L'épilogue judiciaire du scandale de corruption et pots-de-vin à Sonatrach pourrait connaître une évolution inattendue mercredi prochain. La chambre d'accusation d'Alger devra se statuer sur la qualification des faits pour décider si elle doit relever de la justice criminelle ou pénale. Trois ans après l'éclatement de l'affaire de corruption qui a ébranlé la compagnie pétrolière nationale Sonatrach, la chambre d'accusation d'Alger se prononcera le 5 décembre prochain sur cette affaire dans laquelle sont impliqués 14 cadres de Sonatrach, dont l'ex-PDG de la compagnie, Mohamed Meziane et ses deux enfants. Pour rappel, le scandale de Sonatrach a éclaté en janvier 2010, avec la mise sous contrôle judiciaire du PDG de la société nationale des hydrocarbures, Mohamed Meziane et la mise sous mandat de dépôt de deux de ses quatre vice présidents. Un troisième vice président a été placé sous contrôle judiciaire et le quatrième a été écarté de la compagnie après l'arrivée du nouveau PDG, Mohamed Cherouati. L'enquête dans cette affaire portrait notamment sur des gros contrats signés avec des firmes étrangères dans laquelle sont accusés l'ex-PDG Mohamed Meziane, ses deux fils, le directeur exécutif des activités centrales, la directrice du bureau d'études, le directeur du groupe allemand FunkwerkPlettacContel et l'ex-DG du CPA, a révélé que certains inculpés avaient des avoirs de divers montants dans les banques françaises alors que d'autres avaient des comptes des années avant leur prise de fonction à Sonatrach. La chambre d'accusation avait décidé d'une enquête complémentaire dans cette affaire, les autorités françaises n'ayant pas répondu à la demande introduite par la défense concernant l'ouverture d'une enquête internationale et la présentation d'un rapport détaillé sur les biens du groupe pétrolier à Paris dont ont bénéficié la majorité des accusés. Selon l'information rapporté par le journal électronique DNA ,le verdict sur la qualification des faits a été reporté à maintes reprises. Le dernier report a été décidé suite à l'appel introduit par le parquet contre le verdict du juge d'instruction concernant la qualification des faits comme relevant du tribunal pénal car estimant que celle-ci devait être traitée au niveau du tribunal criminel. Pour le parquet les chefs d'inculpation retenus contre les 14 accusés sont des « crimes » alors que pour la défense il s'agit de « délits ».Parmi les inculpés figurent l'ex PDG de Sonatrach, ses deux fils, le directeur exécutif des activités centrales, la directrice du bureau d'études, le directeur du groupe allemand FunkwerkPlettacContel et l'ex directeur général du crédit populaire d'Algérie (CPA). Lors de leurs nombreuses auditions, les accusés ne manquaient pas de charger directement Chakib Khelil, ex-ministre de l'Energie limogé en mai 2010.Toutefois, Khelil, n'a nullement été inquiété par la justice.D'importants personnages, notamment le ministre de l'Energie Chakib Khelil, n'ont jamais été auditionné. De même qu'aucune preuve concrète n'a été apportée concernant l'implication de plusieurs groupes pétroliers étrangers cités dans l'enquête sur le versement de pots de vin.