L'Etat islamique a appelé hier ses partisans à riposter aux frappes lancées par la France et les Etats-Unis dans le nord de l'Irak en s'en prenant à leurs ressortissants. « La meilleure chose que vous puissiez faire est de vous efforcer de tuer tout infidèle, qu'il soit Français, Américain ou d'un de leurs pays alliés », déclare le porte-parole du groupe, Abou Mohamed al Adnani, dans un message audio diffusé lundi et repéré par le groupe de surveillance SITE. « Si vous ne pouvez pas trouver d'engin explosif ou de munition, alors isolez l'Américain infidèle, le Français infidèle, ou n'importe lequel de ses alliés. Ecrasez-lui la tête à coup de pierre, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le », poursuit-il. La France a mené vendredi ses premières frappes contre des cibles de l'Etat islamique dans le nord de l'Irak. L'aviation américaine est entrée en action contre les djihadistes au début du mois d'août. Les Etats-Unis et la France sont les deux pays qui ont jusqu'à présent mené des frappes aériennes en Irak sur des positions de l'EI. Fustigeant cet "appel au meurtre", le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, dans une déclaration solennelle place Beauvau à Paris, a martelé, à plusieurs reprises : "La France n'a pas peur". Ce "n'est pas la première fois qu'elle est menacée par des terroristes (...) la France n'a pas peur car elle sait pouvoir compter sur la solidarité de tous les citoyens de France quelles que soient leurs origines ou leur confession" et la "vigilance" des forces de l'ordre qui sont la "meilleure réponse". Le dispositif Vigipirate, dans les dispositions actuelles qu'il contient", selon lui, "est aujourd'hui opérationnel et efficace. Depuis plusieurs mois déjà, nos forces de sécurité sont pleinement mobilisées afin de prévenir les risques liés à l'activité des groupes terroristes en Syrie et en Irak". Bernard Cazeneuve a rappelé qu'il y avait eu 110 interpellations de présumés jihadistes en France depuis le 1er janvier - dont 74 mises en examen - et que des filières de recrutement pour le jihad avaient été "démantelées".