La conférence de presse, tenue samedi soir au siège du club par les membres du CSA-ESM, à leur tête le président Bouchelaghem H'mida, était riche en rebondissements puisqu'elle a permis à l'ensemble des présents d'avoir une idée, pour le moins incroyable, sur le déroulement de la saison sportive 2012/2013 ainsi que des tractations sibyllines qui ont mené à ce que le compte bancaire du SSPA-ESM soit bloqué. Lors de cette conférence, le président du CSA-ESM n'est pas allé par quatre chemins pour dénoncer ouvertement les malversations dont est victime le club depuis l'arrivée de Sayeh Zerrouki à la tête du club. Les membres du club sportif amateur de l'Espérance ont fustigé le président de la société sportive en se montrant indignés par l'affront subi au club, qualifiant ce comportement d'irresponsable. « Le PDG n'a accordé aucune importance au CSA» Le président du CSA-ESM, en l'occurrence Bouchelaghem H'mida ainsi que les membres de son bureau, n'ont pas été vraiment tendre avec le PDG du club « L'ensemble du CSA-ESM déplore fortement les gestes de Sayeh Zerrouki qui n'a, tout simplement, accordé aucune importance à notre instance en l'écartant carrément de ses plans depuis l'installation du bureau », a lancé Bouchelaghem en allant un peu plus loin « on était tous très contents de ce dénouement positif et du grand changement opéré en fin de saison dernière, mais on ne s'attendait pas à notre mise à l'écart d'autant plus, que le CSA est une partie prenante dans cette histoire.» De son côté, Ghazali Boualem, a préféré tirer à boulets rouges sur le PDG du club, en déclarant « Zerrouki est le mal de l'Espérance et il est à l'origine de toutes les magouilles et toutes les manigances qui ont vraiment détruit le grand ESM. » avant de se tourner vers l'actuelle équipe dirigeante en disant : « c'est immoral de laisser l'Espérance entre les mains de ces gens à double face », faisant allusion à certains membres du conseil d'administration.
« la SSPA n'a pas voulu de notre aide » Sur ce point, le président du CSA a tenu des propos virulents, en estimant que ses collaborateurs et lui-même étaient directement et surtout sciemment visés par la rumeur colportée par certains membres du conseil d'administration de la SSPA qui leur reproche de ne pas aider le club professionnel sur le plan financier. En quoi consisterait cette aide, d'autant plus que la logique aurait voulu que ce soit le club professionnel qui «entretienne » le club amateur, censé être sa réserve de joueurs d'une part et surtout l'association- mère d'autre part, d'autant plus que le passage au professionnalisme a pu se faire grâce à l'existence même de ce dernier ? En fait, il semble clair que l'équipe managériale de la SSPA éprouve les plus grandes difficultés à assurer la suite des évènements d'autant plus qu'aucun objectif tracé en début de saison n'a été atteint. «Le CSA est indépendant de la SSPA, et les règlements sont clairs à ce sujet. Rien ne nous oblige à aider la société. Notre argent est destiné pour autre chose. Nous avons régularisé les employés du club, les responsables des jeunes catégories. Nous avons bénéficié d'une somme modeste et la réglementation nous interdit de l'offrir pour des sociétés. Malgré tout, on a prêté une somme de 220 millions et c'est tout ce qu'on pouvait faire ».
« La magie s'est retournée contre le magicien » Le premier responsable du club amateur est allé jusqu'à dire que le PDG est à l' origine du retard accusé dans la délivrance de l'agrément pour son bureau : « je vais vous étonner si je vous dis que Zerrouki Sayeh était à l'origine des problèmes de la CSA après l'assemblée générale. Il a mis les mains et les pieds pour que notre bureau n'ait pas l'agrément. Après des mois d'attente, et pour mettre la main sur les subventions de l'Etat, il a décidé de remettre les choses dans l'ordre et c'est ce qui nous a permis d'avoir l'agrément ».
« Pourquoi on n'ouvre pas le capital de la société » Le président du CSA-ESM tente de contacter le PDG du fétiche club mostaganemois pour organier une réunion de travail entre les deux hommes afin d'étudier la possibilité de trouver une issue à cette crise. «J'ai essayé de contacter Zerrouki à plusieurs reprises pour lui parler de ce sujet, mais il ne répond pas à mes appels et je ne sais pas pour quelle raison. En ma qualité de président du club amateur, actionnaire majoritaire du CSA, je lui demanderai de venir à notre rencontre pour essayer de résoudre ses problèmes le plus vite que possible avant qu'il ne soit trop tard ». Dans ce contexte, Bouchelaghem H'mida a déclaré que l'ouverture du capital de la société peut être bénéfique dans ces conditions surtout si on se rend compte qu'il y'a des gens qui veulent injecter des sommes importantes d'argent « Actuellement, il n'y a pas d'investisseurs, certes, mais nous allons ouvrir les portes à tous ceux qui veulent venir investir dans le club. Nous allons essayer d'attirer les investisseurs, une fois que le capital de la société sera ouvert.»
Une réunion est prévue pour demain ! C'est à la fois avec impatience et inquiétude que tout le monde attend cette réunion qui devra réunir le club sportif amateur et les actionnaires de la SSPA-ESM demain soir dans un lieu qui n'a pas encore été choisi. De l'impatience pour savoir d'une part si les deux parti vont trouver un terrain d'entente dans le but d'essayer de trouver une issue à cette crise qui risque de couter cher au club., et d'autre part pour savoir les mesures que compte prendre le conseil d'administration concernant les huit mois de salaires et les trois primes de matchs impayées ainsi que les dettes du club. Ces dernières s'élèvent à 6 milliards de centimes. Des invitations seront envoyées aux membres du conseil d'administration pour assister à cette réunion qui décidera de l'avenir du club.
Subir le même sort que le CR Témouchent ? La balle est maintenant dans le camp des dirigeants du club qui sont dans l'obligation de trouver des solutions et vite avant que la situation ne s'aggrave. « Si les choses ne bougent pas, le club risque de subir le même sort que celui du CR Temouchent, cette saison ». Une question se pose avec acuité, celle de savoir qui pourrait éponger les dettes. Si tel n'est pas le cas, ces comptes qui ont viré au rouge pourraient amener le club à déposer le bilan. Il faut signaler aussi que, selon nos informations, l'ESM pourrait être privée de recrutement si le club ne régularise pas ses dettes envers la ligue nationale du football professionnel qui doit au club 144 millions de dinars. Une situation que nul n'ose envisager en attendant cette fatidique réunion qui devrait apaiser ou irriter les esprits.
Ghazali Boualem : « Zerrouki a pris en otage l'ESM » L'intervention de Ghazali Boualem, a donné une autre tournure aux travaux de ce point de presse. Ce dernier déclarera ouvertement: «Il y a lieu de dénoncer que c'est Zerrouki qui tient les ficelles et que c'est lui qui manipule tout le monde et il est derrière cette situation. Il faut le dire : c'est lui qui a pris le club en otage. Il serait mieux que Zerrouki se contente de s'occuper de ses fonctions plutôt que de tirer les ficelles». Avant de continuer : « on a affaire à un fantôme ... ». Des déclarations qui ont été suivies par un tonnerre d'applaudissements parce que, depuis le début de ce point de presse, on n'a pas osé toucher au point névralgique de cette affaire. Quoiqu'il en soit, les membres du CSA ont réitéré leur intention de ne pas lâcher prise et comptent aller très loin pour sauver le club far de la wilaya de Mostaganem.
Et pour l'avenir du club ? Questionné sur l'avenir du club, le président du club amateur a insisté sur le fait que la situation doit se débloquer pour éviter la colère des supporters qui commencent à s'impatienter et menacent de descendre dans les rues pour manifester leur mécontentement contre la situation dans laquelle se trouve l'ESM.