Le Premier ministre britannique David Cameron a effectué mercredi et jeudi derniers, une visite de travail et d'amitié à Alger pour sceller un partenariat de sécurité et de lutte contre le terrorisme, deux semaines après l'attaque du site gazier d'In Amenas par un commando terroriste ayant fait 37 morts étrangers, dont quatre Britanniques. Lors de cette première visite d'un chef du gouvernement britannique en Algérie depuis l'indépendance, David Cameron a eu une séance de travail avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal, élargie aux membres des délégations des deux pays. David Cameron s'est ensuite, entretenu avec le président Bouteflika. L'entretien s'est déroulé en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), des ministres des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et de l'Energie et des Mines, Youssef Yousfi. Etaient également présents, le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, et le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Dans une déclaration à la presse à l'issue de son entretien, M. Cameron a affirmé que son pays et l'Algérie «sont ensemble unis dans la lutte contre le terrorisme». Il a déclaré avoir eu un «excellent» entretien avec le président Bouteflika. «Nous nous sommes mis d'accord pour qu'il y ait un partenariat stratégique entre nos deux pays», a dit M. Cameron, ajoutant qu'une partie importante de ce partenariat «devrait être liée au volet sécuritaire stratégique», notamment en matière de défense, de renseignement et de lutte contre le terrorisme. «L'Algérie et la Grande-Bretagne sont deux pays qui ont souffert du terrorisme et nous nous comprenons très bien», a déclaré le Premier ministre britannique expliquant qu'«il s'agit non seulement de partager les mêmes points de vue mais aussi d'échanger des renseignements et coopérer dans le domaine de la lutte contre le terrorisme». Il a ajouté que le peuple britannique «comprend parfaitement que lorsque (...) il y a le terrorisme quelque part, il peut porter préjudice aux pays concernés mais à nous aussi». Dans ce contexte, le Premier ministre britannique a fait remarquer que le terrorisme au Mali était «constant» et «en train de se renforcer». «Il faut qu'on soit prêts pour lutter contre ça», a-t-il affirmé. Toutefois, M. Cameron a souligné que le fléau du terrorisme «ne peut être traité uniquement du point de vue sécuritaire». Concernant l'attaque terroriste de Tiguentourine, à In Amenas, M. Cameron l'a qualifiée d'acte «terrible», avant de présenter les condoléances de son pays «à tous ceux qui ont souffert suite à cette attaque». S'agissant de l'intervention militaire française au Mali, le Premier ministre britannique a rappelé que son pays, qui appuie cette intervention, a mis à la disposition de la France des avions de transport. Il a, cependant, précisé que la Grande-Bretagne «ne va pas envoyer des troupes pour combattre au Mali». «Nous pensons que, pour l'avenir, il faudra trouver des solutions politique, diplomatique et économique à la situation qui prévaut au Mali», a-t-il insisté. M. Cameron a indiqué, en outre, avoir abordé avec le chef de l'Etat les relations économiques et commerciales entre les deux pays, exprimant le souhait des deux parties de les renforcer encore davantage à l'avenir. «Nous avons également parlé de la nécessité de renforcer l'enseignement de la langue anglaise en Algérie», a conclu M. Cameron. En achevant jeudi dernier, sa visite en Algérie, le Premier ministre britannique a décidé d'effectuer une visite surprise de quelques heures à Tripoli. accompagné du ministre Libyen de l'Intérieur, Achour Chwayel, il s'est rendu à une Académie de police dans la banlieue sud de Tripoli où il a assisté à une cérémonie à l'occasion de la sortie d'une promotion d'officiers de police. La collaboration dans le domaine de la sécurité a été au centre des entretiens du Premier ministre britannique avec les responsables libyens, notamment après la «menace spécifique et imminente» contre l'ambassade britannique à Tripoli dont a eu connaissance le Royaume-Uni. David Cameron a, à cette occasion, promis d'augmenter le soutien du Royaume-Uni pour rétablir la sécurité en Libye. «Nous sommes vos amis (...) Nous voulons travailler avec vous, être à vos côtés pour bâtir une démocratie prospère, sûre et stable ici en Libye», a déclaré M. Cameron lors d'une conférence conjointe avec son homologue libyen, Ali Zeidan. «Il n'y a pas une véritable liberté ou de véritable démocratie sans stabilité ni sécurité», a-t-il ajouté. M. Cameron a affirmé que son pays allait continuer à aider la Libye de «plusieurs façons», promettant notamment une assistance accrue en matière de formation militaire et policière. Il a par ailleurs annoncé que les autorités libyennes avaient donné leur feu vert à une visite d'une équipe de la police britannique en vue d'enquêter sur l'attentat de Lockerbie, qui avait fait 270 morts, en majorité des Américains. H. Y.