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Les causes de l'échec scolaire en Algérie
Publié dans Réflexion le 31 - 01 - 2013

Il est tout à fait clair que l'Algérie ne peut jouer dans la cour des grands tant que la sphère dirigeante n'admette pas qu'à l'heure de la mondialisation où la compétition internationale devient impitoyable, ce sont les savoirs et les innovations scientifiques et technologiques qui redistribuent les cartes de la richesse et de la puissance, tant qu'elle ne cesse pas de dissimuler l'échec scolaire pour lui faire échec.
En effet, ayant subi, cinquante années durant les méfaits des siens, le système éducatif algérien est aujourd'hui totalement délétère. Il livre annuellement des cohortes entières de jeunes Algériens si ce n'est aux injures du temps pour les exclus, à celles de la débrouillardise, pour ces autres qui auraient franchi le rubicon.
Subissant l'effet médiocratisant d'une gestion à sens unique, le système éducatif algérien a favorisé l'émergence de pans entiers de la société qui répriment aujourd'hui la réflexion et ses objectifs, sacralisent l'ignorance et les maux qu'elle engendre, refusent d'élaborer leur intuition. Des pans entiers trébuchent à reculons.
Magistralement dégradé, il est aujourd'hui encore, loin d'être l'expression d'une politique éducative et culturelle valorisatrice de la ressource humaine, encore moins le creuset de l'attente nationale, évoluer au rythme de l'international, sans gêne et sans complexe. Il n'est certainement qu'une simple entreprise d'assujettissement de l'esprit puisqu'il ne structure pas en lui le sens du raisonnement logique et du jugement méthodique. Derrière ce qui est communément prôné comme méthode active, approche par compétence, activités libres, se dérobe la vérité et se cache une énorme escroquerie, l'échec scolaire, dont l'Algérie est la victime expiatoire.
Cet échec scolaire, élevé au rang de norme alors qu'il devrait être l'exception, ne peut donc être imputé qu'à l'absence d'un programme de recherche-développement en matière de prospective éducative évoluant en fonction des grandes mutations qualitatives imposées par la mondialisation de l'idée et du comportement qui doivent apprendre à se défendre contre la médiocratisation qui tend à se fossiliser, à lutter contre l'ignorance et à promouvoir le réflexe à l'éducation permanente. En conséquence, il est imputé à l'absence d'un projet éducatif capable de sous tendre un projet de société en mesure, de gérer le tumulte de la modernité sans erreur et sans illusion et structuré autour d'un consensus mobilisateur répondant aux préoccupations nationales d'abord, (ambitions – aspirations – besoins – contraintes), et aux exigences mondiales ensuite, d'où l'impérativité de lui faire échec.
L'échec scolaire par lequel il se distingue est, en sus des causes ci-après citées, étroitement lié, à la non prise en compte de la condition psycho-mentale et intellectuelle de chaque enfant, (cette partie silencieuse du système, à laquelle le statut d'élève ne lui a jamais été sérieusement reconnu), à l'absence d'objectifs clairs et lisibles, à la précarité du processus d'évaluation et partant, de celui de l'orientation qu'il sous tend.
*Première cause, faire échec à l'échec scolaire n'a jamais été présenté comme une priorité de l'Etat
Mieux encore, il l'a dissimulé. Le refus de dramatiser l'échec scolaire et l'absence de débat en vue d'évaluer ses causes et ses conséquences, désastreuses du reste, sur le programme de développement national et permettre à la société algérienne d'évoluer dans un climat de certitude, moins culpabilisant et propice à la réussite scolaire, est on ne peut plus manifeste.
*Deuxième cause, une peuplade de planqués politico-administratifs passés pour maîtres dans l'art de faire semblant.
L'expertise de vouloir évaluer l'œuvre d'un panel politico-administratif qui, dix huit années durant, a fait semblant de gérer la mission éducative, n'est pas ardue du tout.
En effet il est clair que par la faute de ce conglomérat, l'embrayage sur le processus du développement durable, (émanation de ce qui devrait être le développement national autonome), a été handicapé par un système scolaire dont la mission d'éduquer et d'instruire, de former et de qualifier a été phagocytée par une action politico administrative qui s'est assignée des buts illusoires et sans portée.
En effet, pendant de longues années le système éducatif algérien a été pensé comme un lieu clos où les élèves en quête d'accessoires, viennent passer le temps. Faute d'objectifs clairs et lisibles, l'enseignement qu'il dispense, n'organise pas la pensée autour de la logique et de la méthode, ceux qui en sortent ne comptabilisent ni compétences générales ni qualifications spécialisées encore moins une culture universelle.
Le curriculum qu'il développe, ne s'investissant pas dans l'éducation du raisonnement logique et du jugement méthodique, ces composantes de la mentalité scientifique et ne garantissant pas contre la promotion de la pensée confuse, il ne structure pas une démarche intellectuelle critique, encore moins une autonomie intellectuelle. L'absence d'évaluation formative rigoureuse de tous ses modules a conduit à des appréciations approximatives et controversées parce que totalement désincarnées des véritables enjeux et défis que l'école devrait relever. L'échec est, de toute évidence, un constat établi.
Le pilotage de la mission éducative et la gestion de l'acte pédagogique est livré à la désinvolture de ceux qui ont en la charge. Les modalités de sélection et d'orientation, n'accompagnant pas les efforts et les inclinations de chaque élève, elles ne lui permettent pas de se déterminer de l'intérieur de lui-même et en fonction de ses aptitudes tant saillantes que latentes. Les résultats d'une pareille démission se mesurent dans l'incapacité flagrante de l'initier ou, à tout le moins, de l'inciter à réfléchir, encore moins à construire
une démarche intellectuelle prospective. Mieux encore, le savoir s'il lui est acquis ne distille pas cette culture opérationnelle* qui contribue à l'éducation du caractère et du comportement et à l'enrichissement de la personnalité. Notons que l'enrichissement de la personnalité n'a jamais été consacré.
*Troisième cause ; un syndicalisme contre nature
Mégalomane et confondant le bien avec sa volonté, il n'a jamais rien comprend à ses prérogatives. Son souci est de co-gérer. (l'Etat dans l'Etat est son propre).
*Quatrième cause ; la mission, le rôle, les buts et les objectifs du système éducatif sont hors orbite
Hors orbite, il éprouve des difficultés à comprendre sa mission pour l'accomplir avec le maximum de chances de succès. Profondément carencée, sa vocation, (structurer un capital cognitif, enseigner les valeurs de la citoyenneté et faire prévaloir des normes universellement réputées nécessaires), est fortement déviée. Il est aujourd'hui une sorte de magasin d'accessoires où enseignants et élèves viennent faire ce qu'ils veulent, y compris passer le temps.
Cela dit, nul ne disconvient que l'échec scolaire sévissant est à l'origine des malaises qui accablent la société algérienne. En effet, la dérive sociale se veut être, aujourd'hui, l'expression d'une loi. Elle est entretenue par des sous sociétés mutilées intellectuellement et socialement marginales que le système éducatif a produit en animant la négation de l'humain chez qui il n'a pu favoriser la réussite scolaire et chez qui il a, en contre partie, éveiller la part obscure du moi.
Bien que l'initiation à la promotion de la culture universelle et des valeurs civiques et morales qu'elle véhicule, ait été la fondamentalité de sa mission, muselée par une politique éducative déconnectée de l'intérêt national, (évoluer au rythme de l'international), le système éducatif algérien n'a pu s'investir dans cette prérogative. Moralité, la formation de l'esprit culturellement armé pour pouvoir émarger au registre de la mondialisation, est dirait-on prohibée.
Faute de compétence, de qualification, de conviction, de motivation et d'engagement de ceux qui sont supposés la gérer, l'école est dans l'incapacité de dispenser un enseignement formationnel promoteur de la mentalité scientifique. Elle se limite à dispenser un enseignement enseignemental. Entretenant donc cet artificialisme, l'illusion du savoir, elle a livré des générations entières ôtées de repères et démunies de savoir-faire et de savoir-être, aux injures d'un monde complexe auxquelles il ne leur sera pas aisé de résister. La pensée étant sans défense, elles sont aujourd'hui incapables de prendre part à la compétition telle que définie par le cursus honorum.
Moralité et alors que l'évolution civilisationnelle mondiale progresse et intervient dans le processus de développement de l'humanité par souci de l'améliorer, la gestion de la mission éducative et celle de l'acte pédagogique faute d'un contrat sérieux, se sont abandonnées sur la pente d'une politique éducative féconde en subtilités superflues.
*Cinquième cause : une démocratisation de l'enseignement mal pensée , mal réfléchie et très mal gérée
La massification de l'éducation et de la formation n'a pas été convenablement gérée. « Si la couverture des besoins a été assurée, les fonctions d'encadrement, de gestion, de recherche et de conception ont été négligées » -Conseil supérieur de l'Education. En effet, la démocratisation de l'enseignement et la forte croissance démographique, s'entrechoquant, ont fait que les initiatives s'éparpillent et que les rythmes de développement de la gestion de la mission éducative, particulièrement, s'accélèrent dans la contradiction pour enfin s'alourdir et devenir, inévitablement, peu maitrisables.
*Sixième cause, les préoccupations administratives ont supplanté les impératifs pédagogiques.
La forte centralisation de la décision, l'absence de procédures fiables dans la conception, l'élaboration et l'évaluation des curriculums, ont contribué à fragiliser le système. Par ailleurs, la recherche de la performance et de l'optimisation du rendement scolaire, a été occultée au profit d'une statistique descriptive se contentant de mettre en évidence des bilans essentiellement quantitatifs, (nombres d'établissements inscrits et réalisés, de surcroît, dans la précipitation) ; nombre d'élèves inscrits, (les exclus et ceux qui échouent aux examens sont laissés pour compte) ; nombre de postes budgétaires ouverts, (ceux qui sont recrutés et parce que mal formés, «jettent» de la pédagogie plutôt qu'ils n'en dispensent etc... ).
Les gestionnaires du secteur se sont limités à administratiser les réajustements de parcours en se limitant à réorganiser hâtivement les trajectoires tracées. Plutôt que d'agir, ils préfèrent discourir.
Pour avoir longtemps obéi à ce diktat, l‘école algérienne n'a su s'interroger sur le processus à adopter pour assurer une scolarité de qualité et une réussite scolaire de qualité.
L'administratisation des modes de fonctionnement de l'action éducative, de formation et de recherche, les rendant de plus en plus obsolètes, a contribué à marginaliser l'initiative et la performance. A titre d'exemple l'INRE, cet institut national de recherche en éducation qui s'est substitué à l'Institut national pédagogique, est réduit à un espace qui ne sert pratiquement à rien. Aucune recherche n'y est engagée, aucune édition d'idées-forces ne se fait, aucune contribution n'y est appréciée, encore moins considérée.
Par ailleurs et alors que les subventions accordées par l'Etat au secteur sont d'année en année substantielles, le mouvement des compressions budgétaires a eu un impact profond sur les pratiques de la gestion de la mission éducative. Il a de la sorte imprimé à l'institution scolaire un caractère d'immobilisme. Les gestionnaires sont amenés à rationaliser leurs dépenses, (faible budget de fonctionnement des établissements), alors que les attentes pédagogiques continuent à s'exprimer et à s'accroître. A la phase de mise en place de ce qui devrait être un service pédagogique amélioré et perfectionné, ne cesse de succéder une ère d'austérité, de restriction. Bref ! On pense «budget» avant de penser «pédagogie». Les limitations financières imposées ont en fait un réflexe.
Enfermés dans un schéma politique hégémonique qui s'est rigidifié et empêtrés dans des programmes d'action aussi ubuèsques, les responsables politiques, (Directeurs centraux et Directeurs de l'Education), subissant le joug de l'autorité de tutelle, n'ont pu définir un plan d'éducation et de formation qui s'accorderait aux défis de l'heure et qui serait en mesure de promouvoir le citoyen autonome et responsable, le citoyen qui sera l'artisan de son évolution au profit du développement durable, demeurant à ce jour mythique.
Les responsables pédagogiques, (Inspecteurs d'enseignement –– Enseignants), quant à eux, garrottés par des directives administratives loin de se conjuguer dans le présent et encore moins dans le futur, ont fini par accomplir paradoxalement la mission politique qui leur a été assignée, et ce juste pour les accomplir. Ils sont donc de facto incapables de structurer un esprit qui saura gérer les circonstances que crée la révolution civilisationnelle mondiale.
S'agissant des responsables administratifs. Ils sont tout simplement en panne de process porteurs d'avenir. S'enlisant démesurément dans un bureaucratisme exacerbé, s'ils ne font pas dans le «wait and see» ou se terrent quand l'argument à opposer leur fait défaut, ils se contentent de faire semblant. Ils se limitent à rendre compte de quelques activités sporadiques entreprises au gré de l'humeur. Mesurer l'impact réel de celles-ci en vue d'améliorer la qualité du service, c'est trop leur demander, (la compétence étant souvent souffrante).
La motivation des enseignants ayant subi une forte usure, sous l'effet de la déconsidération délibérément affichée à leur adresse et de la dégradation de leur condition socioprofessionnelle, ils se sont installés dans une sorte de résignation indigénale. Prenant acte de leur impuissance à changer le cours des événements, ils voient dans ce comportement fataliste la seule issue possible. L'exaspération générée par leur démotivation et leur désinvolture provoquées, a nourri le dépit et l'amertume chez leurs élèves. Désabusés et abusés, Ils se renvoient les uns les autres l'image dévalorisante d'eux-mêmes, quel gâchis !!.
Les répercussions ne sont pas des moindres. L'échec scolaire s'étant écumé dix huit années durant, la mutation de la société qui lui est sous jacente, est éloquente, (la dégradation des
mentalités et des comportements, est patente). Ses repères culturels, (usés parce que négligés), celle-ci est quelque peu résignée à admettre que son sort se défasse pour enfin être condamné à se mettre en marge et à contempler ce qui se fait sous d'autres cieux. L'esprit qui sait y est sommé de vivre caché pour qu'émergent des instincts insolites. Cette réalité a incontestablement imprimé dans le comportement général des jeunes Algériennes et Algériens un appauvrissement par dégénérescence si bien qu'affichant une espèce de schizophrénie collective, ils se limitent à survivre à l'intérieur d'eux-mêmes pour y nourrir le mythe du vivre ailleurs.
*Septième cause, les Institutions chargées de contrôler l'Etat, se limitent à avoir l'air d'avoir l'air.
Les Assemblées communales, de wilaya, l'Assemblée populaire nationale et le Sénat, ces élus qui devraient être ceux du peuple, ont purement et simplement laissé les coudées franches à la tutelle du secteur. Certains d'entre eux se figent dans des comportements diamétralement opposées à la mission qui leur a été confiée, d'autres campent sur des positions idéologiques stériles et non conformes au souci du peuple, se mêler au monde sans gêne et sans complexe. En tout état de cause, le coût de l'enseignement en tant qu'investissement, malgré le déficit cinglant qu'il connaît, ne parait pas être au centre de leurs préoccupations. Les régiments de jeunes qui en sont annuellement exclus, sans diplômes et sans perspectives, ne semblent nullement les effrayer. Faute de mieux faire, les uns comme les autres s'investissent continuellement dans le discours à la fois rotatoire et imbu, (en total déphasage avec les préoccupations nationales), reléguant ainsi la valorisation de la ressource humaine à un ordre accessoire.
*Huitième cause, discontinuité contre nature entre les cycles d'enseignement et les rythmes scolaires inadaptés.
La situation de rupture entre les cycles d'étude et entre les préoccupations d'un système scolaire rigide ce qui ne lui permet pas de dérouler son cursus selon le rythme qui devrait être le sien, (rythme scolaire), est éloquente d'où l'inadéquation entre les compétences qu'il devra former et l'enseignement qu'il devra dispenser. L'absence de rythmes scolaires différenciés étant à la clé, il n'est pas pris acte de la diversité des élèves tant au plan psycho-intellectuel qu'au plan cognitif. Il leur est imposé la même durée et les mêmes méthodes d'apprentissage pour l'acquisition d'un même savoir ;
*Neuvième cause, traditionalisation du monopole de la décision.
L'absence de souplesse et de fonctionnalité dans la gestion de la mission éducative et dans celle de l'acte pédagogique et la traditionalisation de plus en plus ardue du monopole de la décision qu'un goût marqué pour le contrôle désuet et le bureaucratisme ne fait que prononcer, tend à freiner les initiatives si louables soient-elles ;
*Dixième cause, priorité accordée à la formation de la tête bien pleine.
Au-delà de la nécessité de former «une tête bien faite», la priorité est accordée au souci de former une «tête bien pleine». De ce fait, la discipline enseignée est souvent privilégié par rapport à celui qui la reçoit, ce qui nourrit en ce dernier l'amertume et le dépit. Celui-ci intériorisera son échec et risquera de perdre la chance d'échapper à l'ignorance ;
*Onzième cause, la classe hétérogène est devenue, contrairement à ce qui devra être attendu, le foyer de l'échec scolaire.
Bien que la classe hétérogène soit l'expression d'une idée égalitaire reposant sur la volonté politique de vouloir donner à tous les mêmes chances de succès, confiée à des enseignants mal armés et à des gestionnaires non convaincus de la noblesse de leur mission, elle est devenue l'un des foyers de l'échec scolaire. Elle renforce et rigidifie les inégalités des chances de réussir une scolarité de qualité et réconforte l'élève faible dans sa condition d'élève faible. Quant à la classe homogène et bien qu'elle soit facile à enseigner, elle organise l'exclusion et la ségrégation de ceux qui n'arrivent pas à suivre, ce qui entraîne des mutilations intellectuelles qui se solderont plus tard par la marginalisation sociale.
*Douzième cause, la famille démissionnaire.
La façon dont pourront être appréciées l'éducation et la formation par la communauté en général et par la famille en particulier, est un déterminant autant criard de la réussite ou de l'échec scolaire. En effet, comment le milieu scolaire peut-il convaincre ceux qui le fréquentent de la valeur et donc de l'importance du savoir, si ces derniers constatent que leur espoir de progresser est illusoire et que leur motivation est menée en dérision par des familles démissionnaires ou outrageusement préoccupées par leur survie et par une école outrancièrement pervertie.
Aussi, il est indéniable que l'école contribue à la galvanisation de cet état de fait si elle permet à l'école parallèle, (la rue), et à ce qu'elle charrie comme perversions de jouer son rôle et de prendre du pas sur la morale et sur le rationnel ;
*Treizième cause, les facteurs psycho affectifs, perturbés.
Les facteurs psycho affectifs peuvent permettre à l'individu d'établir des relations saines avec son environnement, comme ils pourraient être des agents qui favorisent l'échec scolaire chez l'élève si une quelconque perturbation venait à les affecter et notamment si on occultait que cet élève est d'abord un enfant qui doit consommer sa crise infantile pour pouvoir devenir cet adulte qui ne sera pas cet enfant qui aurait grandi un peu ;
*Quatorzième cause, les facteurs socio économiques ne peuvent être une fatalité.
Les facteurs socio économiques et bien qu'ils puissent être un des facteurs déclenchant de l'échec scolaire, ils ne peuvent être une fatalité parce qu'ils ne sont pas irréversibles.
Compte tenu de ces déterminants, il s'avère que l'échec scolaire est un produit conjugué de la société, de la famille, du pouvoir politico administratif et de l'institution scolaire elle-même si elle n'arrive pas à s'ériger en contre poids à tout ce qui l'empêche d'accomplir sa mission. Cela dit et n'étant pas une fatalité, on peut aisément le prévenir à condition que les actions réformatrices à entreprendre à cet effet soient menées dans le sens d'une meilleure prise en charge des facteurs enclenchant la réussite scolaire.
En effet et alors qu'une réforme de la gestion de la mission éducative revêt une urgence impérieuse, le ministère de l'éducation nationale n'arrive pas à franchir le rubicon. Il lui importe pourtant de mettre fin à ce n'importe quoi qui, durant les dix huit années révolues, a mis la gestion de la mission éducative hors de son orbite. Faire échec à l'échec scolaire n'est toujours qu'un slogan. Nul n'ignore que les difficultés dans l'acquisition, la rétention, l'assimilation et l'exploitation, (ces quatre temps de l'acte pédagogique), des connaissances et des concepts qu'elles distillent, n'ont jamais été prises en compte. Pour preuve, il a fallu aux experts du MEN, deux immenses années pour faire ce constat qu'ils appellent, le produit d'une évaluation descriptive alors que le phénomène est criard depuis des lustres.
Par Ghezali Sofia, Professeur lycée de Mazagran, Déléguée de la wilaya de Mostaganem, Association nationale pour la promotion de l'école intelligente


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