Faute de travail, vieux et jeunes s'improvisent anges gardiens des parkings sauvages. «Mon parking est le plus sûr d'Oran. Il offre le meilleur cadre de stationnement et il n'y a aucun risque de vol». Tel est le leitmotiv avancé par les pseudo-anges gardiens des parkings aménagés un peu partout à Oran. Le plus sournois est cette canne qui guette le chauffeur à la moindre opposition quant au versement des frais de stationnement. «Sous la menace du gourdin, nous réglons, sur place, les factures des stationnements sans pour autant pouvoir nous plaindre, faute d'interlocuteur», se plaint Mohamed qui s'interroge sur les raisons de l'éternelle débandade caractérisant la gestion des parkings d'Oran. Faute d'une meilleure prise en charge et en l'absence d'une politique rigoureuse de gestion, les aires de stationnement de la deuxième ville du pays sont livrés aux «puissants». La gestion de ces aires de stationnement est devenue un véritable casse-tête pour les élus communaux impuissants devant le squat des trottoirs et les lenteurs qu'a pris le dossier malgré les maintes propositions de récupération de ces aires de stationnement formulées. Les services communaux ont recensé, dernièrement, près de 200 aires détournées. Ces dernières sont affectées illégalement comme étant des aires de stationnement payant. «Il faut dire plutôt le racket», soulignent les automobilistes d'autant plus que ces «anges gardiens» ne versent aucun sou aux collectivités faute de registre du commerce ni même d'autorisation. Aussi, sous la menace du gourdin, cette dîme est réglée sur place sans aucun sursis. Faute d'un travail stable, vieux et jeunes s'autoproclament gardiens des lieux de stationnement. Sous la menace des matraques, ces derniers n'hésitent pas à racketter tous les automobilistes en quête d'une place. Munis de sifflets et de gros gourdins, ces petits «exploitants» se livrent au rançonnement. Au risque de voir son véhicule «désossé» ou carrément de recevoir une raclée, le chauffeur est contraint de s'acquitter de la somme de 50 dinars. Contre mauvaise fortune, bon coeur. En fin de journée, on compte la recette en attendant celle de la nuit. Car il faut savoir que le tarif de nuit diffère de celui de la journée. «Le stationnement dans le parking de nuit revient mensuellement, à 2000 DA le véhicule léger et 4000 DA le poids lourd», déplorent les occupants des tours des Falaises. «Ce sont les jeunes résidents dans les cités qui se proclament gardiens de parking. Si au moins ils surveillaient sérieusement, car à partir d'une certaine heure, ils plongent dans un profond sommeil à l'intérieur d'un véhicule», affirment certains automobilistes ayant découvert, au petit matin, la disparition d'un accessoire sans pour autant se plaindre.