Les responsables de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) multiplient, depuis quelque temps, les sorties médiatiques pour, selon toute vraisemblance, contrer l'offensive et la campagne de dénigrement du royaume chérifien, aussi bien contre le Front Polisario que contre notre pays. A cet effet, une conférence de presse a été animée, hier, au siège du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps), et c'est une véritable contre-offensive qui sera lancée par les conférenciers pour battre en brèche les dernières déclarations du Maroc, en ce qui concerne le conflit du Sahara occidental. «Nous nous battrons jusqu'au bout», tel était le leitmotiv, aussi bien de Mme Salek Meriem, ministre de la Culture de la Rasd, que de Mme Khadidja Hamdi, parlementaire et également épouse du président de la Rasd, M.Mohamed Abdelaziz. «Le peuple sahraoui a respecté toutes les décisions de l'ONU, mais le Maroc continue dans les tergiversations, allant jusqu'à renier ses propres accords passés avec la communauté internationale», dira d'emblée la ministre de la Culture de la Rasd, qui soulignera longuement, au passage, les conditions difficiles auxquelles est soumis le peuple sahraoui, notamment dans les camps de réfugiés. La conférencière indiquera que malgré des conditions à la limite du tolérable, les enfants sahraouis, en âge d'être scolarisés, sont tous pris en charge par des enseignants, qui assurent leur scolarité quotidiennement. Abordant la torture et les prisons où sont détenus les Sahraouis, la parlementaire de la Rasd, en prenant la parole à son tour, appellera solennellement la communauté à parler d'une seule voix et de faire pression sur le régime marocain pour qu'il se conforme définitivement aux résolutions de l'ONU. Concernant les prétendus projets lancés par des investisseurs étrangers en partenariat avec le Maroc dans les territoires occupés du Sahara occidental, l'ambassadeur de la Rasd en poste à Alger a été catégorique: «Les multinationales ont toujours refusé d'investir au Sahara occidental sur invitation du Maroc.» La déclaration du royaume chérifien, il y a quelques jours, d'investir près de 7 milliards de dirhams au Sahara occidental, a fait sourire l'ambassadeur de la Rasd qui dira clairement que c'est une manoeuvre du régime marocain, en suggérant au roi d'investir cet argent, s'il existe réellement, ironise-t-il, au Maroc pour faire profiter sa population dans la misère. A quelques jours, donc, d'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Sahara occidental, les conférenciers ont appelé, hier, d'une seule voix, la communauté internationale, notamment la France et l'Espagne, à faire pression sur le Maroc pour qu'il se conforme à la légalité internationale. L'appel intervient, faut-il le souligner, au lendemain de la déclaration de M.Miguel Angel Moratinos qui avait affirmé devant son homologue algérien, M.Abdelaziz Belkhadem, en visite en Espagne, que «la volonté du gouvernement espagnol est de pouvoir appliquer le plan Baker et pour cela, il est nécessaire de déployer des efforts diplomatiques pour que le plan puisse être mis en oeuvre». Par ailleurs, dans un communiqué distribué, hier à la presse, le ministre des Affaires étrangères de la Rasd, a réagi fermement aux dernières déclarations distillées particulièrement par la presse marocaine, et selon lesquelles la République de Serbie Monténégro a décidé de mettre fin à ses relations avec l'Etat sahraoui. «Le gouvernement de la Rasd n'a jamais entretenu de relations diplomatiques avec le gouvernement de la République de Serbie Monténégro. Par contre, la Rasd a entretenu des relations diplomatiques avec la République fédérale de Yougoslavie, mais celles-ci ont cessé d'exister depuis l'éclatement de l'Etat fédéral Yougoslave, au début des années 90», soulignera le communiqué, en indiquant que «la diplomatie marocaine mise à rude épreuve par le refus de la communauté internationale de cautionner son aventure coloniale au Sahara occidental cherche fébrilement et par tous les moyens, quitte à excaver dans les cimetières, à occulter cette réalité tangible particulièrement au niveau du continent africain, dont l'un des poids lourds, la République d'Afrique du Sud vient d'établir des relations diplomatiques avec la Rasd». Enfin, il est utile de signaler que la délégation de la Rasd, qui séjourne en Algérie a été invitée par l'organisation des enfants de chouhada pour assister aux festivités commémoratives du 50e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne.