Pourquoi le service de santé mentale du CHU de Sidi Bel Abbés est demeuré le seul pavillon laissé à l'abandon ? De qui veut-on se venger ? Les réponses à ces questions se trouvent dans une intention de la direction générale du CHU de délocaliser le service vers le nouveau EHS de psychiatrie situé à la sortie nord de la ville. Cette mesure a été catégoriquement rejetée par les médecins spécialistes du service. Ce qui a abouti à un bras de fer entre l'administration du CHU soutenu par quelques membres du conseil scientifique qui veulent régler des comptes et les médecins spécialistes de ce service qui se défendent par des arguments scientifiques. Dans cette situation seule le malade est pris en otage d'autant plus que la santé mentale exige un environnement accueillant pour favoriser la thérapie. Les murs n'ont pas reçu une couche de peinture depuis des décennies, le sol en ciment dans certains endroits, les portes et les fenêtres bricolées à l'emporte pièce... Aucun aménagement n'a été injecté dans ce service et depuis belle lurette au point ou l'on se sent dans un édifice en ruine abandonné sciemment pour être démoli. La direction générale du CHU affirme avoir besoin de ce pavillon pour une extension d'un autre service faute de quoi aucune opération de toilettage ne sera programmée croit on savoir. Pour le médecin chef de service de ce pavillon, le Dr Kadi Hanifi, très connu pour ses compétences dans la spécialité, qui n'a pas du tout l'intention de baisser les bras, la fermeture du service psychiatrie au niveau du CHU constitue « un crime » sans aucune circonstance atténuante. Et pour cause soutient t il, le service de psychiatrie est partie intégrante d'un système hospitalo-universitaire dont la proximité est un facteur prépondérant et il est hors de question qu'il soit délocalisé vers un autre lieu. On ne ferme pas une structure de santé et de surcroit dans un CHU pour la simple raison que l'on a construit une autre. Le nouveau EHS devrait renforcer les structures de santé de prise en charge des pathologies psychiatriques. Les médecins du service de psychiatrie se défendent en évoquant la psychiatrie de liaison du fait que tous les autres services de médecine se trouvent à proximité dans l'enceinte du CHU. Une personne qui souffre d'une pathologie mentale a toujours besoin d'examens et d'avis médicaux relevant d'autres spécialités ceci d'une part, d'autre part le malade mental peut aussi souffrir d'insuffisances respiratoire, cardiaque, rénale... a-t-on argumenté. L'équilibre psychologique est en étroite relation avec l'équilibre somatique a-t-on résumé. Face à ces arguments on ne peut plus convaincants du côté scientifique, la direction générale du CHU campe sur sa position et a de tout temps été boudé par des opérations budgétisées pour une éventuelle réhabilitation du service de psychiatrie. Devant cette situation au demeurant déplorable voir critique et particulièrement pour des patients le plus souvent sociologiquement vulnérables, les autorités sanitaires et les pouvoirs publics sont plus qu'interpellés pour intervenir ne serait ce que par la fibre de l'humanisme dont a nécessairement besoin cette frange de la société que certains se plaisent à qualifier de marginaux.