Au cours d'une sortie médiatique, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) s'en est violemment pris à l'Algérie et menace même d'exécuter les otages algériens qu'il détient a rapporté, le site« Le Combat ». Il s'agit donc d'une menace directe contre l'Algérie qui a exprimé son refus d'une intervention militaire étrangère au Nord du Mali au bénéfice d'une solution pacifique dans cette partie du territoire malien. De par son appellation, le MUJAO est une organisation terroriste censée sévir à l'Ouest du continent africain et non au Nord du Mali. Pourquoi cette organisation terroriste s'en prend-elle donc particulièrement à l'Algérie ? Au cours de cette sortie médiatique le lundi dernier, le MUJAO n'a prononcé aucune menace à l'encontre de la CEDEAO qui a pourtant annoncé son intention de mobiliser 3300 de ses soldats pour combattre les organisations terroristes d'AQMI et le MUJAO au Nord et plaidé clairement la solution militaire contre ces organisations criminelles. «Les pays situés au Nord du Mali, en l'occurrence l'Algérie et la Mauritanie, constitueront les premières cibles des djihadistes en cas d'intervention internationale armée dans cette zone», annonce l'émir de la katiba (brigade) « Oussama Ben Laden » du MUJAO et membre de son conseil consultatif, Ahmed Ould Amir alias « Ahmed Telmoussi » au journal mauritanien « Al Akhbar ». Au même média, il ajoute : «Les pays voisins du Mali vont sans doute participer, d'une façon ou d'une autre, à cette attaque prochaine des coalisés infidèles. Cela réaffirmera leur statut de subalternes et de serviteurs des adorateurs de la Croix qui combattent la loi de Dieu. Qu'ils sachent alors que notre première cible sera l'ennemi le plus proche». L'argument évoqué par le MUJAO est clairement fallacieux et contredit par les faits puisque depuis l'annonce de la création de cette organisation terroriste en décembre 2011, il n'a jusqu'à présent perpétré d'attentats que sur le sol algérien. Ahmed Ould Amir a également qualifié ces pays de «régimes renégats » qu'il faut combattre parce qu'ils ont refusé d'appliquer la charia qui émane de Dieu. Leurs populations ordinaires sont au courant des manœuvres des oulémas qui défendent le fauteuil de ces dictateurs. Pourtant, ce n'est pas seulement qu'en Algérie et en Mauritanie que la charia n'est pas appliquée dans son intégralité. «Le régime trompeur algérien continue de jouer la diversion, mais le peuple algérien en a ras-le-bol des mensonges de ses gouvernements successifs, tous des apostats. De même, les familles des otages algériens entre les mains du MUJAO ont compris les fausses promesses d'Alger qui a d'ailleurs cessé de négocier avec le MUJAO depuis l'exécution de l'un des otages (adjoint au consul algérien à Gao)», a déclaré le chef terroriste. Une menace à peine voilée à l'encontre des diplomates algériens détenus par cette organisation terroriste. Quelques jours auparavant, l'allié du MUJAO, AQMI, a annoncé la création d'une sixième katiba (phalange) avec pour mission de se déployer jusqu'à Kidal (fief d'Ançardine, partisan des négociations pour une solution pacifique au Nord du Mali) jusqu'aux frontières avec l'Algérie. AQMI cible l'Algérie puisque l'organisation terroriste a annoncé que la phalange étendra ses activités jusqu'au massif montagneux de TaghitGharim menant aux frontières algériennes. AQMI avait encore annoncé avoir désigné le Mauritanien Mohamed El Amine Ould El Hocine Ould El Khodromi à la tête de la phalange « El Forkane ».