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Belmokhtar annonce la création de la phalange des «signataires par le sang» Il s'en prend violemment à l'Algérie et fait appel aux «djihadistes» mauritaniens
L'ex-émir de katibate El Moulatamoune (les enturbannés), Mokhtar Belmokhtar alias Khaled Abou El Abbès, alias Belaouar, a annoncé dans un enregistrement audiovisuel diffusé jeudi, la création d'une nouvelle phalange baptisée «El Mouwakaoune Bidima» (les signataires par le sang ). Mokhtar Belmokhtar, qui dément la rumeur sur sa volonté de se repentir et de se rendre aux autorités algériennes, menace, dans l'enregistrement, «ceux qui planifient la guerre au nord du Mali». Khaled Abou El Abbès évoque l'intervention militaire étrangère au nord du Mali qu'il qualifie de «guerre par procuration au profit de l'Occident». Dans le même enregistrement, Belaouar, ex-émir, menace, avec sa nouvelle phalange, de s'en prendre à «tous ceux qui participent ou planifient l'agression contre nos peuples armés qui veulent l'application de la charia (loi musulmane)». «Nous riposterons avec force, nous aurons notre mot à dire, nous vous combattrons jusqu'à chez vous et nous nous attaquerons à vos intérêts», a ajouté le désormais émir de cette nouvelle phalange. L'ex-émir de katibate El Moulatamoune lance dans cet enregistrement un appel à tous les savants et étudiants en religion et les prêcheurs en Mauritanie, les invitant à se «déplacer pour soutenir leurs frères musulmans de l'Azawad». Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbès qui, pourtant, n'est pas de l'Azawad, mais considéré lui et de nombreux parmi ses acolytes d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), étrangers au Mali, ignore les appels lancés par les populations du nord du Mali invitant les «djihadistes» étrangers à quitter leurs territoires. Les manifestations menées par ces populations contre Aqmi et le Mujao, ont été, rappelle-t-on, réprimées par la force par ces organisations terroristes. Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbès, estime, dans l'enregistrement audiovisuel diffusé avant-hier, que les savants en religion, que les étudiants en religion et les prêcheurs mauritaniens «connaissent l'ampleur des souffrances et l'analphabétisme régnant sur cette terre», ajoutant, s'adressant à eux, qu'«il aurait été logique que vous soyez les premiers à accourir pour soutenir ce projet islamique, compte tenu du rapprochement géographique, alors que d'autres, éloignés, vous ont précédés». Belmokhtar «concurrence» Aqmi Par ces propos, Mokhtar Belmokhtar alias Khaled Abou El Abbès alias Belaouar, reconnaît que tous les éléments d'Aqmi et du Mujao ne sont pas des autochtones, mais reconnaît, également, sans s'en rendre compte probablement, la guerre de leadership qui déchire, actuellement Aqmi. En effet, Mokhtar Belmokhtar s'est adressé aux Mauritaniens, dans cet enregistrement, après avoir été «évincé» par Al Qaïda au Maghreb islamique de la tête de katibate El Moulatamoune, et son remplacement à la tête de cette phalange par un Mauritanien et la désignation, récente, par Aqmi du Mauritanien Mohamed El Amine Ould El Hocine Ould El Khodromi à la tête de la phalange El Forkane. En créant la nouvelle phalange annoncée dans son enregistrement d'avant-hier, Mokhtar Belmokhtar tenterait de «concurrencer» Aqmi sur le terrain et exprime, lui aussi, sa volonté d'«enrôler» des «djihadistes» mauritaniens. Dans l'enregistrement audiovisuel d'avant-hier, il s'en prend violemment à l'Algérie. Il a accusé «le pouvoir algérien de comploter avec les Français et les Américains pour l'aboutissement à des contrats condamnables pour mener une guerre dans l'Azawad», faisant semblant d'ignorer les efforts consentis par l'Algérie pour favoriser une solution pacifique à la crise au nord du Mali. A noter, d'autre part, que les désaccords s'accentuent entre Mokhtar Belmokhtar et l'émir national d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud. Belmokhtar était considéré, au même titre qu'Amari Saïfi, alias Abderrezak El Para, comme un des proches de Hassan Hattab, ex-émir national du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Droukdel avait, dans les années 2000, dépêché Abdelhamid Abou Zeid pour remplacer Belmokhtar à la tête de katibate Tarek Ibn Ziad. Le but de Droukdel était d'écarter Belmokhtar de cette phalange très importante pour l'organisation terroriste puisque auteur de rapts d'étrangers avec demandes de rançons. Belmokhtar s'est vu contraint de quitter cette phalange. Il a dirigé katibate El Moulatamoune de laquelle il a été récemment évincé, encore une fois, par l'actuel émir national d'Aqmi, avant qu'il ne crée la nouvelle phalange annoncée avant-hier.