Nous avons appris de source digne de foi, que la famille Haddad, occupant un appartement au niveau d'un immeuble situé à la rue Kimburn, depuis le recouvrement de l'indépendance a été expulsée, cette semaine par les forces de l'ordre, suite à une plainte déposée par une association française, créée en 1955, dénommée « l'assemblée du Dieu d'Oran », sachant que cette dernière est dirigée par des anciens colons. Sur ce plan, nous avons appris que cette affaire vient de susciter l'indignation de la population oranaise, qui la considère comme une atteinte à la souveraineté nationale, après plus de cinquante années d'indépendance et d'un million et demi de martyrs. Aux dernières nouvelles, nous avons appris que le wali d'Oran s'est saisi de ce dossier et aurait promis de s'opposer à cette expulsion qui intervient durant la période hivernale, en violation de la réglementation en vigueur, sachant qu'au moment où nous mettons sous presse, les choses demeurent inchangées. Par ailleurs, il faut souligner que le chef de l'exécutif de la wilaya avait promis aussi de s'attaquer au dossier des biens de l'Etat. Dans ce contexte, de nombreuses organisations des droits de l'homme craignent que cette affaire n'ouvre la voie à un très grand nombre d'expulsions si la situation reste en l'état actuel car d'autres pieds-noirs pourraient être incités à fonder d'autres associations "pour revendiquer une partie des richesses de l'Algérie", s'inquiète la LADDH qui lance, en dernier lieu, cette lancinante question : "Pourquoi aussi les descendants Algériens des enfumés, des irradiés, des déportés, des torturés, des assassinés de la période de la colonisation n'en feraient-il pas de même ?"Par ailleurs, il faut rappeler à ce sujet que le comité des droits de l'homme de l'ONU avait déjà traité cette question "lors de la quatre vingt-huitième session en 2006 (référence CCPR/C/88/D/1424/2005) le même type de plainte et l'a déclaré irrecevable".