L'enfant a toujours dépendu de ses parents pour la satisfaction de ses besoins alimentaires ou autre. On en faisait alors ce qu'on voulait, l'entourage ne lui concède que bien peu d'autonomie, cette autonomie qu'il ne serait d'ailleurs pas capable d'exercer véritablement. Il dépend d'une autorité, en premier lieu, celle des patents, sa volonté est liée par celle des éducateurs aussi bien par les lois du groupe. Pour lui, dépendre de quelqu'un est une question de vie ou de mort. De mort physique si on ne le nourrit pas, de mort intellectuelle si on ne lui inculque pas des apprentissages et des principes de pensée, de mort spirituelle si on ne lui canalise pas des valeurs morales. L'enfant est surtout dépendant parce qu'il ne sait pas avoir une opinion personnelle fondée, il est dépendant parce qu'il croit tout ce qu'on lui dise. C'est un crédule. Sa «pensée » reflète étroitement la pensée de ses éducateurs ou la pensée du groupe, il n'a pas de pensée propre à lui, en revanche l'attitude de l'adulte est une attitude que l'on peut dire indépendante. L'adulte est indépendant non pas en ce sens qu'il peut socialement « faire ce qu'il veut » mais parce qu'il est capable d'avoir sur une question donnée un avis personnel .En face des événements, son attitude n'est pas stéréotypée .En face des personnes, son comportement ne lui est pas uniquement dicté par la loi du groupe .Il a sa pensée .Il a ses haines, il a ses projets. L'adolescent est en même temps entièrement dépendant parce qu'il demeure toujours enfant aux yeux de ses parents et entièrement indépendant parce qu'il se voit adulte et refuse cette autorité parentale. Entre ces deux tendances un court circuit se produit.
Comment l'adolescent vit-il ces conflits internes ??...
C'est dans le conflit entre la dépendance et l'indépendance que s'enracine la célèbre crise d'opposition. Ce conflit interne va générer des relations conflictuelles avec l'entourage pour acquérir a tout prix une indépendance dont l'adolescent n'a pas encore tout a fait bien compris, et qu'elle n'est pas d'abord « une possibilité de faire n'importe quoi ou n'importe comment. » Mais que cette indépendance est surtout « une capacité de vie et de réflexion personnelle. »L'adolescent entre souvent en conflit ou en opposition avec les personnes, la société et les valeurs que cette société présente. Ces conflits, souvent brutaux avec l'entourage et surtout avec ceux qui représentent l'autorité notamment la personne de l'éducateur, celle du père, de l'adulte en général, sont perçus comme des menaces pour l'indépendance qu'il veut acquérir .L'adolescent se veut libre, il se veut libérer de la poussée du milieu sans trop savoir pourquoi ni ou aller. Il est contre tout, il exige son indépendance avec insistance et âpreté, quelque fois avec une arrogance et une insolence sans pareille. Reconnaitre une autorité familiale, scolaire ou religieuse, c'est ne pas être libre, ni indépendant, c'est d'être pris pour un enfant, l'adolescent a souvent refuse toute forme de vie institutionnelle. On veut bien vivre en groupe à condition que ce groupe n'exerce pas sur lui une autorité. Ce n'est pas seulement à l'égard des personnes que se joue la crise d'opposition c'est également par rapport aux valeurs que ces personnes présentent jusque là .Ces valeurs qu'elles soient morales ou religieuses ne sont pas encore tout à fait saisies, elles sont perçues comme des émanations de l'autorité .Le fait de les reconnaitre serai perçu comme une dépendance totale. L'adolescent commence à avoir des idées personnelles, on ne veut plus accepter sans critique, on a l'impression qu'il faut dire « NON » qu'il faut se révolter, qu'il faut courir aux armes si l'on veut devenir quelqu'un. On prend systématiquement le contre pied de tout ce que le milieu propose. L'adolescent a compris qu'il était enfantin d'être un inconditionnel du « oui » parce qu'il est adulte, celui-ci ne peut accepter d'emblée les façons de penser de son milieu. En fait cet adolescent qui semble croire tout savoir, qui donne des coups de tète dans tous les sens est avant tout un être faible qui attaque pour se défendre. L'agressivité de l'adolescent contre l'autorité, contre le milieu et contre la société est en réalité un véritable instinct de défense, il se sent peu rassure et peu solide .Alors pour protéger cette personnalité vacillante, il attaque tout ce dont la personnalité lui parait trop puissante, trop écrasante donc l'agressivité de l'adolescent est ainsi un véritable aveu de faiblesse. L'adolescent a l'impression qu'accepter de recevoir, c'est perdre son indépendance, au fond il a peur parce qu'il est faible et cette faiblesse qui le pousse à être agressif .Il faut être fort pour être indépendant et sans révolte. L'adolescent se coupe donc de la poussée que représente le milieu parce qu'il veut être libre et il a raison de vouloir l'être.
Je me souviens du jour ou un professeur nous a poser cette question « quel est le stade le plus mature ; dépendant, indépendant ou interdépendant » bien entendu comme jeune adulte, nous pensions que maturité renait avec indépendance, et bien nous étions totalement dans l'erreur.
Les trois étapes à franchir pour arriver à maturité
LE STADE DE LA DEPENDANCE : Tout être humain nait dans la plus grande des dépendances. Sans soin, ni alimentation l'enfant mourra, sur le plan psychologique certains adultes demeurent à ce stade toute leur vie, ils s'accrochent à leur entourage toute leur vie pour combler tout leurs besoins, ils demandent certains exigences mais ne donnent presque rien en retour, ils ne sont responsables de rien, ils se victimisent, ils ne prennent pas la responsabilité de leur vie. LE STADE DE L'INDEPENDANCE : Enfin le monde s'ouvre pour l'adolescent, à ce stade il n'a plus besoin de ses parents, il veut être indépendant, il peut rejeter toute forme d'aide en disant « je peux m'arranger tout seul, je sais tout et vous ne savez rien. »Ils pensent qu'ils n'ont besoin de personne, ils ne veulent s'attacher ou s'investir dans aucune relation, ils ont peur de dépendre de quelqu'un, ils traitent les autre de façon cavalière, sans grande considération .cette apparence de confiance cache souvent une grande peur, une grande vulnérabilité. A ce stade il aura un succès très limite, il se prive de la collaboration des autres et de leurs forces. LE STADE DE L'INTERDEPENDANCE : A ce stade on réalise que pour réussir notre vie ou pour être heureux on a besoin des autres , on a besoin de s'investir dans une relation interne , on a besoin d'amis , nous savions que nous ne pouvions vivre ou survivre sans les autres , nous sommes interdépendant de beaucoup de gens « toi et moi , nous pouvons accomplir beaucoup plus que si je suis seul . Cela représente le stade le plus mature, ou nous possédons le plus de pouvoir sur notre vie, le plus d'influence sur les autres tel un bon entrepreneur qui a besoin des autres pour réussir, il tient compte des gens autour de lui et traite avec respect et considération en leur disant « ensemble nous pouvons faire plus et mieux. ».