L'inscription du Madhab ou Ecole Juridique L'Imâm Ash-Shâfi`î, que Dieu purifie son âme, a pu écrire de sa propre main son école juridique. Il consacra son séjour en Egypte à l'enseignement, l'écriture des épîtres et ouvrages et les débats. Nous trouvons les fondements de son école et ses opinions juridiques dans de précieux ouvrages, principalement : Ar-Risâlah fî Usûl Al-Fiqh (l'Epitre dans les fondements de la Jurisprudence). Kitâb al-Umm qui couvre la plupart des chapitres traités en Fiqh. Ce livre est caractérisé par la beauté du style, la précision de l'expression, l'exposition des opinions des savants qui ont divergé avec lui et l'analyse et la discussion de leurs arguments. Ce livre fut publié entièrement, une fois compilé par le juriste égyptien, Sheikh Ahmad Al-Husaynî qui a réuni son manuscrit et l'édité à sa charge personnelle. Sheikh Ahmad Al-Husaynî rédigea un commentaire en 24 volumes où il explique la section du livre Al-Umm traitant de l'adoration et des œuvres de culte. Il intitula son commentaire, qui est encore sous sa forme manuscrite à Dâr Al-Kutub Al-Misriyyah, Murshid Al-Anâm li Bar' Umm Al-Imâm qui contient une longue préface recouvrant les classes des juristes chaféites. Sheikh Ahmad Al-Husayni décéda en 1914 E.C. Les disciples de l'Imâm ont répandu par leurs voyages l'école de leur Sheikh. Trois disciples Egyptiens de l'Imâm Ash-Shâfi`î, qui l'ont accompagné avec dévouement, eurent un rôle clef dans la propagation de l'école chaféite sous définitive : 1. Yûsuf Ibn Yahyâ Al-Buweitî décédé en 231 A.H. (854 E.C.), 2. Ismâ`îl Ibn Yahyâ Al-Muznî, décédé en 264 A.H. (874 E.C.). Ce fut un savant, un ascète, un mujtahid, spécialiste des débats. Un grand nombre de savants du Khorasân, de l'Iraq et du Shâm (actuels Syrie, Liban) ont étudié l'école juridique chaféite auprès de lui, 3. Ar-Rabî` Ibn Sulaymân Al-Murâdî qui fut un muezzin de la mosquée de `Amr Ibn Al-`Âs où l'Imâm Ash-Shâfi`î tenait son cercle de science. Il accompagna Ash-Shâfi`î et devint une référence incontournable dans la transmission des paroles de l'Imâm et ses livres qui nous sont arrivés par la voie d'Al-Murâdî.Par les efforts des ces juristes, ainsi que leurs disciples connus et enregistrés dans les classes des chaféites, l'édifice de l'école chaféite s'est élevé, offrant un précieux patrimoine juridique à la communauté. Son Rang Les juristes, les savants du Hadîth, ceux des fondements et les experts de la langue s'accordent sur le fait que l'Imâm Ash-Shâfi`î fut un grand Imâm de la communauté, un homme de confiance, un ascète plein de scrupules, un pieux, un dévot, un savant prééminent, au rang distingué. Il fut loyal dans ses débats, nobles dans ses manières, et il ne cherchait que la vérité, loin de la renommée, si bien qu'il dit une phrase qui devint très célèbre après lui : " je n'ai jamais débattu avant quelqu'un sans aimer qu'il soit guidé vers le succès et qu'il soit soutenu ; je n'ai jamais débattu sans espérer que la vérité apparaisse, indifféremment par ma langue ou celle de l'autre ". Il nous suffit le témoignage plein d'amour et de respect de son disciple, le noble Imâm Ahmad Ibn Hanbal. Interrogé par son fils Abd Allâh au sujet d'Ash-Shâfi`î, l'Imâm Ahmad dit : " o mon fils, Ash-Shâfi`î fut ce que le soleil est pour le jour et ce que la bonne santé est pour les gens ". L'Imâm Ahmad suivait fidèlement les cours de l'Imâm Ash-Shâfi`î et disait à l'un de ses amis : " O Abû Ya`qûb, puise dans la science de cet homme, mes yeux n'ont guère vu un homme comme lui ".Le soleil des juristes persévéra dans l'enseignement de l'islam jusqu'à son dernier souffle. Il entamait après la prière de l'aube son cours pour ceux qui veulent apprendre le Coran et ses sciences. Puis lorsque le soleil se levait, ces étudiants s'en allaient et arrivaient les étudiants du Hadîth. Puis à la fin du cours de Hadîth, venait le tour de ceux qui veulent apprendre la grammaire, l'éloquence et la poésie et ses règles. L'Imâm a écrit un recueil de poésie qui est un véritable trésor de sagesse et d'exhortations. Pendant toute la matinée, l'Imâm arrosait les cœurs assoiffés de science. Mort de l'Imâm L'Imâm Ash-Shâfi`î, qu'Allah lui fasse miséricorde, avait fait connaissance avec notre dame As-Sayyidah Nafîsah à son arrivée en Egypte. Il entretint de relations solides avec elle. Il avait coutume de lui rendre visite sur son chemin pour la mosquée de `Amr Ibn Al-`Âs. Pendant le mois du Ramadan, il accomplissait les prières du Tarawîh avec elle, dans sa mosquée (la mosquée d'As-Sayyidah Nafîsah). L'Imâm lui rendait visite en la compagnie de certains de ses amis et disciples, et il insistait, lui qui est un soleil de piété, à ce qu'elle invoque Dieu pour lui en espérant bénéficier de sa bénédiction. Lorsque la maladie l'empêchait d'aller la voir, il lui envoyait un disciple comme Ar-Rabî` Al-Jîzî en le chargeant de lui dire : " Ton cousin Ash-Shâfi`î est malade et te demande d'invoquer Dieu pour lui ". Elle levait alors les yeux vers le ciel et invoquait Allah, la guérison atteignait l'imâm avant même le retour de son disciple. Lorsqu'il fut atteint de la maladie de sa mort, fidèle à son habitude, il lui envoya un messager pour qu'elle prie pour lui. Elle dit au messager : " qu'Allah lui accorde la douceur de regarder Sa Noble Face". Au retour du messager, l'imâm lui demanda ce qu'elle lui avait répondu. Il comprit alors qu'il allait quitter la vie ici-bas et qu'il allait bientôt retourner à Dieu. Il décéda le 30 Rajab 204 A.H. (le 20/01/820). Il fut enterré au Caire, dans le cimetière Al-Qarâfa As-Sughrâ. Que Dieu couvre sa tombe par les nuages de Sa Miséricorde, qu'Il y déverse la pluie de Sa Bienfaisance et qu'Il l'illumine. Âmîne.