Les habitants du chef-lieu de wilaya ont de tous temps préféré l'eau de source, à cause de la qualité jugée mauvaise de l'eau coulant dans les robinets. Cette situation fait que les citoyens se déplaçaient autrefois et périodiquement vers les hauteurs en pleine montagne, où coulent des sources naturelles, afin de s'approvisionner en eau. Ce liquide vital très apprécié par les citoyens ne tarda pas à attirer l'attention des riverains aux deux sources qui n'ont pas hésité à s'approprier l'eau et lui fixer un prix au litre, avec bien sûr l'installation d'un suppresseur pour augmenter le débit et gagner ainsi plus d'argent. Les consommateurs n'ayant pas le choix, au vu de la mauvaise qualité de l'eau du robinet, ont continué à s'approvisionner. Cependant l'approvisionnement en question ne tarda pas à s'arrêter, parce que d'autres personnes riveraines voyant que le commerce de l'eau est devenu florissant pour l'exploiter, se sont manifestés alors pour profiter eux aussi de la situation. Les deux sources très prisées par les citoyens sont devenues des fournisseurs d'eau pour des colporteurs de tous bords qui n'hésitent pas à doter leurs camions de citernes et de sillonner les quartiers et cités des agglomérations de la wilaya. Saisissant l'occasion, certains colporteurs n'hésitent pas à vous céder de l'eau de provenance selon eux de la fameuse source de Aïn Bouchakor dans la daïra de Ouled Farès connue pour sa riche composition en minéraux et conseillée aussi pour les patients ayant des calculs urinaires. Cela étant, la prolifération des colporteurs d'eau est remarquable dans la wilaya de Chlef et les citoyens n'hésitent point à acheter l'eau, sans craindre l'impact qui peut être fatal pour leur santé. Ces revendeurs du liquide vital ne doivent-ils pas être soumis à un contrôle rigoureux de la part des services concernés, notamment la santé et le commerce, qui leur délivrent des certificats qu'ils exhibent aux consommateurs? N'est-il pas temps pour les services en question d'intervenir pour réglementer ce commerce, dont le risque sera fatal sur la santé du citoyen, ou attend-on jusqu'à ce qu'une tragédie se produise pour en fin de compte accorder l'intérêt nécessaire à ce commerce douteux qui ne cesse de se développer au vu et au su de tout le monde devant l'indifférence des services concernés pour la santé du citoyen? En fin de compte, la vente quotidienne de deux à trois citernes d'eau de provenance douteuse demeure plus lucrative que de faire des centaines de kilomètres pour des courses lointaines. Quant aux citoyens, ils demeurent toujours les dindons de la farce, mais si jamais une intoxication collective est déclarée, à qui incomberait alors la responsabilité ?