l'une des exigences de la proclamation du 1er novembre, à savoir le rassemblement et l'organisation de toutes les énergies saines du peuple algérien par la liquidation du système colonial », défend Réda Malek la mémoire de son prédécesseur à la tête du journal El Moudjahid. En fin de compte, grâce à la conjugaison de toutes les forces vives, les dirigeants du FLN, se présentant unis devant les négociateurs français, parviennent à obtenir l'indépendance du pays, et ce, bien que les crises internes aient failli à plusieurs reprises faire exploser le mouvement.


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