C'est sans doute la plus grande affaire qui aura marqué l'année 2010 : la puissante compagnie Sonatrach, premier groupe pétrolier en Afrique, est éclaboussée par un scandale dont les tentacules et les secrets ne sont pas pour l'heure élucidés. Pas moins de sept dirigeants du groupe, dont le P-DG, Mohamed Meziane, ont été mis en examen. Soit l'essentiel des cadres dirigeants du principal “portefeuille” du pays. Objets de l'accusation : malversations, non-respect du code des marchés publics, abus dans les marchés de gré à gré , corruption association de malfaiteurs et blanchiment d'argent. Cette affaire avait éclaté au début de l'année 2010, à la suite d'une enquête préliminaire menée par des officiers de la police judiciaire du DRS (Département de renseignement et de sécurité de l'armée), et qui a abouti à la présentation au parquet d'Alger de nombre de cadres dirigeants de Sonatrach. Sur les 14 personnes inculpées, 7 ont été mises sous mandat de dépôt, dont les deux fils de l'ex-PDG de Sonatrach, ainsi que l'ancien PDG du CPA et son fils, deux vice-présidents de Sonatrach et un entrepreneur privé, alors que l'ex-PDG, deux autres vice-présidents et trois cadres de Sonatrach ont été placés sous contrôle judiciaire. L'instruction étant achevée, le dossier est au niveau de la chambre d'accusation du pôle spécialisé judiciaire de Sidi M'hamed. Jusqu'à présent, l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil, n'est pas cité en tant que témoin, ce qui laisse présupposer que la justice n'ira pas jusqu'au bout de l'enquête dans cette affaire. Les vrais responsables de cette grande corruption ne seraient donc pas jugés a noter que le procés Sonatrach s'ouvrirait dans un ou deux mois , voire dans les prochains mois , indique une source judiciaire.