C'est une semaine décisive pour Abdelaziz Belkhadem qui a décidé de remettre son mandat en jeu jeudi 31 janvier, à l'occasion de la réunion du Comité central (CC) du FLN. L'engagement pris par M. Belkhadem sous la pression de ses opposants figure dans le règlement intérieur de la réunion du CC, validé ce dimanche par le Bureau politique. La bataille semble être lancée bien avant la tenue de cette session du Comité central, notamment dans le débat concernant la qualité de membre de cette instance et les militants qui auront le droit de prendre part à cette session qui promet d'être houleuse. “Ne pourront participer aux travaux du Comité central que ceux qui y ont droit, ainsi que les huissiers de justice pour trancher la question de retrait ou de maintien de la confiance au secrétaire général, par le vote secret et dans la transparence totale" a indiqué, il y a quelques temps, Kassa Aïssi, chargé de la communication au sein de l'ex-parti unique qui avait également écarté le départ de Belkhadem, avant la tenue du CC, comme le réclamaient les redresseurs.
Les contestataires veulent plus de garanties La feuille de route tracée par le Bureau politique n'est pas du goût des contestataires. Contacté, El Hadi Khaldi, membre du mouvement de redressement, explique : « Belkhadem n'a pas le droit d'imposer un ordre du jour sans consulter les membres du CC ». Avant d'ajouter : «Belkhadem doit nous écouter puisque nous avons aussi nos conditions ». Selon M. Khaldi, « une commission d'information » ? composée de huit membres, a été créée. Ces membres rencontreront demain Abdelaziz Belkhadem pour tenter de parvenir à un accord sur « les conditions d'organisation du prochain CC ». Les contestataires exigent notamment que « l'accès à la salle de réunion soit réservé uniquement aux membres du CC ». Notre interlocuteur rappelle les dépassements survenus lors de la réunion tenue le 17 juin à l'hôtel El Riadh, à Sidi Fredj, et à laquelle ont assisté des personnes étrangères au parti. “Belkhadem va inonder la salle de personnes qui ne sont pas membres du comité central tels les députés, les mouhafedh qu'il a lui même désignés, ainsi que les jeunes, sous prétexte qu'ils avaient participé aux préparatifs de la session, dans le but de semer l'anarchie" avait indiqué l'un des redresseurs, Mohamed Seghir Kara qui montre le manque de confiance qu'il a à l'égard des organisateurs du CC. D'ailleurs, il a même suggéré que la majorité absolue des membres du CC (soit) recueillie avant la tenue de la session pour prendre les mesures n'autorisant l'accès dans la salle des conférences qu'aux membres du CC et interdisant au secrétaire général la présidence des travaux". Les contestataires sont convaincus qu'ils parviendront à destituer Belkhadem. « Nous avons avec nous les deux tiers des membres du CC », précise à TSA une source dans le mouvement. Mais certains cadres contestataires préfèrent rester prudents : « en théorie, la bataille est gagnée mais tout reste possible au FLN », précise un membre du BP.