Les deux groupes jihadistes traqués par les forces tunisiennes à la frontière algérienne appartiennent au réseau Al-Qaïda, a indiqué mardi le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui. "Il s'agit de deux groupes, l'un au Kef d'une quinzaine de personnes, l'autre au mont Chaambi d'une vingtaine de personnes. Il y a une connexion entre les deux groupes et celui de Chaambi est lié à la Phalange Okba Ibnou Nafaâ qui est liée à Al-Qaïda", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "On les a isolés, et hier nous avons arrêté la principale personne qui approvisionnait (en nourriture) le groupe de Chaambi", a-t-il ajouté. Fin décembre, le ministère de l'Intérieur avait annoncé l'arrestation de 16 personnes appartenant à la "Phalange Okba Ibnou Nafaâ" présentée comme une cellule d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la région de Kasserine, où se trouve le mont Chaambi. Mais les autorités n'avaient jusqu'à présent pas établi de lien entre cette cellule et le "groupe terroriste" caché sur cette montagne et qui est recherché depuis une attaque contre la Garde nationale ayant un mort début décembre. Depuis une semaine, les forces armées mènent une vaste opération pour neutraliser ce groupe qui a miné ce massif escarpé et boisé à l'aide d'engins artisanaux. Ces mines ont blessé, selon un bilan officiel, seize militaires et gendarmes, dont cinq ont dû être amputés d'une ou des deux jambes. Les autorités ont indiqué ratisser le mont à l'aide de mortier pour faire exploser les mines. Aucune information n'a été donnée concernant les opérations en cours dans la région du Kef, une centaine de kilomètres plus au nord, où se trouve le deuxième groupe de combattants. La Tunisie est confrontée depuis la révolution qui a chassé début 2011 l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali à l'essor de groupuscules islamistes violents responsables notamment, selon les autorités, d'une attaque contre l'ambassade américaine en septembre 2012 et de l'assassinat d'un opposant en février.