De l'avis de tous ses habitants, la ville d'Aïn Turck, chef-lieu de daïra, sise à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la wilaya d'Oran, connaît, ces dernières années, une expansion anarchique des places de parking réservées aux automobilistes. Des espaces publics, notamment devant les cités et les établissements publics, sont ainsi squattés sans aucune autorisation réglementaire et transformés en parkings payants. La population locale aura sans doute remarqué le squat de surfaces relevant du patrimoine public et leur aménagement en parkings privés par des jeunes. Ces espaces, qui sont en réalité des dépendances d'immeubles situés dans des cités, devaient être normalement, destinés à des espaces verts ou aux aires de jeux pour enfants. Les habitants des quartiers concernés n'ont jamais cessé de tirer la sonnette d'alarme quant à cette situation qui empoisonne le tissu urbain de la ville, notamment ces dernières années, où le nombre des parkings illégaux a carrément doublé voire triplé. En effet, les automobilistes sont rackettés au vu et au su de tout le monde. Les principales rues du centre-ville, notamment celles longeant les différentes directions et administrations publiques, sont devenues une importante source de revenus pour les gardiens de ces soi-disant parkings, qui contraignent les automobilistes qui y stationnent pour se rendre à l'intérieur de ces administrations, de mettre la main à la poche. Ces derniers s'indignent face au laisser-aller des forces de l'ordre. « Je ne comprends pas, pour quelles raisons les forces de l'ordre n'interviennent jamais pour mettre fin à ce racket au quotidien, alors qu'elles sont omniprésentes dans ces zones », s'interroge l'un d'eux, avant d'ajouter : « A Aïn El Turck, , aujourd'hui, vous êtes obligés de payer pour stationner, y compris devant sa propre maison, ou devant l'hôpital même quand on évacue d'urgence un malade, devant les portes des administrations publiques et même devant le marché de légumes ! Certains automobilistes payent des abonnements mensuels pour pouvoir stationner leurs véhicules devant leurs maisons à 200 DA la nuitée et 50 DA durant la journée !». À l'instar du commerce informel, la prolifération de parkings « sauvages» et le recours au racket, au bâton et même aux chiens dressés, pour faire payer les automobilistes en quête d'une place pour se garer, ont pris une telle ampleur qu'ils ont fini par indisposer tout le monde et à envahir l'ensemble du tissu urbain de cette localité. Jadis, la gestion des parkings et des espaces de stationnement relevait des prérogatives de la commune qui en confiait la charge, dans un cadre réglementaire, aux personnes handicapées recensées par le service social. Aujourd'hui, des jeunes qui s'autoproclament gardiens des parkings rackettent, chaque jour, les conducteurs, en leur imposant de payer 50 à 100 DA pour pouvoir stationner leur véhicule.