Siemens Algérie adopte un nouveau week-end. Les travailleurs de la filiale algérienne du géant allemand de l'ingénierie se reposeront désormais le vendredi et le samedi au lieu de jeudi et vendredi, selon la direction de l'entreprise. La décision a été notifiée aux travailleurs de l'entreprise il y a quelques jours.La décision de Siemens d'adopter le week-end semi-universel (vendredi et samedi) n'est pas la première du genre en Algérie. D'autres sociétés privées algériennes et étrangères l'ont déjà fait. La filiale algérienne du géant français Air Liquide a changé ses jours de repos hebdomadaire le 5 octobre 2008. Le 6 septembre 2008, la Nouvelle conserverie algérienne (NCA) qui fabrique les jus de fruits "Rouiba" avait également annoncé le passage au week-end semi-universel. Siemens, Air Liquide et Rouiba ont emboîté le pas à Arcelor-Mittal Annaba. La filiale algérienne du géant mondial de l'acier avait décidé dès juin 2007 d'adopter le week-end du vendredi-samedi au lieu de jeudi et vendredi. La décision, la première du genre pour un groupe industriel basé en Algérie, avait été applaudie par le Forum des chefs d'entreprises (FCE). L'organisation patronale avait alors appelé ses adhérents à opter pour un nouveau week-end. Pour sa part, l'UGTA a préconisé aux pouvoirs publics de modifier les journées de repos hebdomadaire et d'opter pour le vendredi et samedi comme nouveau week-end pour tous les travailleurs algériens. Mais le gouvernement n'a pas répondu, tout en laissant aux entreprises le choix de décider seules de changer leur week-end. En fait, les autorités avaient sérieusement envisagé, durant les années 90, de revenir au week-end universel pour lutter contre l'influence des islamistes radicaux. C'était pour des raisons politiques. Aujourd'hui, les raisons sont beaucoup plus économiques. L'abandon en 1976 du week-end universel pénalise fortement l'économie algérienne : les opérateurs locaux ne travaillent que trois jours par semaine avec l'étranger (lundi, mardi et mercredi). Selon les estimations de la société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale), l'Algérie perd chaque année, près d'un milliard de dollars, à cause du décalage entre le congé hebdomadaire local et le week-end universel, en vigueur dans les pays occidentaux, avec qui l'Algérie réalise l'essentiel de ses échanges commerciaux.