Les enseignants du lycée Cheikh Ibrahim Tazi d'Oran ont observé jeudi un arrêt de cours de deux heures pour protester contre le climat d'insécurité qui caractérise cet établissement, dont le nombre d'élèves avoisine les 1.100. Selon le représentant du Snapest, pour la troisième fois en l'espace d'un mois, trois élèves ont été agressés par des personnes étrangères au lycée et de surcroît munies d'armes blanches. Cette situation a fait naître une psychose et un rapport détaillé a été établi par le corps enseignant afin d'appuyer la démarche de l'administration dans le but de renforcer le dispositif sécuritaire aux abords de l'établissement. Ce débrayage a été décidé par le corps enseignant en tant que partie intégrante de la population scolaire et de par le climat qui y règne, leur mission pédagogique est grandement affectée et qui peut se répercuter sur les résultats en fin d'année. La position des enseignants vient rappeler encore une fois l'ampleur de la violence en milieu scolaire. Il y a deux ans, pour rappel, un élève du CEM Zaki à Oran est décédé suite à une altercation avec un jeune juste devant la porte principale de l'établissement. Pour cette année, le problème de la surcharge des établissements du secondaire est venu se greffer à cette insécurité, en raison de l'arrivée massive d'élèves en 1re AS, une situation qui a mis à rude épreuve les chefs d'établissements qui ont été confrontés à la prise en charge alors que les capacités d'accueil étaient très limitées. Le phénomène des agressions aux abords des établissements a connu une recrudescence avec en plus la consommation des drogues qui aggrave cette situation. La sonnette d'alarme a été à plusieurs reprises tirée par des associations de parents d'élèves et quelques syndicats. C'est le cas du Snapest qui a mené une enquête sur le phénomène de la violence pour révéler que durant 2011, pas moins de 120 cas ont été signalés et ont touché plusieurs enseignants qui se sont vus agressés par leurs propres élèves. Cette violence se manifeste également par l'usage des produits pyrotechniques au sein des classes de cours. A ce titre, le syndicat en question compte organiser une série de rencontres régionales qui regrouperont toutes les parties concernées afin d'approfondir la réflexion autour des moyens à mettre en œuvre pour éradiquer ce phénomène inquiétant.