Le Premier ministre britannique David Cameron a dénoncé un "'acte barbare", une "attaque épouvantable", "manifestement de nature terroriste". Un soldat a été tué à l'arme blanche mercredi 22 mai dans un quartier du sud-est de Londres. Une attaque commise par deux hommes qui ont ensuite été blessés par la police. Les premiers témoignages et déclarations de la police laissent à penser que les deux suspects ont attaqué leur victime en début d'après-midi, à proximité de casernes militaires à Woolwich. Selon l'agence Reuters qui cite des sources proches du dossier, la police travaille sur "une éventuelle piste nigériane".En fin d'après-midi, la chaîne ITV a publié une photo extraite d'une vidéo amateur sur laquelle un jeune homme noir apparait, marchant dans la rue habillé d'un jean et d'un blouson et coiffé d'un bonnet, tenant à la main deux couteaux et un hachoir ensanglantés. "Nous devons les combattre comme ils nous combattent. Oeil pour oeil, dent pour dent", a lancé l'homme au cameraman amateur. "Nous jurons par Allah le tout puissant que nous n'arrêterons jamais de vous combattre", a-t-il ajouté d'une voix posée, dans un anglais à l'accent londonien. "Je suis désolé que des femmes aient été témoins de ce qui s'est passé aujourd'hui, mais dans notre pays, nos femmes voient le même genre de choses", a encore dit le jeune homme. "Pensez-vous que David Cameron va se faire attraper dans la rue quand nous allons commencer à sortir nos flingues? Vous pensez que vos politiciens vont mourir? Non, ce sera le gars lambda, comme vous ou vos enfants. Donc, débarrassez-vous d'eux. Dites-leur de ramener leurs soldats à la maison pour que vous puissiez tous vivre en paix", a-t-il encore livré à la caméra. Des témoins cités par divers médias ont déclaré avoir entendu les agresseurs s'écrier "Allah Akbar". Certains ont assuré que les deux hommes s'employaient à décapiter l'homme inerte, allongé sur la chaussée. D'autres encore ont indiqué que les agresseurs filmaient leur attaque et encourageaient les passants à filmer la scène. Un témoin de la scène, très ému, a raconté à la radio LBC : "Ils l'ont taillé, coupé, découpé. Ces deux gars étaient fous. Ils étaient comme des animaux. Ils l'ont traîné sur le pavé et laissé son corps au milieu de la route. (...) Après l'attaque, ils sont restés auprès du corps, brandissant des couteaux et une arme à feu, demandant même aux témoins de prendre des photos d'eux, comme s'ils voulaient passer à la télévision. (...) Ils avaient davantage l'air préoccupés par le fait d'avoir leur photo. (...) Ils n'avaient pas l'intention de s'enfuir. A mon avis, ils attendaient que la police les abatte." Selon le même témoin, la police est arrivée une vingtaine de minutes plus tard sur les lieux du drame."Quand la police est arrivée, l'homme avec le bonnet a chargé la voiture. Puis l'autre gars a tiré une balle avec son pistolet. Les policiers ont réplique de six coups de feu, et les deux hommes sont tombés au sol." "Les policiers ont ouvert le feu sur deux hommes qui semblaient détenir des armes. Ils ont été hospitalisés dans deux hôpitaux londoniens distincts pour y recevoir des soins", s'est contenté de déclarer un responsable de la police à la faveur d'une brève conférence de presse improvisée. Le président François Hollande a exprimé mercredi soir à Paris "toute sa solidarité" à la suite du "lâche assassinat d'un soldat britannique" dans la journée à Londres. "J'exprime toute ma solidarité à l'égard de David Cameron et du Royaume Uni, à la suite du lâche assassinat d'un soldat britanique" à Londres, a déclaré François Hollande lors d'un point de presse à l'Elysée avec le Premier ministre britannique.