Une correspondance a été adressée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal , au ministre des finances, Karim Djoudi lui sommant de faire des propositions pour réduire les importations et les transferts. Ainsi, le premier responsable du secteur des finances, devait rendre une réponse sur la grande question de l'heure au Premier ministre. La présente correspondance a pour objet de faire des propositions pour réduire les importations et les transferts. Selon le site Maghreb Emergent, cette réflexion devra aboutir à des recommandations et mesures concrètes et urgentes à mettre en œuvre en vue de réduire le niveau des importations et transferts vers l'étranger. Selon les mêmes sources, le Premier ministre ne s'est pas contenté d'appeler aux contributions des acteurs du secteur des finances. Il a même laissé entendre qu'il pourrait restaurer l'ancienne autorisation d'importation symbolique des années du défunt président Chadli Bendjedid : la désignation d'une autorité chargée de délivrer des accords ou des refus d'importation aux entreprises, en fonction d'objectifs économiques nationaux ». Cette proposition pourrait provoquer un désarroi dans les milieux patronaux. En effet, la semaine dernière, en marge de l'ouverture de la session parlementaire, Karim Djoudi a évoqué la nécessité de maitriser l'équilibre de la balance des paiements sans reconnaitre l'existent d'un projet de mesures en particulier, encore moins l'existence d'une directive du premier ministre à ce propos. De nombreuses sources proches du secteur des finances affirment cependant qu'un document est en préparation, qui reprendra « tout ou partie des pistes proposées par Abdelmalek Sellal et d'autres pistes ». Le Premier ministre cite, dans son courrier, d'autres mesures à étudier pour prévenir la dégradation en cours de la balance des paiements : « renforcer le dispositif de contrôle des produits importés, à travers la mise en place de barrières non tarifaires... » ou encore « freiner la consommation des ménages, notamment en encourageant l'épargne et le placement immobilier ». C'est une note statistique de la Banque d'Algérie qui a déclenché la réaction pour le moins paniquée du premier ministre. Sa correspondance évoque une hausse de 13,7% des transferts vers l'étranger au terme des 05 premiers mois de l'année 2013 par rapport aux 05 premiers mois de 2012. Cette tendance est consolidée par l'augmentation des importations en 2013, avec 49 milliards de dollars de facture prévus, contre 46 milliards de dollars en 2012. Dans son courrier au ministre des Finances, Abdelmalek Sellal a mis le Credoc en ligne de mire en s'attaquant longuement à l'efficacité du Credoc : « il n'a pas permis une régulation optimale des opérations de commerce ». Il a surtout enrichi les fournisseurs de l'Algérie et leurs banques correspondantes « en raison des frais en tout genre inhérents au traitement des dossiers de transfert ». La généralisation du Credoc a, selon le constat du premier ministre, « permis de renforcer les banques privées qui financent plus de la moitié du commerce extérieur » tout en impactant le pouvoir d'achat des citoyens « du fait du renchérissement des prix » à l'importation. Le premier ministre porte une estocade à l'obligation pour les importateurs et revendeurs en l'état de recourir obligatoirement à la lettre de crédit (crédit documentaire ou Credoc).