Ali Benouari élabore les grands axes de son programme présidentiel. Sa candidature n'a rien d'un coup médiatique, dit-il: «Si on ne m'empêche pas de me présenter, je peux gagner.» Binational et membre du PLR, Ali Benouari vise algérienne la présidence en 2014. Ancien ministre du Trésor, il s'engage pour une Algérie laïque et libérale .La relance de l'axe Alger-Rabat prend forme sur le bureau, la nouvelle politique industrielle sort à peine de l'imprimante, les contours de l'Union méditerranéenne se déploient sur l'iPad. Dans les locaux de sa société champeloise, Ali Benouari, 62 ans, peaufine son programme de candidature à l'élection présidentielle algérienne de 2014.Genevois depuis 1984 et résident colognote, cet ancien ministre délégué au Trésor algérien ressurgit au cœur de l'été médiatique. L'annonce qu'il vient de faire à la Tribune de Genève n'avait rien du coup de chaud: n'était un sens aigu des réalités de son pays, forgé à l'école républicaine de l'Algérie bientôt indépendante, il se verrait déjà à la tête du plus grand Etat du monde arabe.A Genève, Ali Benouari est loin d'être un inconnu. Economiste, conseiller industriel et financier, ancien banquier, naturalisé en 2000, il a fondé l'Association suisse des musulmans pour la laïcité, fait un passage dans les rangs de l'UDC, quitté le parti devenu trop blochérien pour rejoindre le PLR en 2005, brigué le Conseil national en 2007 et le Grand Conseil en 2009. Deux pays, deux engagements Sans succès, certes, mais avec assez d'entrain pour convaincre les uns – «Un homme passionné par la chose publique, rassembleur et doté d'une vraie hauteur de vue», assure l'ancien président du Parti radical genevois, Patrick Malek-Asghar – et pour cabrer les autres: «On n'a jamais pu connaître le fond de sa pensée, hésite un UDC anonyme. Je n'exclus pas qu'il suive la direction du vent. Après avoir posé pour L'Hebdo drapé dans les couleurs suisses, il va pouvoir changer de drapeau...»Aujourd'hui coprésident de la section Cologny du PLR et demain président de la République algérienne? Ali Benouari sait que le grand écart peut faire ricaner. Mais il ne s'embarrasse pas plus des sceptiques qu'il ne se prend les pieds dans les étendards: «Ce sont deux engagements différents. Si j'avais été élu au Conseil national, j'aurais mis fin à mes ambitions politiques en Algérie. Mon engagement en Suisse tient de l'ancrage citoyen. Il tend à prouver que je suis bel et bien Suisse et intégré. C'est un moyen de faire accepter ma famille, mon nom. En Algérie, c'est autre chose. Là, je suis mû par la nécessité d'aider.»