Il y a, dans les déclarations du ministre de l'habitat et de l'urbanisme, comme un refrain de populisme à programmer des programmes de logement AADL. Abdelmadjid Tebboune, qui a fixé des échéances précises quant à l'achèvement du traitement des dossiers des souscripteurs, s'est retrouvé brutalement recadré par le directeur général de l'AADL, Elias Benidir. Ce dernier prenant à rebours, vendredi, les déclarations du ministre, déclare que le traitement des dossiers n'est pas achevé et qu'il est loin de l'être. La publication des listes des souscripteurs dont les dossiers auront été retenus après le tri n'est pas donc pour demain dimanche. Une réalité que Tebboune a fini par admettre. Samedi, à Ghardaia où il a accompagné le premier ministre, il s'est rangé sur l'avis de Benider, avouant que finalement l'opération prendrait plus de temps que prévu. « Nous sommes en train de trier les dossiers afin d'éviter que des souscripteurs inéligibles ne passent à travers les mailles du filet. Le nombre de demandes arrêtées jusqu'à présent nécessite un peu plus de temps que prévu, c'est pour cela que nous prévoyons de prolonger la durée du traitement des dossiers d'une quinzaine de jours. » L'avis de Benidir a eu raison de l'empressement de Tebboune et a rassuré les souscripteurs. Le directeur général de l'AADL avait expliqué vendredi que l'assainissement des dossiers ne pouvait se faire avant que ne soit effectuée la distribution programmée de 210000 logements sociaux, dont 20 000 à Alger. Car il se trouve que parmi les souscripteurs au logement AADL il y en a qui sont déjà inscrits pour le logement social. En clair cela veut dire que le fichier national du logement est loin d'être assaini, comme l'a prétendu le ministre de l'habitat.