Des sources informées ont révélé que plus d'une centaine d'hectares de terres agricoles dont des exploitations agricoles collectives (EAC) , situées dans la zone de Sidi El Bachir relevant des communes de Sayada, Kheir-Eddine et Mesra , avaient été détournées de leur vocation initiale au profit de personnes n'ayant aucune relation avec l'activité agricole, avec la complicité des membres des (EAC) et éventuellement avec l'appui des délégués communaux à l'agriculture dans les zones saignées. Un des journalistes d'une équipe du journal « Réflexion », avait constaté l'ampleur du massacre perpétré contre les terres agricoles et qui donne envie de pleurer. En effet, le journaliste, avait constaté, que plus d'une centaine de terres agricoles appartenant à des exploitations agricoles collectives (EAC), avaient été revendues au Dinar symbolique à des investisseurs venant des quatre coins du pays, pour les transformer en commerce juteux. Effectivement, ces nouveaux bénéficiaires ont détourné ces terres de leur vocation initiale, pour en faire des terrains d'assiette pour des activités commerciales. Tout le long de la route menant vers la localité de Sidi El Bachir, et précisément, du côté droit, à partir du marché de gros des fruits et légumes, on découvre le crime dans tous ses états: des EAC, transformées en parking pour engins, pour semi-remorques et pour matériel lourd de transport. D'autres terrains ont accueilli de grands magasins de concession et de vente de voitures, d'autres servent de dépôts sous douane, alors que d'autres ont été aménagées pour accueillir des sociétés de grands travaux de bâtiments. L'incompréhensible est : S'il s'agit de quelques hectares détournés ou d'une parcelle de terrain occultée, on peut comprendre le motus des responsables concernés, disant que les représentants de l'Etat n'ont pas été informés. Mais, quand on parle de centaines de terres détournées et qui font façade avec la route nationale, là est la question ! Qui se cache derrière qui ? Selon des indiscrétions, les nouveaux acheteurs de ces terres ont dû profiter de l'ignorance et de la débauche des responsables de ces EAC pour pouvoir mettre en application leur diabolique plan. Selon des sources, la vente a été effectuée dans le cadre des transactions traditionnelles, c.a.d « Cheikh Zaouia » ce qui veut dire que les nouveaux postulants ne sont pas en possession d'un acte notarié en bonne et due forme, qui leur permet de jouir des droits administratifs pour avoir le permis de construire et le registre de commerce pour exercer leur activité commerciale. Et comme la loi l'exige, toute construction doit disposer d'un permis de construire, d'une étude, etc... Et le permis de construire ne peut être délivré sans un acte notarié ou arrêté d'attribution .Mais la réalité est toute autre, ces nouveaux acheteurs ont transformé ces terres agricoles en terrains bâtis, avec des locaux pour l'administration, des garages, des murs de clôture, des parkings, et même des habitations. Ajoutons que même si quelqu'un d'entre eux aurait bénéficié d'un permis de construire, il ne peut transformer la totalité de la terre agricole en terrain bâti. La loi est claire, le bénéficiaire a le droit à l'exploitation de 24% seulement de la totalité de la superficie de la terre agricole qu'il possède. Ceci nous pousse à ouvrir une grande parenthèse sur la ou les personnes qui se cachent derrière ces nouveaux postulants. Qui se cache derrière qui !? Certaines sources proches du dossier, révèlent que ces acheteurs ne possèdent pas d'actes notariés et que la transaction de vente a été faite par le « cheikh », car la loi exclu toute transaction de vente légale des EAC, ce qui a poussé les propriétaires à contracter la vente par voie traditionnelle. Les réponses des responsables de la wilaya Interrogé sur le même sujet, le directeur de wilaya des services agricoles a répondu qu'il va s'informer sur le dossier, et il a affirmé qu'une enquête sera ouverte pour éclaircir les zones d'ombres pour prendre des mesures dans le cadre de la loi. Dans le même contexte, nous avons appris que la wilaya a ordonné une enquête concernant la dilapidation des terres agricoles comme ce fût le cas d'une parcelle de terre agricole d'une superficie de plus de 60 hectares à Sidi Lakhdar, qui aurait été détournée de sa vocation initiale et vendue après avoir été morcelée en plusieurs lots de terrains pour la construction d'habitations. La sécurité de l'économie locale en danger Le phénomène de détournement des terres agricoles, de leur vocation initiale à Mostaganem est devenu le phénomène qui menace la sécurité de l'économie locale, et met en danger la vie de nos enfants pour les années à venir si on prend en compte que l'Algérie sans le pétrole, ne peut compter que sur l'agriculture. L'alerte a été déjà donnée par le ministre de l'agriculture au mois de septembre dernier, qui a révélé que plus de 150 000 ha de terres agricoles ont été détournés de leur vocation agricole depuis l'indépendance. Et la wilaya de Mostaganem, n'a pas été épargnée, cette saignée énorme de terres arables, dont plusieurs centaines d'hectares ont été détournées, et transformées en bâtiments. Le détournement de ces terres de leur vocation s'est fait " avec facilité" au détriment du développement agricole, et ce malgré le dispositif mis en place par le ministère pour freiner la perte des terres agricoles.