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Blida: Les congés de maladie en question
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 06 - 2010

« Nous avons pensé à organiser ce séminaire car, avec l'introduction de la contractualisation, il y aura de grands problèmes avec la CNAS. En effet, avec la médecine gratuite, il était aisé pour un malade de recevoir des soins dans n'importe quel hôpital, mais maintenant c'est le médecin contrôle qui devra se prononcer sur l'opportunité de ces soins. Et si pour les maladies somatiques le diagnostic est facilement réalisable car se basant sur des données et des constatations physiques et scientifiques, avec les maladies mentales il en va autrement», c'est ainsi que le Pr Bachir Ridouh, chef du service de psychiatrie au CHU Frantz Fanon explique le choix du thème pour ces 5ème journées psychiatrique Benmiloud, tenues les 10 et 11 juin courant. En effet, et toujours d'après le Pr. Ridouh, le malade mental peut obtenir un taux de 100 % d'incapacité chez un psychiatre qui prend en compte le côté social et humain du malade et, en revanche, ne bénéficier que de 10% chez un autre qui ne se laisse guider que par la science pour déterminer ce taux. Les deux psychiatres ont raison mais c'est le médecin contrôle de la CNAS qui va se retrouver devant un dilemme : devra-t-il accorder 100 ou 10% d'incapacité? C'est donc un problème de perception de la détresse humaine car «les gens souffrant de maladie psychiatrique sont les plus démunis, ils ne peuvent même pas se retrouver dans le dédale administratif avec les va-et-vient entre les médecins contrôleurs, les services de la CNAS» enchaîne le professeur Ridouh. D'ailleurs le malade est doublement pénalisé si le médecin de la CNAS ne lui reconnaît que 30 ou 40 % d'incapacité car la DAS, qui verse un pécule de 3000 DA aux handicapés à 100%, le lui refusera. Tous ces problèmes sont dus au fait que le taux d'invalidité en psychiatrie ne peut être défini de la même manière par les différents intervenants et c'est le malade, déjà en détresse multiforme, qui en subit les conséquences, souvent dramatiques. Les exemples foisonnent et nous prendrons celui de Mme D.G. qui est arrivée en service de psychiatrie médico-légale pour qu'elle subisse une expertise demandée par la CNAS.
La malade en question souffre d'une pathologie mentale assez lourde mélangeant un sentiment de persécution, d'injustice à son égard, de jalousie de la part des autres, ce qui a entraîné une psychose chronique.
L'évaluation de son état par les psychiatres les a amenés à proposer le maintien de son invalidité avec une réévaluation une année après. Une décision contraire aurait conduit à une aggravation de son état dépressif et elle la ressentirait comme une persécution supplémentaire. Un autre exemple édifiant est celui de B.A. 42 ans, marié et père de 4 enfants.
C'est un fonctionnaire dans une entreprise nationale mais qui est en arrêt de travail pour maladie de longue durée depuis 3 ans. Victime d'un accident du travail qui lui a causé un traumatisme crânien, B.A. a présenté par la suite des signes pathologiques mentaux comme un sentiment profond d'insécurité, une céphalée, des vertiges. Il s'est présenté chez un psychiatre qui lui a prescrit des anxiolytiques et des antidépresseurs avec un arrêt de travail que le médecin contrôle de la CNAS a subordonné à une expertise médico-légale.
Le psychiatre qui l'a examiné a conclu que le malade devait bénéficier d'une prolongation de l'arrêt de travail car son état de santé ne lui permettrait pas la reprise d'activité. Une année après, le même malade se présente encore devant l'expert qui ne trouve aucun changement dans son état, qui s'est d'ailleurs détérioré un peu plus malgré le traitement, et préconise la prolongation de son arrêt de travail.
Le médecin contrôle le renvoie deux mois après auprès du même expert qui devait dire si la maladie dont souffre BA entre dans la catégorie des Maladie de Longue Durée (MLD). Le malade continue de bénéficier de son congé de maladie de longue durée et, une année après, il est stabilisé et ses crises s'étant atténuées, le psychiatre l'informe qu'il peut reprendre son travail mais à la grande surprise du médecin le malade répond : «mais où vais-je reprendre mon travail, l'entreprise «coulette» (a coulé)? C'est-à-dire que l'entreprise a fermé ses portes.
Ce sont ces histoires dramatiques à plus d'un titre que rencontrent quotidiennement les psychiatres. Mais il reste toujours cette détresse humaine, ce sentiment d'abandon qu'ont les malades mentaux face à une réglementation rigoureuse qu'ils ne comprennent pas. C'est pour attirer l'attention de tous sur ces souffrances silencieuses et dramatiques que le Pr. Ridouh et tous ceux qui sont avec lui que ces journées ont été organisées. Mais il reste toujours que c'est l'installation d'un climat de confiance et de dialogue qui doit prévaloir dans ces cas, car ce sont souvent ces malades démunis, qui ont perdu toute attache et toute aide, que nous retrouvons errants, sales, repoussants, perdus et mal compris, avec cette lueur dans les yeux qui nous poursuivra toujours pour nous rappeler que ce sont aussi des êtres humains comme nous et que nous nous devons de leur tendre la main afin de les faire sortir de leurs conditions.


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