Selon une source informée, les autorités algériennes avaient reçu des autorités tunisiennes une liste de 1000 suspects tunisiens qu'elles essayent d'empêcher de voyager à l'étranger depuis le début des événements de Jebel Chaambi à Kasserine. Selon la même source, les autorités tunisiennes se méfient de la possibilité d'infiltration des suspects hors du pays et de coordonner avec les terroristes étrangers pour mener des opérations visant le territoire tunisien. Il est probable que les suspects soient en relation avec la Katiba d'Okba Iben Nafaa associée à Al-Qaïda au Maghreb islamique. Les listes des suspects ont été distribuées aux postes de la police des frontières de la direction générale de la sécurité nationale (DGSN), ainsi que postes des gardes-frontières algériens dans le cadre du renforcement des contrôles aux frontières.
Les forces tunisiennes de plus en plus dépassées Sur le terrain, l'armée et la garde nationale tunisiennes mènent une offensive importante contre un groupe de djihadistes dans la région du mont Chaambi et du Kef, à la frontière algérienne. Une dizaine de gendarmes et militaires ont été blessés ces derniers jours. "Il y a deux groupes, l'un au Mont Chaambi d'une quinzaine, vingtaine de personnes, on connaît leurs noms (...) un autre est dans la région du Kef près de la frontière algérienne", a déclaré le porte-parole du ministre de l'Intérieur Mohamed Ali Aroui, sans apporter plus de précisions sur ce second groupe de jihadistes. Les forces tunisiennes apparaissent de plus en plus dépassées par ce conflit qui les oppose à la guérilla islamiste. Alors que la traque d'un groupe terroriste était en cours, une dizaine de militaires et de gendarmes avaient été blessés par des explosions de mines lundi et mardi. La frontière entre l'Algérie et la Tunisie est extrêmement poreuse, le trafic d'armes explose mais les forces de l'ordre n'ont pas les moyens de le contrôler. Les effectifs sont mal entraînés, mal équipés. Si nous ne changeons rien, nous allons nous faire massacrer", prédisait un colonel tunisien il y a quelques jours. Les terroristes sont venus du Mali Les combattants d'Al Qaïda pourchassés depuis décembre dernier par les autorités tunisiennes à la frontière avec l'Algérie sont des chefs rebelles venus du Mali, a affirmé mercredi le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, sans fournir de plus amples détails sur ces combattants. M. Ben Jeddou avait annoncé, dans un premier temps, que les combattants du groupe Chaambi étaient d'origine tunisienne et algérienne.