Parmi les dates qui ont marqué l'histoire de l'Algérie, tout autant que le 8 mai 1945, le 1er novembre 1954, le 20 août 1955, le 17 octobre 1961, le 18 mars 1962, le 5 juillet 1962, il y a la fatidique journée du 11 décembre 1960. Ce 11 décembre 1960 est plus qu'un événement à commémorer. C'est une journée, au cœur de l'histoire, très particulière durant laquelle, spontanément, le peuple algérien, à travers l'ensemble des villes, s'est soulevé pour crier haut et fort « non à l'Algérie française ». Des slogans fusaient de partout. Des hommes, des femmes et même des enfants ont investi la rue pour exprimer fermement leur attachement aux valeurs de novembre 54, bravant les forces coloniales qui leur faisaient barrage. Parmi les maquisards, témoin de l'heure, si Hocine n'était pas le seul à affirmer : » le 11 décembre à répondu à De Gaulle qui disait: « Je ne négocierai pas avec le FLN » et le peuple, comme mu par une seule voix lui a répondu : « Vive le GPRA, vive le FLN, l'Algérie indépendante ». Il s'agit là d'une réponse claire et décisive. Après cinq années de guerre durant lesquelles le peuple algérien a eu droit à toutes les souffrances et les atrocités. L'armée coloniale n'y allait pas d'une main légère. Des crimes, après ceux du 8 mai 1945, les plus odieux furent commis par les forces d'occupation. Le peuple algérien a payé un lourd tribut avant de recouvrer son indépendance et sa liberté longtemps acclamées. Depuis 1830 le peuple algérien n'a cessé de dire non à la soumission et à l'assimilation. Pour rester dans le décor du 11 décembre 1961, il y a lieu de souligner qu'une année auparavant le général De Gaulle, dans ses calculs et son cher projet d'une troisième force en Algérie, après avoir tenté « la paix des graves » en direction des Moudjahidine avait décidé d'élargir des milliers de détenus. L'année1959 allait marquer, en quelque sorte, un tournant, dans la politique française à l'égard de l'Algérie. Les partisans de la politique prônée par le général De Gaulle, engagés totalement dans la recherche d'une troisième voie à laquelle ils étaient fidèles, et les ultras de l'Algérie Française redoublèrent leur activisme et leurs manifestations hostiles et provocantes. Les gaullistes fidèles au général, convaincus que le peuple algérien allait les suivre, pensèrent le gagner en multipliant leurs actions assimilationnistes, leurs largesses, en nommant des ministres d'origine musulmane comme Mohamed Sid Cara.