Les Français le savent: l'intervention au mali n'a de chance de réussir que si elle bénéficie du soutien de l'Algérie. A quoi servirait-il, en effet, de traquer les djihadistes du Nord-Mali s'il leur suffisait de passer la frontière pour trouver refuge dans des pays voisins? Le combat serait alors perdu d'avance. Depuis une douzaine d'années, afin de sortir de la "sale guerre" qui a ensanglanté toute la décennie 1990, l'Algérie à choisi d'amnistier très largement les membres des groupes armés prêts à se rallier à leur politique de réconciliation nationale; les plus déterminés, ont été confinés, dans les régions les plus difficiles d'accès, principalement le Sahara et les montagnes de Kabylie. Sur place, l'armée a pratiquement ne cesse de traquer le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) , devenu Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) .L'intervention de la France au Mali, puis l'attaque du complexe gazier de Tiguentourine à In Amenas, ont changé la donne. L'Algérie, qui ne voulait pas de cette guerre, y est bel et bien impliquée. Longtemps, les Algériens ont plaidé pour une solution négociée. Leur décision d'autoriser le survol du territoire national par les avions français, puis de fermer leur frontière avec le Mali, a déclenché, une salve nourrie de critiques .Au-delà de ces négociations, on souligne la volonté du président Abdelaziz Bouteflika, de sortir de l'isolement diplomatique et d'en finir avec le terrorisme qui menace ces frontières et l'intervention spéculaire de l'armée nationale populaire dans le sauvetage des otages du site d'In Aménas on est témoin . Depuis l'attaque commando contre le site gazier de Tiguentourine, l'Algérie semble avoir fait évoluer sa position quant au conflit au Sahel. La position algérienne n'est évidemment plus du tout la même aujourd'hui et la fermeture de sa frontière avec le Mali, était une décision importante. Cela signifie que l'Algérie ne veut pas (plus ?) servir de base de repli ou d'approvisionnement en essence aux terroristes djihadistes du Sahel. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian est convaincu que l'opération Serval n'a de chance de réussir que si elle bénéficie du soutien de l'Algérie. Jean-Yves Le Drian, l'assure : « Maintenant, l'Algérie peut jouer un rôle politique dans la résolution de la situation au Sahel, car elle se trouve désormais, un allié objectif de la France, là-bas.»