Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès est revenu dans cette interview accordée au journal Echorouk sur de nombreuses questions liées essentiellement à la maladie du chef de l'Etat, sur les prochaines élections présidentielles et sa vision vis-à-vis des islamistes. Au sujet des affaires de corruptions de Sonatrach et d'autres secteurs dont plusieurs personnalités auraient été impliquées , Amara Benyounes évoque un complot international , on sait ce qui était derrière et le rôle joué par les services secrets américains, montrent fort bien qu'une conspiration a été complotée contre l'Algérie il y a de cela deux ans, et les affaires de corruption ne sont qu'une partie de ce complot », a-t-il estimé. Pour étayer ses dires, il s'est référé aux déclarations du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mohamed Charfi qui a évoqué le réseau international de corruption qui a sucé la sève de Sonatrach » en indiquant que ceux qui sont impliqués à l'intérieur du pays ont des acolytes étrangers. Sinon, selon lui « Comment est-ce que des jeunes gens (Drari)-faisant allusion à Farid Bedjaoui- puissent se servir des richesses du pays qu'ils exportent à bord des navires et impliqués dans des affaires de passation de marché en contrepartie de recevoir de pots-de-vin ? » « Le président Bouteflika a fait tout ce qu'il a pu faire en ordonnant à la justice d'ouvrir une enquête sur les affaires de corruption et contre les corrompus. Ceux qui ont volé doivent rendre des comptes. En plus, il est impossible de demander de Bouteflika d'être garant de toutes les transactions conclues », a-t-il estimé. Bouteflika n'est pas atteint d'une maladie grave ou chronique qui l'empêche de se représenter à la présidentielle Amara Benyounès a tenu à savoir lors des premiers jours de la maladie de Bouteflika si son état de santé était grave ou non, et non pas d'évoquer l'article 88 de la Constitution qui stipule l'état d'empêchement du président. Pour étayer également ses dires, il a cité l'exemple de l'ex-président français, Jacques Chirac qui était absent de l'Elysée pendant deux mois et demi suite à sa maladie. Par ailleurs, il a ajouté qu'il est du droit de tout citoyen et politicien de tout savoir sur la santé du président, en estimant en revanche que la plupart des politiques ne disposaient pas d'informations exactes sur son état de santé et que ceux qui appellent à l'application de l'article 88 veulent empêcher le président de se représenter pour un 4e mandat après avoir « échoué de déclencher un coup d'Etat militaire et puis un coup d'Etat médical, bien que les médecins ont affirmé 10 jours auparavant que son état n'était pas inquiétant ». « Ont tort, ceux qui disent que Bouteflika est fini politiquement. Personne ne peut juger autrui d'être fini politiquement», s'est-il adressé à ceux qui soutiennent cette l'idée. Le spectre de la CIA? Le ministre de l'Environnement a également tiré à boulets rouges sur ceux qui s'opposent à la candidature de Bouteflika aux élections de 2014, ceux qui s'opposent au régime en disant que les traditions de l'opposition et l'exercice démocratique dans tous les Etats du monde dépassent l'opposition affiché à l'égard des personnes, et que la maladie du président qui a nécessité son transfert en France a montré les intentions cachées de certains et fait du discours politique diminuer à des niveaux dangereux semblable au discours politique qu'a connu la pays dans les années 90. Amara Benyounès a également qualifié le débat politique actuel de « violence verbale » en se disant étonné d'hommes politiques exerçant l'opposition avec violence, qui, selon lui, tentent tantôt de déclencher un coup d'Etat militaire en appelant l'institution militaire d'intervenir, et d'appeler tantôt à la dissolution du Département de renseignement et de sécurité (DRS) et de lui enlever ses prérogatives. Je dois répliquer à ceux-ci par les rappels du communiqué du Ministère de la défense nationale (MDN) en date du 12 juin en refusant toute implication dans les affaires politiques du pays. « Les USA ne s'en étaient passés de la CIA, alors que demande-t-on que l'Algérie s'en passe du DRS ? », a-t-il enchaîné. Présidentielles de 2014: Bouteflika en 1e position Pour ce qui est des élections de 2014, le président du MPA a réitéré son soutien absolu au chef de l'Etat en cas d'une candidature en tenant à préciser: « Nous n'avons pas demandé un quatrième mandat à Bouteflika, mais s'il se représente nous serons à ses côtés... ». Evoquant l'état politique en Algérie, il a indiqué qu'il existe deux courants: un courant démocratique national et un courant islamiste conservateur, en considérant que l'alliance avec les islamistes ne serait faite que sur les importantes affaires du pays. De plus, il n'a pas écarté l'idée de faire une alliance en quatre partis regroupant les deux partis au pouvoir, le FLN et le RND en plus de TAJ de Amar Ghoul et le sien (MPA). A ce sujet, il a tenu à préciser que « Chaque parti a ses principes qu'il négociera. Nous ne sommes pas manipulés ». « Pratiquement, nous sommes avec tous les partis au pouvoir », a-t-il fait savoir. « Il y a deux véritables candidats à la présidentielle qui ne l'ont pas encore annoncé. Nous serons avec Bouteflika s'il se représente », a-t-il confié en ajoutant: « La course sera lancé dès mi-septembre, où les candidats chercheront à récolter des signatures à l'occasion de la rentrée scolaire qui ne sera pas une tâche si facile ». Non aux Frères musulmans et non à Erdogan L'invité du forum de Echorouk écarte complètement l'hypothèse de voir les islamistes arriver au pouvoir en Algérie, en réfutant également l'idée d'une éventuelle répétition des scénarios égyptien et marocain, où les islamistes étaient arrivés au pouvoir. Il a également dit que l'Algérie a déjà vécu cette étape et qu'elle est actuellement dans la phase d'après-les islamistes en laissant entendre que « les islamistes n'ont pas de compétence ». En évoquant la non compétence des islamistes, il a cité l'exemple d'Egypte où 5 millions d'opposant au président Morsi, issu des Frères musulmans, selon lui ont réclamé son départ. S'agissant de la situation en Turquie, Amara Benyounès a dit que « Erdogan est accusé d'être dictateur », « Non aux Frères musulmans et non à Erdogan », bien qu'il reconnaisse que les deux partis, celui de Morsi et celui d'Erdogan, étaient arrivés au pouvoir à l'issue d'un scrutin démocratique.